• ONDE

    Dans le courant
    d'une onde pure
    à cheval
    la belle remontait
    vers l'aval
    Pure elle ne l'était plus
    depuis longtemps
    pas plus que l'eau
    sur ses cheveux blonds
    l'eau pure
    du courant
    pas si sûr
    mon enfant
    Méfie-toi des blondes
    qui jouent du pipeau
    L'eau de l'aval
    l'eau de l'amont
    tout est pipé
    jeux de dupe
    sous les jupes
    jeux de dés
    Tu es ruiné
    Méfie-toi des blondes
    qui jouent du pipeau
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  • Mon coq est malade, très malade. 
    Comme quand j'allais le voir, 
    perdu au fond de mon désespoir ...
    Soyons courageux, et devançons, 
    préparons-nous, anticipons.
    Hier soir
    les yeux pleins de larmes
    et la crête en bataille
    il m'a supplié
    Ne me laisse pas partir comme ça
    comme tous les coqs
    je ne suis pas n'importe quel coq
    Prépare moi un codicille

    et c'est fait.

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  • Voici la vidéo et les paroles de la chanson 
    "les mots", de Renaud : ICI (clic)

    Je m'adresse, pour ma part, à un ami, pour le convaincre de venir écrire avec nous, à notre atelier "l'Ecume des mots" ... :

    Les mots ...
    A l'Ecume des Mots, tu vois, nous gardons notre rigueur, pour éviter - en toute convivialité - la désolation qu'apportent l'aliénation et la solitude. Tu pourras faire une croix sur l'aridité de ton inspiration, oublier l'ennui, le dégoût de ton isolement.
    Halte à la répétition de tes sensations d'étouffement, halte à l'appauvrissement de ton langage : Libère-toi dans les mots, tu sortiras de ta prison. Viens donc, tu gommeras tout ce qui est négatif en toi.
    Loïc
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  • Exil.

    Il en a eu assez, le petit Leprechaun. 
    Assez des histoires mille fois ressassées à son propos, assez de l'image folklorique surannée et surtout très touristique dont on l'affublait. Assez des pubs enfumés, des violons, des accordéons diatoniques, et des sempiternelles chansons patriotiques qui bouffent de l'Anglais à qui mieux mieux.
    Alors il est parti. Il a fui la verte Erin, ses champs ceinturés de pierres, ses trèfle en écussons, ses pintes de Guinness, ses irish stews et ses traîtres whiskies.
    Il n'a pas cherché longtemps : Breizh lui tendait les bras. La Bretagne, sa cousine s'était-il entendu dire. Aussi belle que sa terre, aussi fière, aussi indomptable.
    Mais comment allait-il procéder… ? Il devrait lutter contre tout : la météo, les animaux sauvages, et surtout les hommes.
    Thibaud Toulemonde, "Killarney"


    Alors il se rendit à Killarney, choisi car il y était né et y avait passé son enfance (un dernier regret ?). Il y réunit des pierres, avec force courage, des milliers de pierres qu'il entassa, avec une rage et une énergie stupéfiantes, formant peu à peu un passage à travers le dernier lac avant la mer.
    Alors là, il creusa. Nourri de ses espoirs et stimulé par son caractère farouche, il s'enfonçait dans les profondeurs. Un jour il sentit que le sol remontait. Il y jeta ses dernières forces. Evitant les gros blocs de granit il parvint enfin à la lumière, au sommet d'une petite montagne. Tout autour de lui, un paysage désolé, inquiétant, tel l'astre de la nuit, mais si beau.
    Il descendit lentement, aperçut un panonceau, celui-là même contre lequel vous êtes actuellement appuyés : « Saint-Michel de Brasparts ».
    Enfin s'éleva des tourbières une musique que le leprechaun connaissait : le son du diatonique et du violon…

    Il fit souche dans cette région, et vous êtes certainement de ses descendants, les enfants.
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  • J'AI

    J'ai une chance inouïe, je n'ai pas de frein :
    Je n'ai plus peur d'écrire,
    Je n'ai jamais eu cette liberté.
    J'ai eu parfois des plaisirs en autres lieux;
    J'ai souvent des déceptions.
    Si j'avais plus tôt rencontré l'écume des mots
    J'aurais eu plus encore le bonheur de mieux me connaître ...
    Aurais-je enfin le déclic ?
    Loïc
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  • Mascotte, mazette !

    - Bon, les gars, il va falloir se préparer : Aujourd'hui à nous la vedette, nous allons passer sur la plupart des chaînes TV européennes ! »
    - Oh ! mais c'est vrai ! Et j'ai oublié de me shampouiner ce matin. Pas le temps maintenant, ça demande une heure trente, à cause de cette foutue apesanteur …
    Tu pourras tout de même te raser, pour être présentable à ta petite famille !
    Ça y est, compte à rebours, nous sommes en direct ! Pas de déception, d'accord, les gars : Nous savons que la priorité est donnée aux images extérieures, et non pas à nos frimousses !
    Et une multitude de vidéos, plus stupéfiantes les unes que les autres, défilent dans tous les foyers des pays européens : Nos astronautes sont les héros du jour, ce jour tant rêvé et préparé avec tant de minutie.
    Les images des appareils externes alternent avec les spectacles magiques, époustouflants, de l'Espace. Tout cela, bien sûr, soutenu par les commentaires avisés des astronautes et les explications des savants restés sur le plancher des vaches.
    Thomas, le chef de bord, ne tarit pas de précisions techniques, entrecoupé par instants de réflexions personnelles du type « Nous sommes ici comme dans un bateau… D'ailleurs, on dit bien un vaisseau spatial ... ».
    Éric, le caméraman du moment, propose de passer à des prises de vues de ses compagnons de voyage.
    Un panoramique, d'abord, puis un retour sur les visages de ses compagnons, visages si chers à leur famille, même si on les devine à peine.
    Zoom arrière. Le champ s'élargit, et vient cueillir les astronautes en plan américain, de la tête au bas du tronc. Soudain, Éric pose sa caméra :
    « Mais tu es fou, Thomas ! Ce truc, là, c'est quoi ?
    Le chef de bord bafouille, balbutie, bégaie comme un enfant pris le doigt dans le pot de confiture : « C'est… J'avais peur… Je ne savais plus comment faire passer ma trouille … Alors j'ai pensé à quand j'étais petit ... ». Dans la semi obscurité, il montre, mains tremblantes, une petite peluche, un petit lapin tout jaune car habillé d'un ciré Cotten de marin.
    Tous les copains éclatent alors de rire :
    « Bien joué, la mascotte, Thomas ! Mais… Tu le sais bien, pourtant : Pas de ça, à bord. *
    On ne prononce même pas le nom, sur un bateau, de « celui aux grandes oreilles »…
    Loïc. 
    Ceci est ma participation à la proposition de la Communauté Miletune.
    * : Le lapin est un animal maudit dans la marine et il est interdit de prononcer ce mot sur un bateau. Cette superstition vient de l'époque où les marins emportaient à bord des animaux vivants — dont des lapins — pour les manger pendant les longues traversées. Les lapins s'échappaient parfois et rongeaient les cordages ou la coque, provoquant des catastrophes à bord. En effet, autrefois, les cargaisons des bateaux étaient arrimées avec des cordes en chanvre. Des lapins échappés de leur cage pouvaient donc les ronger, provoquant le naufrage du bateau lorsque les caisses cognaient les parois dans les cales. De plus, sur les navires en bois, le calfatage des planches se faisait avec de l'étoupe de chanvre, que là aussi l'animal pouvait ronger, amenant des voies d'eau fatales.
      Le Parisien
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  • "Le seul truc pas chouette c'est qu'au paradis, on va pas manquer de saucisses et de chips. Dieu ne veut pas qu'on ramène des choses d'en bas. Il a créé le paradis, donc c'est parfait … Point ! 
    Et on en a pour l'éternité. "
    (sur une proposition de la Communauté des Croqueurs de Mots)


    Un truc pas chouette …

    Pas top, pas top … c'est à voir. Pas de saucisses, ça ne me manquera pas ! Trop gras, surtout avec des chips qui sont toujours trop salées.
    Mais pourquoi veillerais-je à ma ligne, au fait ? Au Paradis, ai-je encore un devoir de paraître et de plaire ? Ne me suis-je donc pas assez privé, dans la vraie vie ?
    Bon, je ne dois pas me plaindre : Ce Dieu ne veut pas dans sa cuisine d'ingrédients venus d'ailleurs. Pas de mauvaise qualité, ni de concurrence.
    Il a eu le nez creux, et a créé sa propre boîte, d'où il peut monopoliser et casser les prix. Ici, entre quatre murs, pas trop le choix sur les menus …
    Enfin, ne pas me plaindre, encore, car Dieu est un cuistot – un maître-queux – sans pareil. Nous sommes tranquilles jusqu'à la fin de notre peine, au moins, nourris, blanchis...
    Ne manquent que les femmes. Mais non : N'oublions pas qu'elles aussi font d'excellentes cuisinières.
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  • Une femme qui m'a marqué …

    Sa voix chaude, souvent grave, pouvait aussi être profonde et pleine de chaleur humaine. Elle a enchanté mes études et mes rêveries solitaires à la maison. On l'entendait partout, à une période où les smartphones, MP3 et autres étaient du domaine de la science-fiction. Philips venait de sortir les mini-K7, un luxe pour la plupart d'entre nous.
    Elle me semblait universelle, et il m'était inconcevable qu'elle puisse ne pas plaire. Je crois bien que j'en étais un peu amoureux… Non, j'en étais fou perdu !
    Elle chantait les espoirs, les luttes que je rêvais de partager à deux.
    Me revient à l'esprit un concert qui avait duré une bonne partie de la nuit, en direct à la radio durant le bombardement de Hanoï, que nous vivions en empathie totale, elle et moi.
    Merci, Madame Joan Baez, pour ce moment inoubliable qui a marqué mes 18 ans, « au point de m'inciter à faire de gros efforts pour progresser en anglais » avait dit le prof !
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  • On a pu lire récemment, dans la presse locale 
    du Sud-Finistère, l'information suivante :

    En octobre 2016 : Une boîte, mais aussi un bar à strip-tease.

    La zone de Troyalac’h*, aux portes de Q, va s’encanailler. Une discothèque et un bar à strip-tease sont en projet.
    La société XXX, qui gère déjà le M à L, s’implante dans le Finistère. Elle reprend des locaux inoccupés, à proximité de l’entreprise FB, dans la zone de Troyalac’h à YYY.
    Le projet, aux portes de Q, le long de la Nationale 165, est déjà bien engagé selon son gérant, qui pour le moment tient à garder l’anonymat. Les noms sont choisis. Ce sera la Chrysalide pour la discothèque et le Darling Strip club pour le bar à thème.

    Les permis de construire, déposés mi-septembre sont en cours d’instruction. L’ouverture de la discothèque est prévue pour la mi-avril, au plus tard début mai. Il est aussi prévu que la discothèque accueille des « boums anniversaires », les mercredis et samedi après-midi, ainsi qu’un public plus âgé, deux dimanches après-midi par mois. La partie du bâtiment destinée au bar à strip-tease peut déjà accueillir du public et pourrait ouvrir avant la fin de l’année. Le bar fonctionnerait uniquement en semaine à partir de 20 h. Les deux établissements pourraient créer une quinzaine d’emplois.

    *Précisions importantes :
    1) La zone de Troyalac'h est une zone industrielle périphérique de la ville de Q.
    2) "Troyalac'h" signifie, en breton, "Coupe-la-bourse". On peut en déduire que ce lieu était autrefois un endroit réputé pour être un coupe-gorge, un repaire de voleurs ou pire ...


    Janvier 2017 : La société XXX projetait d’ouvrir un bar à strip-tease en fin d’année 2016, zone de Troyalac’h, à YYY. L’instruction du permis de construire est toujours en cours. « L’arrêté devrait intervenir avant le 15 février, date butoir après cinq mois d’enquête. Ensuite, nous pourrons commencer les travaux. Nous n’envisageons pas une ouverture simultanée des deux établissements avant mai ou juin », indique le propriétaire des lieux, Mr. X.

    Alors voilà : Comme vous pouvez l'imaginer, cette info a fait un effet boeuf dans la région, pour des raisons évidentes OU NON. Et on a fait appel à des personnes compétentes pour donner leur avis sur ce sujet. Le problème (au moins pour moi) est que l'on m'a, dans le lot, désigné pour donner "mon accord" ou "mon veto".
    Complètement désemparé, je viens vous supplier de m'aider, en me glissant, en commentaires, vos points de vue (sérieux ... ou moins !)
    Humour permis et fortement suggéré, bien sûr. Merci d'avance.
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  • Jean d'Ormesson s'est certainement beaucoup amusé, en écrivant ce billet d'humour :

    «Myope comme une taupe», «rusé comme un renard» «serrés comme des sardines»... les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont partout.

    La preuve: que vous soyez fier comme un coq, fort comme un boeuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.

    Vous arrivez à  votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là , ... pas un chat!
    Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.
    Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié: cette poule a du chien, une vraie panthère!
    C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour.
    Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.

    Vous êtes prêt à  gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive.
    Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.
    Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine.
    Une vraie peau de vache, quoi!
    Et vous, vous êtes fait comme un rat.

    Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe.
    Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à  l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon).
    Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.
    C'est pas que vous êtes une poule mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce.
    Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.
    Et puis, ç'aurait servi à  quoi de se regarder comme des chiens de faïence.
    Après tout, revenons à  nos moutons: vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à  fouetter.

    Voici, d'après ce billet d'humour de Jean d'Ormesson : 
    « Le français est une langue animale »

    Gaie comme un pinson, elle chantait comme un rossignol à longueur de journée, même dans sa salle de bain, où, fière comme un paon, elle s'imaginait déjà en Présidente de la République.
    Son frère était sorti un quart d'heure auparavant de la baignoire, nu comme un ver, rouge comme un homard. Il était temps, d'ailleurs, pour lui de prendre son bain, car il était arrivé puant comme un putois, moche comme un pou dans ses vêtements usés jusqu'à la corde, tant il était radin comme un rat, un hérisson dans la poche.
    Il s'apprêtait à descendre à la cuisine, et à engouffrer, gourmand comme un goéland, deux ou trois baguettes de pain couvertes de beurre. Sa sœur lui avait reproché plusieurs fois de se goinfrer ainsi, elle avec son appétit de moineau, si ridicule. Il en gardait un chien de sa chienne…
    Le frère et la sœur étaient comme chien et chat. Lui, donc, comme un agneau s'il faisait beau, devenait un ours mal léché par temps de froid de canard. Changeant comme un caméléon, il pouvait alors demeurer muet comme une carpe, ou se montrer féroce comme une hyène.
    Elle, rieuse comme une mouette mais bête comme une poule, posait souvent des lapins à son amant pour s'amuser à lui chercher des poux dans la tête alors qu'il était endormi comme une marmotte, pour la sieste.
     Quelle vie de chien … !
    Loïc
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  • Jacques BREL, 1er janvier 1968
    Le seul fait de rêver est déjà très important. Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.
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  • Bonjour à toutes et tous,
    On* m'a signalé que le texte de mon dernier texte était minuscule, au point de n'être lisible que très difficilement ...
    Donc, un retour dans la salle des machines m'a permis de rectifier le tir !
    Si vous vouliez bien m'indiquer si le résultat est à présent correct ...
    Merci !
    * Un grand merci à Dom et à Jeanne !
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  • En retraite, le Père Noël ?

    Les enfants se morfondaient au fond de l'église où les avaient traînés leurs parents. Une volée de carillons les sortit de leur torpeur ; Cette fichue messe de Noël n'en finissait pas de se terminer.
    Ces damnées cloches, ils voulaient les briser, les éclater, depuis leur découverte, un froid matin d'hiver, dans une grange oubliée. Ils les haïssaient. Mais que pouvaient-elles bien représenter pour eux ? Elles leur volait l'instant magique de l'ouverture des cadeaux... Ils avaient ainsi damné leur enfance, la livrant à l'image du garde-à-vous, ordonné par le savoir-vivre, le doigt sur le pli du pantalon. Damnée était aussi leur enfance, dont ces cloches reflétaient leurs premiers combats, échecs cuisants et déceptions.
    Déçus, dégoûtés puis révoltés par cet avenir trop sombre, ils avaient fomenté ensemble un plan machiavélique, ils s'étaient accordés pour refuser la vie horrible que leur famille leur préparait, dans ce village perdu au milieu de rien. Leur existence entière était cyniquement programmée, imperturbable. Ensemble ils feraient bloc, ensemble ils disparaîtraient.
    Les « grands » (ils avaient de douze à quinze ans) s'approchaient lentement du grand fossé, le plus froid, le plus noir, le plus infernal. Cela se passerait plus vite, leur choix n'était donc pas innocent…
    Alors les grands commencèrent à se dévêtir, posément, de manière cérémonieuse. C'était le rite. Se tournant les uns vers les autres, ils partageaient des regards absents, hallucinés. Ils furent bientôt allongés, nus, dans la boue gelée. Pas un ne se plaignait. Ils faisaient corps, résignés mais heureux. Ils attendaient.
    Alors les grands entendirent un tintement de clochettes, un bruit étouffé de galop leur parvint du ciel : ils le reconnurent immédiatement, habitués, celle-là on ne la leur ferait plus : le Père Goriot, le bien bouffi, le bien rougeaud, recommençait pour la énième fois son manège.
    Un seul enfant s'écarta des autres, le seul – car il était le plus jeune – qui « y » croyait encore : Loïc, le petit dernier. Il s'adressa à la troupe sur un ton étonnamment mature et assuré :
    « - Je n'en reviens pas… Je lui avais écrit, comme tous les ans, pour lui faire mes demandes, et voilà sa réponse, très sèche, très brève:
    - Mais... Chers petits enfants, vous ne me verrez plus jamais, ni dans les cheminées, ni dans les magasins, nulle part. C'en est assez. Trop vieux, trop mal. Pardon. Adieu. Je me retire. Comme on dit chez vous, je « prends une retraite bien méritée ». Du haut de mes cinq ans (et avec l'aide de ma maman), je lui ai aussitôt répondu, avant de sombrer dans un désespoir qui aurait pu m'être fatal… :
    Papa Noël, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as un coup d'mou, comme dirait mon papa ? Ou bien t'es malade ? C'est vrai que toi t'as pas d'mère Noël pour te soigner… Mais dis donc, faut pas t'laisser aller, surtout dans un moment pareil ! Secoue-toi : va voir un docteur, bois beaucoup de vin chaud, beaucoup de grogs, couche-toi plus tôt le soir, prends du sirop, et des tisanes aussi, ou j'sais plus, mais faut pas t'laisser aller : T'as encore mes cadeaux à livrer, j'te rappelle, et bientôt aussi ceux de ma p'tite sœur, qui va arriver en mars prochain, alors… Au boulot !
    D'ailleurs, tu t'ennuierais, en retraite… »

    Goriot, interloqué, essuya bientôt une larme sur sa joue boursouflée et couperosée, se moucha très fort, ce qui fit s'esclaffer certains grands…
    Comment ça, prendre ma retraite ? Mais j'y suis déjà, depuis bien trop longtemps ! Je me dégrade, je gaspille ma santé et ma vie, je grille mes dernières espérances, je gâche mes ultimes énergies !... »
    Il descendit de son traîneau, saisit une bouteille de vin rouge bien entamée, approcha le goulot près de sa barbe.
    « Arrête, Goriot ! Les grands l'avait reconnu dès son arrivée (C'était toujours le père Goriot, le Père Noël !). Kevin – qui était déjà presque un homme – s'adressa à lui d'une voix qu'il voulait ferme, affirmée et convaincante.
    « Nous te connaissons tous, Goriot. Ne pars pas en retraite : tu sais très bien ce que tu deviendrais. Ne sois pas le clochard du village. Nous avons besoin de toi : reste, nous irons te rendre visite, souvent. Tu as des tas de choses à nous apprendre ... des techniques de menuiserie–ébénisterie, tiens ! Nous pouvons t'assurer, te promettre que tu ne t'ennuieras jamais, nom de nom !
    Sans mot dire, le Père Noël offrir à Loïc un marteau et une boîte de clous.

    Puis il posa la main sur l'épaule du benjamin : « Fais-en bon usage, petit », et, se raclant la gorge : … À bientôt les gars ; Noël est passé, je prépare l'atelier pour vous ! »
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  • Un scoop : Le Père Noël prend sa retraite !


    Je n’en reviens pas … Je lui avais écrit, comme tous les ans, pour lui faire mes demandes, et voilà sa réponse, très sèche, très brève :

    « Mes chers petits enfants, vous ne verrez plus jamais, ni dans les cheminées, ni dans les magasins, nulle part. C’en est assez. Trop vieux, trop mal. Pardon. Adieu. Je me retire. Comme on dit chez vous, je « prends une retraite bien méritée ».

    Du haut de mes 5 ans (et avec l’aide de ma maman), je lui ai aussitôt répondu, avant de sombrer dans un désespoir qui eût pu être fatal … :

    « Papa Noël, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as un coup d’mou, comme dit mon papa ? ou bien t’es malade ? C’est vrai qu’ toi t’as pas de Mère Noël pour te soigner … Mais dis donc, faut pas t’laisser aller, surtout maintenant ! Secoue-toi : va voir un docteur, bois beaucoup de vin chaud et de grog, couche-toi plus tôt le soir, prends du sirop et des tisanes aussi, ou j’sais plus, mais faut pas t’laisser aller :

    Tu as encore mes cadeaux à livrer, j’te rappelle, et bientôt aussi ceux de ma petite sœur, qui va arriver en mars prochain, alors … au boulot ! 

    D’ailleurs tu t’ennuierais, en retraite …» *

      * : Un(e) (très) proche m'ayant donné son avis à propos de ce texte, m'a avoué le trouver trop ordinaire, simple (pour ne pas dire simplet) ... je ne vais donc pas me vexer, mais prendre en compte ses remarques, et tenter de vous en donner une autre version, plus tard.

    LOIC
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  • J'aime (vous l'avez peut-être remarqué !) l'humour qui grince, qui gémit comme la vieille carcasse du bateau en fer, qui s'ennuie. L'humour 'décalé', et/ou 'déjanté" par rapport au politiquement correct. L'humour second degré, ou sans degré, celui qui fait mal aux cons quand il s'adresse directement à eux ...

    Alors revoici Oldelaf, et sa TRISTITUDE (Merci à Gaëlle) :
    http://mytaratata.com/taratata/413/oldelaf-la-tristitude-2012

    Je vous propose - une fois n'est pas coutume - de compléter le texte d'Oldolaf par des situations de tristitude, dans le même esprit 'mi fugue/mi raison ...
    Encouragement : Je commence !
    - La tristitude, c'est quand on ne regarde que l'autre, près de moi, qui est encore plus malheureux que moi.
    - La tristitude, c'est quand on lance une idée géniale dont tout le monde rigole, non pas parce qu'elle est rigolote mais parce qu'elle est nulle. A vous ?
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  • http://www.dailymotion.com/video/x1173y_raoul-mon-pitbull_creation

    RAOUL MON PITBULL - OLDELAF 

    Mais où est-donc passée Grand-Mère ?
    Je l'ai cherchée toute la journée
    J'l'avais laissée sur l'rocking chair
    Y avait Sevran à la télé
    Mais je m'inquiète son siège est vide
    Personne l'a vue dans la maison
    A-t-elle été un peu timide
    Pour nous cacher des ambitions ?
    Est-elle partie vers d'autres terres
    Goûter aux délices des rois ?
    Chercher des jades en montgolfière ?
    Mon grand fiston m'a dit : "J'crois pas..."

    C'est Raoul mon pitbull
    Qui l'a trouvée appétissante
    C'est Raoul mon pitbull
    Il est gentil mais quelle descente !
    Il aime jouer, il est cool
    Mais s'il a un p'tit creux dans l'ventre
    Il te croque dès que tu rentres

    C'est Raoul mon pitbull

    Bon, je l'avoue, ça m'a fait drôle
    D'imaginer un tel carnage
    Mais on va pas le mettre en taule
    On s'y fera, y a l'héritage !
    De toutes façons, elle était vieille
    Et puis elle me battait au scrabble
    Elle avait une tête de sharpeï
    Et ses cadeaux étaient minables
    Mais il faut qu'j'aille prév'nir Gisèle
    C'était sa mère à elle tout d'même
    Je crois qu'elle essuie la vaisselle
    "Attends Papa y'a un problème..."

    Y a Raoul mon pitbull
    Qui l'a trouvée appétissante
    Y a Raoul mon pitbull
    Il est gentil mais quelle descente !
    Il aime jouer, il est cool
    Mais s'il a un p'tit creux dans l'ventre
    Il te croque dès que tu rentres
    C'est Raoul mon pitbull

    Ah oui mais là ça d'vient pénible
    Si on n'est plus tranquille chez soi
    On va l'emm'ner dans un chenil
    Et on prendra un chihuahua
    Non le plus grave dans cette affaire
    C'est qu'c'est bientôt l'heure du dîner
    Et je n'sais pas ce qu'on va faire
    Maint'nant qu'ta mère s'est faite bouffer
    Va chercher ta p'tite soeur Anne-Lise
    On va aller dans un "drive in"
    "Attends, papa, il faut qu'j'te dise...
    - Ah non, c'est bon, je crois qu'j'devine..."

    C'est Raoul ton pitbull
    Qui l'a trouvée appétissante
    C'est Raoul ton pitbull
    Il est gentil mais quelle descente !
    Il aime jouer, il est cool
    Mais s'il a un p'tit creux dans l'ventre
    Il te croque dès que tu rentres
    C'est Raoul ton pitbull

    Non, non, non, non !
    C'est Hubert ton cocker
    Qui voulait pas s'trouver en reste
    C'est Hubert ton cocker
    Avec Raoul ils se détestent
    Il voulait rester fier
    Et avoir sa part du gâteau
    C'est normal, il a l'sang chaud
    C'est Hubert ton cocker

    Tiens voilà qu'ça sonne à la porte
    Qui c'la peut être à cette heure-ci ?
    C'est p'têt Maman ? - Non, elle est morte !
    C'est la voisine Madame Petit.
    Elle dit qu'elle a pendant des heures
    Entendu des cris dramatiques
    Qui lui ont déchiré le coeur
    Et qu'elle voudrait app'ler les flics
    - Mais entrez donc, dehors il gèle
    Il fait meilleur dans le salon
    Pendant qu'on vous sert un cocktail
    Raoul sera votre compagnon...

    C'est Raoul not'pitbull
    Qui l'a trouvée appétissante
    C'est Raoul not'pitbull
    Il est gentil mais quelle descente !
    Il aime jouer, il est cool
    Mais s'il a un p'tit creux dans l'ventre
    Il te croque dès que tu rentres
    C'est Raoul not'pitbull

    C'est Raoul not'pitbull
    Qui l'a trouvée appétissante
    C'est Raoul not'pitbull
    Il est gentil mais quelle descente !
    Il aime jouer, il est cool
    Mais s'il a un p'tit creux dans l'ventre
    Il te croque dès que tu rentres
    C'est Raoul not'pitbull
    C'est Raoul not'pitbull
    C'est Raoul not'pitbull !
    ===========
    "Créez votre animal extraordinaire.
    Imaginez une poésie en exprimant : ce qu'il sait faire, à quoi il ressemble, en quoi il est extraordinaire."

    Stanislas

    Stanislas la p'tite sourasse
    Elle n'aime pas si on la lasse
    Elle sait faire de la bouillasse
    Tout au fond de sa crevasse

    Stanislas la p'tite sourasse
    M'a tout l'air d'une souris
    Et parfois quand je l'embrasse
    Elle aime bien si je souris

    Stanislas la p'tite sourasse
    Adore faire la cuisine
    Elle m'a servi sa bouillasse
    Tout au fond de notre lit
    Loïc

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  • Une grande, grande feuille, 
    avec des centaines (au moins !) de mots … 
    Et je dois en choisir dix, « au hasard »,
    puis écrire un texte de six lignes en utilisant, bien sûr, ces mots … Fastoche ? On y va !

    Mes dix mots : reflet – enfance – fossé – briser – froid – cloches – damner – découverte – soleil – damné.

    Ces damnées cloches, ils voulaient les briser, depuis leur découverte, un froid matin d'hiver, dans la grange oubliée. Ils les haïssaient. Mais que pouvaient-elles bien représenter pour eux ?
    Ils avaient aussi damné leur enfance, reflet de leurs premiers combats, échecs cuisants et premières déceptions.
    Le soleil teintait d'un glacial bleu pétrole le fossé où ils iraient bientôt se perdre...   *

    *: Sur mon brouillon cela faisait bien six lignes, si, promis, juré !!!
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  • « Moi, je voudrais avoir moi aussi mon nom dans le journal sans avoir tué personne.
    Comme lui : regardez-moi un peu ce zigoto …
    -       -  Oui, il n’a que ça à faire, faut croire !<o:p></o:p>
    -        - Et encore, capable, encore en plus, de se faire payer, le mec ! quel culot !<o:p></o:p>
    -        - Mais … il faudrait au contraire le remercier, non ? Il nous fait un grand cadeau, une belle offrande.<o:p></o:p>
    -        - Un cadeau, cette planche aux dimensions d’un lit ? qu’il reste dans le sien, de lit, chez lui : le résultat sera le même !<o:p></o:p>
    -        - Un cadeau, je vous dis : Cet homme accomplit là un exploit.<o:p></o:p>
    -        - Un exploit ? rester à vingt mètres au dessus du sol, à nous lorgner, tu parles d’un exploit ! Il suffit de ne pas être sujet au vertige …<o:p></o:p>
    -        - Je parlais de la prouesse de nous faire oublier nos affaires courantes – si vitales, si indispensables -, nos obligations, nos courses effrénées vers un triste traintrain, et les automatismes qui génèrent et gèrent nos existences où le choix personnel et le libre-arbitre n’existent plus.<o:p></o:p>
    -        - Ah, tiens donc, vous êtes de son côté, vous ?<o:p></o:p>
    -        - Il ne s’agit pas d’être d’un côté ou de l’autre, mais, pour lui, de nous aider à parvenir à la communication, à la rencontre. Ce n’est pas une provocation, ni une protestation, encore moins une manifestation. Juste une interpellation. Gratuite.<o:p></o:p>
    -        - De « l’art », alors ? oh …et puis, nous, on s’en fout, après tout …<o:p></o:p>
     - Mais regardez, regardez l’horloge : Je viens de passer une demi-heure ici, à l’arrêt. Je n’ai même pas vu que les aiguilles continuaient à tourner. Merci, monsieur. »


    Paris : l'artiste Abraham Poincheval va passer sept jours perché à 20 mètres du sol<o:p></o:p>

    Lundi 26 septembre, Abraham Poincheval va s'installer pendant une semaine sur un mât installé sur le parvis de la Gare de Lyon. Un camp d'altitude en plein Paris pour changer de point de vue sur les hommes.<o:p></o:p>




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  • Cette porte est condamnée, vraiment ? Elle semble pourtant en bonne santé ; son bois est sain; pas de trous de vers, ni de mérule. Alors, pourquoi craindre une fin prématurée ?
    Elle est très bien située, au sein du XVIème arrondissement de Paris. Malgré cela elle est condamnée à porter tous les tracts politiques, les prospectus publicitaires, les rendez-vous amoureux. Elle fut longtemps celle qui portait toutes les nouvelles de la vie du quartier, mais seul un discret morceau de Scotch symbolise encore ce rôle.
    Elle a finalement été condamnée à rester fermée, car elle enlaidissait outrageusement, créant le scandale, le fief le plus huppé de la capitale. Condamnée pour oser incarner une verrue choquante, indécente, indécente, surtout lorsqu'un SDF s'y love...
    Damnée, elle ne sera même pas recyclée en confessionnal : Sa grille fut trop souvent le témoin d'aveux intimes, de belles promesses, de disputes: Elle risquerait de transmettre des mauvaises ondes...

    Bannie, elle l'est déjà. Condamnée à ne plus être une porte, elle croule sous nos déceptions, nos élans bloqués, nos fuites vers le futur ou vers nos refuges, sous l'abri de nos porches désormais déserts.
    Loïc
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  • Tout petit, déjà, quand je n’étais encore qu’un petit mot
    j’étais persuadé d’avoir un grand avenir… » 

    "...d’avoir un grand avenir." 

    Mon père m’avait fourré cette détermination dans le crâne ; il était bouffi de certitudes, ne supportait pas la contradiction, et très fièrement me surnommait toujours « mon p’tit gars ». Ce mot était magique, pour lui comme pour moi.
    Mais pour lui, « un gars ce n’est pas une fille » ; très rétro, il était coincé dans ce système de pensée que ma mère avait renoncé à modifier.
    Machiste, misogyne, il l’était et le resterait. Ma mère répliquait parfois à ses provocations : « On ne discute pas avec un vieil imbécile, car aucune chance de le rendre intelligent ! »
    Belle ambiance à la maison !
    Il en collait, du « p’tit gars », à toutes les sauces. Il m’avait d’office confié une mission : Je devais transformer le p’tit gars en homme. Mais je n’ai jamais bien compris en quoi consiste ce qu’il appelait un homme… Quelqu’un de grand ? de fort ? d’intelligent ? de puissant ? Un Superman, autrement dit ?
    Ces soirs-là, lorsque le visage du père était bien rougi par l’emportement et la rage, le p’tit gars se recroquevillait dans un coin de la salle ou au fond de son lit, et commençait à pleurer, en cachette bien sûr car c’était évidemment un des premiers interdits de la maison.
    Je fus tout au long de ma scolarité tourmenté, torturé même, obsédé par le désir de « réussir », comme il disait. Mot magique, « réussir ». Ou plutôt maléfique, empoisonné car il me pourrissait l’existence, me traumatisait, me harcelait, non pas parce que j’échouais souvent, mais parce que je ne parvenais pas à lui dire non. A enfin lui désobéir.
    Puis je fis un jour connaissance avec un projet d’entreprise de menuiserie-ébénisterie. Je m’étais découvert la passion du travail du bois, et on m’avait affirmé qu’en Scandinavie on n’en manquait pas : Je serais facilement pris à l’essai après l’obtention d’un C.A.P. Je gravirais les échelons, au nez et à la barbe de mon paternel. Je pris bientôt l’avion pour Oslo, et en solo s’il vous plaît !
    Je grimpai assez rapidement au poste de « patron » de cette entreprise prospère.
    Alors… « Merci, papa ? »
    Une précision, pour les personnes qui me connaissent et me lisent : Ce texte n'est d'aucune façon autobiographique.
    Ce n'est donc pas du tout "du vécu" !

    1. Loïc
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    8 commentaires
  • MER

    Mer
    Ligne magique
    Horizon et peur
    Fuite vers le large
    Algues traîtresses parfum de mort
    Oublierons-nous un jour 
    Etais-tu plus forte
    Que le désespoir
    Rassure-nous
    Mer
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    6 commentaires
  • Les mots-valises 

    Le nom de ce blog, "écrimages", est un "mot-valise" .
    Mieux que des explications, des exemples !

    -        Crabe, dindon >>> le crabindon est ce petit carillon à huit notes, 
    dont on joue en en faisant le tour 
    avec des petits pas chassés, de travers.

    -        Chameau, hirondelle >>> une chamondelle : épouse assez revêche d’un agent de police à vélo 
    des années cinquante, 
    vous savez, les hirondelles ?

    -        Cancrelat, colosse >>> Le cancrelapérosse : adolescent fugueur, 
    qui s’échappe régulièrement de son collège 
    pour semer la terreur dans les bars.

    -        Escargot, escarcelle >>> escargocelle : petite boîte 
    faisant office de porte-monnaie, 
    pour accumuler, très, très lentement, 
    une collection de petites pièces jaunes.

    -        Ragondin, belette >>> La radinbégonletteest une sérénade 
    destinée à charmer son ou sa chéri(e), 
    sans payer de droits d’auteur.


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    7 commentaires
  • « J’aime, je n’aime pas »

    « L'anaphore (substantif féminin) (du grec ancien ἀναφορά / anaphorá (« reprise, rapport »)), est une figure de style qui consiste à commencer des vers, des phrases ou des ensembles de phrases ou de vers par le même mot ou le même syntagme.
    L'anaphore rythme la phrase, souligne un mot, une obsession, provoque un effet musical, communique plus d'énergie au discours ou renforce une affirmation, un plaidoyer, suggère une incantation, une urgence. Syntaxiquement, elle permet de créer un effet de symétrie.
    Elle peut se schématiser ainsi : A_____ / A_____. »                 Wikipedia

    J’aime le son du cor le soir au fond des bois mais
    Je n’aime pas la chasse
    J’aimais Cabu mais
    Je n’aime pas son beauf’
    J’aime ne pas aimer les humains nuisibles et pourtant
    J’aime l’humanité sous toutes ses formes
    Je n’aime pas ceux qui méprisent l’humanisme et pourtant
    Je n’aime pas ne pas aimer
    Je n’aime pas les bœufs-carottes mais
    J’aime le bœuf aux carottes
    Je n’aime pas la pomme d’api quand la pomme est véreuse et
    J’aime le jet de la pomme de douche car l’eau va me calmer et il est temps car
    J’aime que les choses soient claires donc
    Je n’aime pas la buée sur mes verres de lunettes
    J’aimerai quand l’essuie-glace à lunettes aura été inventé
    J’aime écrire des trucs intelligents
    Je n’aime pas que cela n’arrive pas souvent
    J’aime parce que c’est fini
    J’aime les oufs. J'aime les anaphores.
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    5 commentaires

  • Feuille … ou lèvres …

    J'ai plongé
    Au travers du soleil ;
    Tu m'as appelé,
    M’a guidé
    Sur les fonds sablonneux
    D’un bleu de piscine.
    Sous le sable ta bouche a surgi,
    Pureté de la rose,
    Pulpeuse, souriante,
    Ou bouche moqueuse,
    Traîtresse,
    Sensuelle,
    De la sirène des profondeurs.

    À l'attirance naturelle
    De ta chaîne
    Et de ta trame,
    À l'amour de tes lèvres,
    Piège artificiel d'amour-blessure,
    J’ai résisté.

    J'ai surmonté le songe ennemi
    Mais j'ai regretté de m'être réveillé.

    Loïc
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  • A la façon de Raymond Queneau …

    Tue les horreurs du Monde

    Rire, rire,
    Puis rire, rire, rire
    Pire : RIRE
    Aux éclats, ô éclat, ose et clap de fin
    Glousse, glousse, glousse
    N’amasse pas mousse petit
    Arrête petit mousse
    Interdit de rire
    Catastrophes drames histoires tristes
    Bannis vas-y
    Que le rire est gras fat et que son éclat choque
    Mais agréables délicieuses
    Les gorges déployées et poitrines soubresautées
    Sans para-rire ou para-s’marrer
    Pour protéger les foules
    Qui ne vont plus sourire 
    non mais
    Enfants déboussolés le cap n’est pas au rire
    Loïc
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