• Vie de clown…

    Ludivine, dans son fauteuil –elle y passe une bonne partie de chaque journée– fixe le plafond, le regard vide, ou plutôt empli d'une tristesse résignée, qui semble coller à son visage à jamais. Sa maman Paola, régulièrement, remonte le mécanisme du tourniquet musical reçu en cadeau lors de son second anniversaire. Une vague réaction, imperceptible.

    Elle aura sept ans ce soir. On ne sait même plus si elle-même le sait… mais maman a prévu : son sketch, le matériel, la petite chanson. Elle sait faire, maman. Elle a exercé  en école maternelle, avant de se résoudre à rester s'occuper de son élève désormais unique.

    Elle va faire comme d'habitude. De toute façon, tout changement passe totalement inaperçu. Les mots, les gestes, les gags, seront des repères, rassurants. Mais le gâteau trône tout de même aujourd'hui, avec ses sept bougies. Pour le reste elle se fie à son instinct. Et puis, elle fait partie du Q.I., le groupe de théâtre « Quimper–improvisation »: ça aide !

    Elles ont commencé leurs jeux convenus. Les yeux de Ludivine suivent lentement les gestes précis de Paola.

    Soudain : la sonnerie tonitruante à la porte d'entrée. Tout se bouscule. Les yeux de l'enfant s’écarquillent, comme Paola ne les a jamais vus. Un clown, oui, un vrai, en costume, en grands pieds, en  nez rouge, en visage tout peinturluré, est entré. Il a tout compris, tout de suite, car les clowns c'est magique, ça comprend tout, pas comme les grandes personnes. Il a surtout compris son erreur d'adresse, mais il rattrapera le coup plus tard.

    C'était un clown professionnel, de l'association « le clown médecin». Je ne dirai pas ce qu'il a fait, ce qu'ils ont fait, Paola et lui. Mais c'était magique, surnaturel.

    Depuis, Paola a repris goût à la vie, la sienne et celle de Ludivine.

    L'enfant, elle, n’effacera pas de ses lèvres son merveilleux sourire, et n’éteindra pas les étoiles dans ses yeux…

     

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  • Je n'aurais pas aimé être …

    Je n'aurais pas aimé être Président de la République. Pourquoi ? Vous tenez vraiment à le savoir ? C'est évident, pourtant. Je n'aurais pas aimé être un stewart, parce que j'aurais préféré, tant qu'à faire, être commandant de bord. Et puis, quitte à voir du pays, autant sortir de l'aéroport, non ? Je n'aurais pas aimé être prêtre, parce que je n'aime pas être en désaccord avec moi-même, et parce que je serais toujours perdant. Je n'aurais pas aimé être Landru : j'ai peur du feu. Je n'aurais pas aimé être un fantôme, parce que houuuu, houuuu …. Je n'aurais pas aimé être un ange, parce qu'il est trop difficile de jouer à contre-emploi. Je n'aurais pas aimé être un homme-grenouille, car question identité il faut que les choses soient claires. Je n'aurais pas aimé être le premier à sauter de la Tour Eiffel, parce que je n'apprécie les farces ni les surprises. Je n'aurais pas aimé être un réverbère dans une rue fréquentée par beaucoup trop de chiens. Je n'aurais pas aimé être en panne en plein désert sans connaître un mot d'anglais. Je n'aurais pas aimé être une femme. Pourquoi ? Vous tenez vraiment à le savoir ? C'est évident, pourtant. Je n'aurais pas aimé être celui qui n'aurait jamais rien aimé.

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  • Le Pont National, ouvert en 1898, détruit en 1944.

    Un modeste tramway relie les deux rives de la Penfeld, au -dessus de l'Arsenal.

    Transports à Brest

    En 1917, "Tout ne va pas très bien", et "Brest-la Rouge" gronde. Des luttes souvent menées,

    comme à Douarnenez, par les femmes : Egalité des salaires hommes/femmes ... (Tiens, tiens)

    Le tramway disparaîtra pendant la guerre, un autre a pris sa place, controversé, souvent en panne.

    Au début des années cinquante apparaissent les trolleybus, bus électriques

    qui captent leur énergie par des trolleys, câbles suspendus. Les "bâtons" déraillaient de temps en temps, et il fallait attendre que le conducteur descende (sous la pluie ...) pour les remettre en place.

    Beau spectacle pour les enfants dont j'étais !

    Je me souviens de cette femme (que nous appelions « Mme Moustache », allez donc savoir pourquoi) qui trônait dans le trolleybus, pour poinçonner nos tickets. Assise à l’avant, près du chauffeur, elle tournait sa petite manivelle toute la journée, marquant nos petits cartons. Elle parlait souvent, comme nombre de personnes à cette période, mi-français mi-breton, et interpellait régulièrement les passagers : « Bon, poussez-vous, malez Doué ! Tout le monde a son ticket dans le derrière ? » 

     

    Transports à Brest

     

    Transports à Brest

    J'ai parfois la nostalgie d'une époque que je n'ai pas connue ... 

    Transports à Brest

     

     

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  • Tourmente

    après l'observation d'un tableau de Patrice Koutchevsky : « Orage »

    Je ne m'ennuie jamais. Les contraintes quotidiennes de l'existence ne me le permettent pas, et il conviendrait, sans nul doute, que je les remercie pour cela. Une course irrésistible, effrénée, m'entraîne à la remorque de mes idées noires, dont je ne serai jamais le maître. Mais … le noir est-il vraiment ma couleur, mon choix de vie ?

    En fait, je m'y complais, me blottis, me love. Je m'y suis bâti un havre, abri ambigü mi-palais mi-piège, je jouis et souffre de cette attirance malsaine. Morbide, ainsi va ma vie, mélancolique, pesante.

    Je me berce du bleu de mer, glissant avec lui entre mes sentiments. L'océan les exacerbera et les conduira à se provoquer, à se confronter, à s'autodétruire.

    Seul un col, entre les monts changeants de mon cafard, peut encore m'inciter à me poser dans une halte salutaire. Il participerait à l'instant de survie, je donnerais le coup de pied au fond de ma chute, pour ressurgir à la vie.

    Mais le noir sera vainqueur. La vie, ma vie, aura changé. L'ennui, plus terrible encore, va gagner du terrain, tout immerger.

    Loïc

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  •  

    Poésie autour d'un lieu

    A boire et à manger dans la capitale

    à boire surtout pour les touristes

    années 50

    ne rien oublier

    un guide évite les questions

    souvent car il connaît et craint

    les vieux démons

    et les relents de l'époque maudite

    Buda et Pest se font face

    et sourient jaune tout le temps

    malgré le temps

    malgré ceux qui passent

    malgré ceux qui sont passés

    malgré ce qui s'est passé

    Pest industrieuse ruche

    banques et affaires

    bruits des villes

    crissements de pneus

    cris des hommes essoufflés haletants

    je travaille moi

    serions-nous à Paris

    touristes pressés sur le Pont aux Chaînes

    incontournable, indispensable, merveilleux anachronisme

    cloches des tramways

    sonnettes timides et aigrelettes des vélos

    vélos-taxis, vélos-pizzas

    tiens l'Europe est arrivée ici

    une rue le rappelle

    dédiée à la fripe aux surplus

    rue américaine

    où toutes les enseignes

    ont oublié le hongrois

    trop à voir trop à sentir

    odeur maître-mot du ressenti

    paprika soupe à toute heure

    j'ai passé le pont

    Buda sur sa colline

    surveille les arrivants

    il faut mériter la visite

    curieuse ville

    elle oublie souvent le Danube

    qui prête plus volontiers

    ses berges à Pest

    elles se jalousent

    petites maisons pimpantes

    les sourires sont plus fréquents

    n'appellent pas au commerce

    détente ville verte

    descendre comme de Montmartre à Notre-Dame

    soudain voici le plus ancien métro du Monde

    a clamé la voix rocailleuse du guide francophone

    labyrinthe éblouissant de bois verni

    décor suranné nous sommes chez Jules Verne

    sièges de velours rouge

    comme à l'hôtel oui

    mais tout est gâché

    par le vacarme je dois

    me boucher les oreilles

    tout résonne se répercute rebondit

    dans un magma sonore insupportable

    prochain arrêt descendre vite s'échapper

    sur la grande place

    les restes de l'ère soviétique

    sont rassemblés

    statues de l'ouvrier qui marche

    vers son bonheur

    ses enfants marchent à ses pieds

    le fixent fébrilement tel un Dieu

    un mur est gardé par deux soldats

    il est criblé de balles du temps de la révolte

    le guide au sourire figé intemporel dérange

    fin de la visite

    un grand immeuble « la maison de l'horreur »

    elle a été tour à tour

    repaire des Rouges des Noirs

    extrêmes trucs extrêmes machins

    trois jeunes adolescentes dehors

    sourient en scrutant

    leurs portables je les quitte

    et laisse derrière moi

    leurs rires de cristal

    de l'espoir-inconscience.

    Loïc

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  • Oh ! le joli dessin, Marius ! et si ressemblant ! Dis donc, tu adores dessiner, toi. C'est une ramette de feuilles que le père Noël aurait dû t'apporter.

    Oui, Papou. mais je ne sais pas bien faire, car chaque fois papa me dit qu'il faut que je fasse des dessins plus grands : "Si je veux les afficher sur le mur de ta chambre, ceux-là sont trop rikikis. Regarde, le papou, là : On dirait un bébé !

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    • "Dis donc, Yannick, tu pousses un peu, là, non ? Le chalut est plein, et tu restes là, à rêver ...
    • Oui, s'cuse, patron, mais je réfléchis ...
    • Réfléchir ? à quoi ? On n'est pas là pour ça !
    • Tu sais que je me marie dans un mois : je fais dans ma tête la liste des invités.
    • Ah ouais, pas facile, ça ...
    • Non : inviter celui-ci, ou ne pas l'inviter ... Celle-ci, mais pas celle-là ... un vrai casse-tête. Et puis, ça fait des dépenses, tout ça, mine de rien ...
    • Oh, que oui, surtout pour toi ! Il paraît que tu as des oursins, pas dans le filet, mais dans tes poches !
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  • Dans l'atelier des Poudreurs d'escampette : On nous a distribué deux mots, à associer sans les nommer bien sûr ... à vous de les deviner !

    En couleurs et en musique.

    La pulpe des doigts du musicien frémit ou se durcit, selon les diverses sollicitations. Le groupe de musique traditionnelle bretonne vient de franchir un carrefour interdit exceptionnellement à la circulation. Le feu n'a plus aucun rôle et on peut ignorer superbement la couleur indécise qui clignote entre rouge et vert … Le ciel et la Terre rayonnent, arborant un azur bleu comme cet agrume cher à Paul Eluard.

    Un sac, avachi ou bien gonflé, à la peau de cuir tendu. Un tuyau (le sutel) dans lequel souffle sans trêve notre musicien. Un autre tuyau, vers l'arrière, repose sur l'épaule, et émet sans arrêt un son grave, continue, sur la même note, lancinante comme un bourdon. C'est d'ailleurs le nom qu'on lui donne. Et enfin : le musicien promène ses doigts sur une sorte de flûte (le levriad).

     Le bagad avance, au pas de la musique qui se fait parfois très aiguë, stridente, d'une puissance inouie. Mais comment font-ils les hommes de tête, pour supporter ? Ah mais oui : Ils ont des bouchons d'oreille, bien sûr ! Notre homme a chaud, très chaud. Ces fêtes folkloriques se déroulent évidemment en plein été, saison des touristes. D'ailleurs une grande banderole sur le trottoir vante les vertus de la boisson qui secoue.
    Après tout… Ils sont assez nombreux, les copains : Il peut se permettre un petit arrêt, une récréation ! Il saisit (« gratuit pour les musiciens et les danseurs ») une canette fraîche de jus de cet agrume si désaltérant et revigorant …
    Le soleil tape dur sur les crânes pourtant bien abrités sous les grands chapeaux à guides. Et il se prend à rêver tout en marchant : Le sac de son instrument est rempli de ce jus délicieux qui descend dans son tube, lorsqu'il appuie voluptueusement sur son sac ...

     

    Atelier Ecriture Poudreurs d'escampette

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  • En 1954, la recette des crêpes, par Raymond Oliver. Elles sont "relevées", bien sûr. Mais en Pretaillgne on aurait blutôt utilililisé du zidre et du lambig. Hips.

    Bon. Après la page culinaire, voici la page culturelle :

     

    Quelques éléments pour commencer... La Chandeleur est une fête religieuse qui célèbre la présentation de l'enfant Jésus au Temple et se fête 40 jours après Noël. Elle tire son nom du mot latin "candela", signifiant "chandelle".

     

    Au temps des Romains, le 2 février était une fête en l'honneur du dieu Pan (dieu de la Nature). Toute la nuit durant, les croyants défilaient dans les rues, flambeaux à la main. Son nom? "festa candelarum", soit "fête des chandelles"...

    Par la suite, la christianisation du peuple Gallo-Romain commença dès la fin de l'Empire Romain au Vème siècle. Cela passa notamment par la réappropriation de fêtes païennes telles que Noël pour en faire des célébrations chrétiennes. C'est donc dans ce contexte religieux qu'en 472, le pape Gélase Ier décida de christianiser cette fête qui commémora alors la présentation de l'enfant Jésus Christ au Temple. Garder ses chandelles allumées et les porter à l'Eglise en cette sainte journée assurait de bonnes récoltes aux paysans l'année à venir.

     

    Oui, mais pourquoi mange-t-on des crêpes?

    Comme de nombreuses traditions, la fête de la Chandeleur est accompagnée de ses superstitions: si les paysans ne faisaient pas de crêpes à la Chandeleur, le blé serait mauvais l'année suivante ("Si point ne veut de blé charbonneux, Mange des crêpes à la Chandeleur"). Faire des crêpes oui, mais pas n'importe comment! Pour être assuré que la récolte sera bonne et la famille prospère, il convenait de faire sauter la première crêpe de la main droite en tenant un Louis d'or dans la main gauche. La crêpe était ensuite déposée sur l'armoire de la chambre, la pièce d'or placée à l'intérieur, jusqu'à l'année suivante. A la Chandeleur suivante, on récupérait le tout et l'on donnait la pièce au premier pauvre que l'on rencontrait.

    Il existe une deuxième hypothèse concernant la tradition des crêpes. Il semblerait que pour remercier les pélerins qui se rendaient jusqu'à Rome pour y déposer leur cierge, le pape leur distribuait des crêpes...

     

    Aujourd'hui, les processions ont disparu, mais les crêpes restent de la partie!

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  •  

    CENT EXPRESSIONS FAVORITES DE NOS GRANDS-MERES

     

    « Mieux vaut faire ça que peigner la girafe »

     

    • Tu vois fiston, quand je m'ennuie, je prends mon sac à main, mes cliques et mes claques, et hop, un tour en ville ! Un ticket de tram, il est valable tout l'après-midi, alors on va en profiter, j'vous dis, moi.

    • Mais Mémée, tu pratiques ce genre d'expédition au moins deux fois par semaine. Tu ne connais pas encore ta ville ? Et si tu prenais, de temps à autre, un car, ou un train, pour changer d'air? Les Monts d'Arrée, la côte d'Iroise …

    • Ah non, fiston, moi, c'est la ville, ma ville ! J'observe tout : J'additionne les petites boutiques, anciennes ou éphémères, qui ont fermé et dont les rideaux de fer défilent, tordus, rouillés ou tagués. Je compte toutes les personnes connues (et il y en a beaucoup, finalement !). Je leur adresse un petit signe de la main quand elles me regardent. Souvent, elles m'ont oubliée. Lorsque j'aperçois des gens qui parlementent à la terrasse d'un café, j'imagine leur discussion et me déclare avocate de l'un d'entre eux. Parfois, je « mets au propre », le soir, sur mon petit carnet.

    • Mais ce doit être toujours pareil, non ?

    • Et alors ? Un gros rocher, au bord de la mer, c'est pas toujours pareil ? Et la chapelle de Saint-Michel de Brasparts, toujours la même, qui trône sur son « sommet », toujours au même endroit, c'est pas toujours la même chose, sous la pluie et le vent ? Moi je te dis, fiston : « Mieux vaut faire ça que peigner la girafe » !

       

      Loïc

     

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  •  

    "Le Télégramme", 29/01/2018. Clic sur l'image pour agrandir.

    Je suis gardien de chien, bénévole.

    - Oh ! Bonjour, Taquine ! Mais ... tu es une vraie jeune fille, ce matin ! Je viens te chercher car je suis désormais gardien de chien bénévole. Oui, ça existe !

    - Wouaff, pense-t'elle, encore des flatteries, qu'est-ce qu'il va me demander, ce lourdaud ? Il voit bien que je viens de passer chez la toiletteuse ...

    - Oh, tu me sembles bien énervée, dis-moi. Viens, je vais t'expliquer. Ton papa et ta maman - c'est bien comme cela qu'on les nomme chez toi, n'est-ce pas ? - m'ont demandé si je voulais bien m'occuper de toi. J'ai accepté tout de suite, bien sûr, tu sais que j'adore les chiens, et aussi tes patrons.

    - Oui, mais, pense-t'elle encore, je t'ai vu parfois apprendre l'obéissance à ton chien Fridu d'une manière peu recommandable. Les coups de pied à l'arrière-train, pour moi ce sera non. Mais on dirait que tu as changé.

    Serais-tu devenue craintive, Taquine ? On dirait que je ne te conviens pas, que tu te méfies. Tu n'aurais pas peur de moi, si ? Nous allons commencer par une petite promenade dans mon jardin.

    - Le mot "promenade" déclenche aussitôt des jappements, et la superbe queue blanche de Taquine fouette l'air. Nul besoin de laisse : Elle court éperdument, s'arrête, attend un peu qu'on la rejoigne, puis repart. On dirait qu'elle sourit ! Fridu a vu la scène, et il vient se joindre à l'équipe : Ils batifolent, jouent à saute-mouton, fous de bonheur.

    - Mais Taquine est emportée, dépassée par son enthousiasme. Elle oublie où elle se trouve, court trop loin, et ... Plouf, dans l'étang !

    Heureusement j'étais près d'elle, et ici ce n'est pas profond. Je m'accroupis dans l'eau stagnante, et sauve l'imprudente.

    Papa et maman de Taquine surgissent soudain derrière nous, et éclatent de rire :

    - Eh bien, Taquine, nous t'avons préparée, t'avons laissée propre comme un sou neuf, et te voilà dans un état ...

    Et Taquine revient tranquillement vers sa maison, fait des joies à ses maîtres, et me laisse désemparé, avec son regard qui veut dire "encore, encore" !

    Loïc

     

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  • Et … encore des couleurs ! (expressions imposées)

    Les ballons rouges – la souris verte – Croc-blanc – le parfum de la dame en noir – le chien jaune – main rouge.

    Dame souris verte, épouvantable, horrible, a fait fuir Croc-blanc, terrorisé. Le braconnier du village, Main rouge, a compris immédiatement la

    situation : On dit que les chiens n'aiment pas les parfums, mais Main rouge sait que le chien jaune n'est qu'un Rantanplan, qui va être berné.

    Tandis que le parfum de la dame en noir enivre la souris satanique, Main rouge agite des ballons rouges qui soûlent la Dame et exorcisent la souris.

    « La paix, maintenant ! » s'écrie Main rouge qui finit la bouteille en bottant le train de Croc-blanc.

    Loïc

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  • Avec des titres de poésies, ou de chansons ou de livres ...


    Qu'elle était verte ma vallée, où je suis né un jour bleu, brillant, riant comme le petit âne fétiche, cadeau de mon papa à sa fille aux yeux d'or, soleil de sa vie.

    Ce jour fut difficile, paraît-il, car l'hiver entier s'était avéré ronchon, toujours entre gris clair et gris foncé, alternant pluie glaciale et neige collante et boueuse.

    Quand j'eus cinq ans je remarquai des traces, couleur café, apparues disséminées sur le sol, au petit bonheur la chance. Une odeur douce au prime abord, puis très forte et insupportable m'incita à me réfugier sous un arbre, durant des heures parfois.

    Un soir une odeur surprenante, sirupeuse, me plongea dans une étrange transe intense, délicieuse.

    Je gagnai bien sûr cet abri dès que possible, m'y lovant, m'y soûlant, laissant une perfide addiction s'y installer. Un manteau (ou une cape?) me frôlait souvent, m'invitait, me flattait, me poussait vers l'arbre dès que mon corps semblait s'en détacher.

    Le parfum de la dame en noir m'avait envoûté.

    Mais c'est (peut-être?) une autre histoire …

    Loïc

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  • Après « orange » en acrostiche, continuons notre voyage parmi les adjectifs de couleurs … Ici, nous devons utiliser « or » et « rouge » (ces deux couleurs et elles seules) dans un texte.  - Dans l'atelier "Ecume des mots" -

    Texte bicolore

    Les fiers chevaliers, du haut de leurs montures, daignent adresser de temps à autre un regard furtif vers la foule des serfs et des vilains.

    Tandis que résonnent les trompettes de la victoire et de la renommée, un vent soulève la poussière du champ de bataille et agite les plumets des casques rutilants, d'un or subtil qui scintille sur le cuir.

    Le sol est encore chaud, dantesque, fumant d'une boue infâme de terre et de sang.

    Sang de l'enfer, rouge de la folie.

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  • Pourra-t-on vaincre la maladie ? 


    Cette conférence-débat aura lieu le Jeudi 8 février 2018 - 19h00  dans l'amphithéâtre de l'hôtel Mercure, avenue de la gare à Quimper
    Intervenant : Claude Férec, professeur de génétique à Brest, ancien directeur du laboratoire de génétique INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale).

     

    Pourra-t-on vaincre la maladie ?

    Qu’y a-t-il de commun entre la médecine d’hier et celle qui se prépare dans les laboratoires ? Claude Férec, chercheur réputé à l’échelle internationale sur les maladies génétiques rares (comme la mucoviscidose) nous fera part de son expérience de chercheur en médecine d’abord, mais aussi de directeur de recherche et enfin d’homme engagé contre la maladie, avec si nécessaire le soutien des familles. 
    Nous dresserons également les multiples perspectives de la médecine de demain basées notamment sur une meilleure connaissance du génome humain comme la médecine prédictive, la thérapie génique…
    Après une présentation des évolutions passées de la recherche et des pratiques en médecine, nous aborderons avec Claude Férec les évolutions attendues autour des nombreuses maladies, connues ou plus rares, d’origine génétique ou environnementale. 

    https://lalibertedelesprit.org/spip.php?article227

    Ensemble, nous essaierons de comprendre et répondre à ces questions :

    • En quoi la recherche -et notamment la meilleure connaissance du génome humain- prépare de nouvelles méthodes de détection ou de prédiction de certaines maladies, mais aussi de leur traitement (ex.: médicaments contre des cancers d’origine génétique)
    • Comment penser l’évolution des pathologies et des maladies en fonction de l’âge (ex : Alzheimer), de l’environnement, des habitudes des futurs patients (ex : diabète, maladies cardio-vasculaires…) ?
    • Comment peut-on penser les investissements en recherche médicale : quels bénéfices pour quels coûts ? et quels bénéficiaires ?
    • Quelle place pour les malades eux-mêmes dans la gestion de leur santé et donc de leurs maladies ? Quels rapports entre médecins et malades ?
    • Entrée: 8 € - 6€ adhérents - 3 € étudiants et chômeurs.
    • La liberté de l'esprit est une association qui depuis plus de 25 ans s'est donné comme objectif de contribuer au débat citoyen sur des questions de société à Quimper et plus largement en Cornouaille.  Les conférences sont souvent enregistrées et sont disponibles sur le site internet où vous avez la possibilité de contribuer au débat en y déposant vos commentaires : https://lalibertedelesprit.org/
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  • Oscar ou César ?

    Rêve pour tous les créateurs,

    Artiste des feux de la rampe,

    Néons flamboyants;

    Géants de la plume,

    Etoiles filantes, ou fanées ...

    Loïc

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  • 15 janvier 2018 Propos recueillis par Gilles Carrière, Ouest-France

    Chercheuse en informatique, Hélène Le Bouder sera, vendredi, l'invitée de la Liberté de l'esprit, à l'hôtel Mercure, à Quimper. « Comment définir la sécurité informatique ? Que peut-on attaquer ? Comment peut-on se défendre ? »? Tels seront les thèmes abordés.  

    En France, une très grande majorité des TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) estiment ne pas être concernées par la cybercriminalité. Sous-estiment-elles les menaces ?  

    Les grands groupes ne sont pas les seuls qui peuvent être victimes de cyberattaques. À partir du moment où vous possédez un objet informatique, vous pouvez être une victime, surtout si vous ne prenez pas la sécurité informatique au sérieux. C'est comme la sécurité routière, elle concerne tous les usagers. Tout le monde doit respecter le Code de la route, pas seulement les conducteurs de bus, taxis ou camions. 

    Donnez-nous quelques exemples...  

    Une chaîne de production peut être paralysée par une attaque sur son réseau. Une carte de paiement peut être piratée. Un objet connecté peut être détourné de ses fonctions. Pour autant, il ne faut pas être paranoïaque. Il y a toujours des règles simples à respecter. Si vous pratiquez l'escalade, vous connaissez les techniques pour s'encorder, il ne vous viendrait pas à l'esprit de grimper sans corde... De même, si vous avez des données importantes, il faut les sauvegarder. Si elles sont confidentielles, il faut les chiffrer. De nombreuses attaques sont rendues possibles tout simplement parce qu'aucune politique de sécurité n'est mise en place. 

    Faut-il en déduire que la sécurité informatique doit être proportionnelle à ce que l'on protège ?

    Tout à fait ! Si vous êtes une banque vous allez mettre une porte d'entrée « blindée », rien à voir avec celle d'une maison de particulier. Et pourtant il arrive aussi aux particuliers de se faire cambrioler. En informatique c'est pareil : on ne déploie pas les mêmes outils pour sécuriser le service informatique d'une multinationale que pour sécuriser l'ordinateur de la boulangerie de M. Raoul. En conclusion, tout le monde peut être victime et se doit de faire attention. Néanmoins, les grandes entreprises étant des cibles attractives, elles doivent être encore plus vigilantes ! 

    Pratique 

    Conférence vendredi, à 19 h, à l'amphithéâtre de l'hôtel Mercure. Entrée : 8 € ; 6 €, adhérents ; 3 €, étudiants et chômeurs. 

     

     

    La liberté de l'esprit est une association qui depuis plus de 25 ans s'est donné comme objectif de contribuer au débat citoyen sur des questions de société à Quimper et plus largement en Cornouaille. Les conférences sont souvent enregistrées et sont disponibles sur le site internet où vous avez la possibilité de contribuer au débat en y déposant vos commentaires

     

     

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  • "Quilapajun" : un nom de groupe musical, mais, bien plus, un cri, un appel, une lutte des années 70 ...
    Pour moi, "adultescent" à cette époque où le mot n'existait pas encore, les luttes au Chili étaient très présentes. je les vivais au jour le jour, je souffrais avec Victor Jara sur l'arène ...
    Agnès avait connu un des membres du groupe, victime des événements. Elle nous invita à écrire en leur hommage.
     
    Las estrellas : https://youtu.be/qJNdsmhaXrw?list=RDzOqec63ExSg 
     
    Voici les paroles de "Las estrellas" :

    Cantando estrellas en guitarra oscura
    Dark Star chant guitare
    te escancio el cielo con mi voz dormida
    J'ai versé le ciel avec ma voix endormie
    para que bebas de la noche pura
    de boire de la nuit pur
    la luz que recogí en mi acometida.
    J'ai ramassé la lumière dans ma hâte.
     

    La noche tiene las nocturnas aves
    La nuit est les oiseaux de nuit
    porque el espacio de silencio hueco
    parce que l'espace creux de silence
    enferma en órbitas de negras naves
    malades bateaux noirs en orbite
    cuando la luz nos arrebata el eco.
    lorsque l'écho de lumière nous vole.

    Mañana es hoy, nos dicen las estrellas,
    Demain, c'est aujourd'hui, nous disons que les étoiles,
    es tan ciega la noche como el día,
    est aussi aveugle que la nuit le jour,
    Andrómeda muriendo se hace bella,
    Andromeda mourir est beau,
    la altura junta savia y agonía.
    toise sève et d'agonie.

    Pájaro principal de luz herida
    Oiseau liquidation de lumière principale
    basta de tierra amarga y sólo tierra.
    Assez de terre amère et seule la terre.
    Alas engendradoras de la vida
    Vie ailes ils engendrent
    rumbo hacia la explosión de las estrellas.
    cours de l'explosion d'étoiles.

    Pez que emprendiste solo la aventura
    Emprendiste aventure seul poisson
    más allá de las aguas germinales
    eau au-delà de germe
    abre la voz que viene en tu locura
    ouvre la voix qui vient dans votre folie
    a construir caminos estelares.
    stellaires routes de construction.

    Itinerarios hacia la dulzura
    Les chemins de la douceur
    sangres de amor laureles invencibles,
    sangs lauriers amour invincible,
    patrias de pan y vino sin premura,
    pays d'origine du pain et du vin sans hâte,
    anhelos de justicias apacibles.
    aspirations douces des juges.

    Derechos en la lengua de las flores,
    Droits dans le langage des fleurs,
    repúblicas encintas de palomas
    républiques enceintes de pigeons
    crisálidas en las revoluciones
    pupes dans les révolutions
    duraznos de hermandad en el aroma.
    fraternité dans l'arôme de pêche.

    Américas en soles de luz nueva
    Semelles Amériques légers neufs
    galaxias emigrando hacia el almendro
    la migration vers les galaxies amandes
    eclipses del puñal que el dolor lleva
    poignard éclipse la douleur a
    cometas con alondras en el centro.
    cerfs-volants avec des alouettes dans le centre.

     

    Mon hommage aux Q U I L A P A J U N

    Fureur du rêve.
    Fureur de la révolte. 
    Notre fureur est juste,
     
    Nous aurions le droit,
     
    Le devoir, de la violence.
     
    La mer est rouge

    Comme notre cœur, 
    Violenté, écorché,
     
    Torturé,
     
    Indécence écarlate
     
    De la colère explosive.
     
    Je valserais les mots
     
    S’il fallait les valser,
     
    Mais la voix du bandonéon
     
    Expire lentement,
     
    Impuissante.
     
    Les martyrs ont souvent

    Le cœur en sang, 
    Le sang aux yeux
     
    Les yeux en larmes.
     
    Creuse, Petit, et n’oublie pas :
     
    Sous le sable des plages, sous le sable des stades
     
    Encore, et toujours, du sang.

    Chants de vie , 
    D’espoir, de justice,
     
    Jamais ne seront vains.
    Loïc

     

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  • 2018

    Le 1 : Il a l'air sympa, le nouveau !

    Le 2 : Comment cela ? je suis trop loin pour le vérifier ...

    Le 0 : Et moi, je ne peux même pas m'en approcher, je suis trop gros pour passer entre vous autres.

    Le 1 : Mais regardez donc sa silhouette : Toute en rondeurs ! Bien nourri, il ne fait pas pitié, le bougre ! Bien dodu, comme un veau de lait ...

    Le 2 : Et cet air débonnaire ... J'ai déjà envie de l'embrasser, de lui monter sur le dos.

    Le 0 : Un vrai grand-père, un papi, un papou ... Oh ! mon Papounet !

    Le 1: Eh, les gars, j'ai une idée : Et si nous le couvrions d'une belle cape rouge ?

    Le 0 et le 2, ensemble : Oh oui ! ce serait le Père Noël, tous les jours de la nouvelle année !

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  • C'est moi …

     

    C'est moi, au milieu du silence, en un lieu bien protégé

    - Qu'ils se font rares, ces havres où se ressourcer -

    en bienveillante compagnie, mon stylo en main

    Progresse sans frein ni fin,

    Dans le cocon merveilleux d'un atelier d'écriture …

     

    .................

     

    C'est moi, dans la ville triste,

    Je tourne le dos à la grande porte de la caserne.

    Je lui souris, les yeux pleins de morgue et de défi

    - mais pas devant le planton, car la grande muette veille - .

    Je quitte après « les trois jours » réglementaires ce lieu exécrable,

    Où je n'aurai plus jamais à me rendre.

    J'y étais entré à reculons

    Le petit doigt sur la couture du pantalon ...

     

    .................

     

    C'est moi, là, tout bête, en larmes,

    Nos mains ne veulent plus se lâcher ;

    Notre fille apparaît, radieuse

    Comme aussi sa fille aujourd'hui.

    - La vie est un éternel recommencement -.

    L'infirmière aussi a craqué,

    Elle ne sait plus que faire,

    Si ce n'est une grosse bise,

    Et nous dit « à bientôt » en s'essuyant les yeux ...

     

     

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  • Le Père Noël : _ Mais oui, je vais bien, mon garçon, je vais bien, merci ! Pourquoi me demandes-tu cela ?

    L'enfant : _ Ben, tu sais, t'as pas bonne mine. Ta barbe est devenue gris-foncé, ton visage a pris la couleur de ton bonnet.

    Tout à l'heure, j'ai vu que tu as failli tomber de ton traîneau. Alors, dis-moi un peu, s'il te plaît

    Le Père Noël : Ah, ça se voit à ce point ? Bon, je vais t'expliquer.

    Tout a commencé à mal tourner pour moi, depuis le 26 décembre. Des enfants (quels sales gosses!) m'avaient repéré. C'est facile : Je parcours toujours le même trajet. Ils m'ont guetté, sur leurs scoots, au pied de l'escalier de la mairie, m'ont fait une queue de poisson, m'ont bloqué et attaché au grand sapin de la place. Puis – et c'est le plus insupportable - ils ont pillé mon traîneau et l'ont débarrassé des derniers cadeaux qui me restaient …

    Mais je ne suis pas encore si vieux, et je sais me défendre, vous savez ! Ils ont eu le dessus grâce à leur nombre. J'ai tout de même réussi à flanquer une bonne raclée à quelques-uns. Gentil, oui, mais pas trop !

    Hélas, depuis c'est le désespoir. Je croyais encore un peu à la jeunesse, à la pureté et à la bonté naturelle des enfants : Quel Candide …

    Je ne suis pas rentré à ma maison du Pôle Nord. Je vis dans les rues, et deviens peu à peu un SDF. Plus personne ne m'aime, je suis un paria et bientôt, certainement, un asocial.

    L'enfant : _ Tu veux dire … un asocial, comme Gérard Jugnot ? Tu ne vas pas devenir une ordure, au moins ? J'espère !

    Le Père Noël : _ Je fais tout pour me maintenir dans un état présentable. Mais c'est pour de faux, juste pour le decorum.

    Je ne suis plus rien, et l'an prochain vous ne me reverrez plus, c'est certain.

    L'enfant, épouvanté : _ Mais alors, Père Noël … Tu ne crois plus en toi ?

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  • Retour à la maison, hier soir ! Et je tombe ce matin sur une vidéo prise en mon absence, en Bretagne ... Me faire ça, à moi !

    Du blanc, oui, on en a eu, jusqu'à en être gavé. Blanc de la neige, au-dessus de Grenoble d'abord, puis au nord de la "Yaute" (la Haute-Savoie, en haut-savoyard ou savoisien). Puis ce blanc immaculé ou presque, à ras des quais du port de pêche de Saint-Guénolé : un spectacle déjà vu en janvier 2016, mais on ne s'en lasse pas. 

    http://www.20minutes.fr/rennes/1758383-20160102-video-bretagne-pleine-tempete-ecume-submerge-saint-guenole

    Cette mousse provient directement des paquets de mer qui s’écrasent sur la côte déchiquetée de cette pointe sud-ouest du Finistère. L’eau emprisonne des myriades de bulles d’air, stabilisées par la présence de phytoplancton (algues minuscules), pour former une substance qui, poussée par les vents, pénètre à l’intérieur des côtes. L’épaisseur de la couche, dans les rues, peut atteindre 50 cm.

    Ouest-France

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  • "Etre persuadé que mille traits peuvent dire quelque chose et qu'un seul peut dire tout."

    "Si on comprenait l'art, on comprendrait aussi le comment et le pourquoi de l'univers. Nous n'en sommes pas là."


    "Les autres disent que je peins en noir et blanc. Ne voient-ils pas autre chose ?"

    "Quand je me sens plein de possibilités, que tout l'intérieur se trouve à fleur de peau, c'est peut-être cela l'inspiration."

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  • En retraite, le Père Noël ?

     

    Les enfants se morfondaient au fond de l'église où les avaient traînés leurs parents. Une volée de carillons les sortit de leur torpeur ; Cette fichue messe de Noël n'en finissait pas de se terminer.

    Ces damnées cloches, ils voulaient les briser, les éclater, depuis leur découverte, un froid matin d'hiver, dans une grange oubliée. Ils les haïssaient. Mais que pouvaient-elles bien représenter pour eux ? Elles leur volait l'instant magique de l'ouverture des cadeaux... Ils avaient ainsi damné leur enfance, la livrant à l'image du garde-à-vous, ordonné par le savoir-vivre, le doigt sur le pli du pantalon. Damnée était aussi leur enfance, dont ces cloches reflétaient leurs premiers combats, échecs cuisants et déceptions.

    Déçus, dégoûtés puis révoltés par cet avenir trop sombre, ils avaient fomenté ensemble un plan machiavélique, ils s'étaient accordés pour refuser la vie horrible que leur famille leur préparait, dans ce village perdu au milieu de rien. Leur existence entière était cyniquement programmée, imperturbable. Ensemble ils feraient bloc, ensemble ils disparaîtraient.

    Les « grands » (ils avaient de douze à quinze ans) s'approchaient lentement du grand fossé, le plus froid, le plus noir, le plus infernal. Cela se passerait plus vite, leur choix n'était donc pas innocent…

    Alors les grands commencèrent à se dévêtir, posément, de manière cérémonieuse. C'était le rite. Se tournant les uns vers les autres, ils partageaient des regards absents, hallucinés. Ils furent bientôt allongés, nus, dans la boue gelée. Pas un ne se plaignait. Ils faisaient corps, résignés mais heureux. Ils attendaient.

    Alors les grands entendirent un tintement de clochettes, un bruit étouffé de galop leur parvint du ciel : ils le reconnurent immédiatement, habitués, celle-là on ne la leur ferait plus : le Père Goriot, le bien bouffi, le bien rougeaud, recommençait pour la énième fois son manège.

    Un seul enfant s'écarta des autres, le seul – car il était le plus jeune – qui « y » croyait encore : Loïc, le petit dernier. Il s'adressa à la troupe sur un ton étonnamment mature et assuré :

    « - Je n'en reviens pas… Je lui avais écrit, comme tous les ans, pour lui faire mes demandes, et voilà sa réponse, très sèche, très brève:

    - Mais... Chers petits enfants, vous ne me verrez plus jamais, ni dans les cheminées, ni dans les magasins, nulle part. C'en est assez. Trop vieux, trop mal. Pardon. Adieu. Je me retire. Comme on dit chez vous, je « prends une retraite bien méritée ». Du haut de mes cinq ans (et avec l'aide de ma maman), je lui ai aussitôt répondu, avant de sombrer dans un désespoir qui aurait pu m'être fatal… :

    Papa Noël, qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as un coup d'mou, comme dirait mon papa ? Ou bien t'es malade ? C'est vrai que toi t'as pas d'mère Noël pour te soigner… Mais dis donc, faut pas t'laisser aller, surtout dans un moment pareil ! Secoue-toi : va voir un docteur, bois beaucoup de vin chaud et de grog, couche-toi plus tôt le soir, prends du sirop et des tisanes aussi, ou j'sais plus, mais faut pas te laisser aller : T'as encore mes cadeaux à livrer, j'te rappelle, et bientôt aussi ceux de ma p'tite sœur, qui va arriver en mars prochain, alors… Au boulot !

    D'ailleurs, tu t'ennuierais, en retraite… »

     

    Goriot, interloqué, essuya bientôt une larme sur sa joue boursouflée et couperosée, se moucha très fort, ce qui fit s'esclaffer certains grands…

    Comment ça, prendre ma retraite ? Mais j'y suis déjà, depuis bien trop longtemps ! Je me dégrade, je gaspille ma santé et ma vie, je grille mes dernières espérances, je gâche mes ultimes énergies !. »

    Il descendit de son traîneau, saisit une bouteille de vin rouge bien entamée, approchant le goulot près de sa barbe.

    « Arrête, Goriot ! Les grands l'avait reconnu dès son arrivée (C'était toujours le père Goriot, le Père Noël !). Kevin – qui était déjà presque un homme – s'adressa à lui d'une voix qu'il voulait ferme, affirmée et convaincante.

    « Nous te connaissons tous, Goriot. Ne pars pas en retraite : tu sais très bien ce que tu deviendrais. Ne sois pas le clochard du village. Nous avons besoin de toi : reste, nous irons te rendre visite, souvent. Tu as des tas de choses à nous apprendre ... des techniques de menuiserie–ébénisterie, tiens ! Nous pouvons t'assurer, te promettre que tu ne t'ennuieras jamais, nom de nom !

    Sans mot dire, le Père Noël offrit à Loïc un marteau et une boîte de clous.

    Puis il posa la main sur l'épaule du benjamin : « Fais-en bon usage, petit », et, se raclant la gorge : … À bientôt les gars ; Noël est passé, je prépare l'atelier pour vous ! »

    Loïc (re-publication) 

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  • André MARFAING (clic)

               André Marfaing, sans titre, 1977

     

     

     

     

    Je sais que je ne franchirai jamais cet horizon hostile. Mais on me cherche, je me camoufle, je veux et je vais bientôt disparaître.

    La voile, d’un blanc cru et violent, m’agresse, je ne comprends pas, c’est gratuitement provocateur. Ou bien alors ai-je commis une faute ? J’ai vu les interdits, j’ai lu les textes sacrés. Je me suis laissé porter par le bateau ivre qui se reflète dans l’eau paisible, accueillante, mais dangereuse et traîtresse.

    L’épais livre, noir, est le dur de la pierre, le Mal, l’ennemi. La voile blanche est la pureté, la Joie. Le yin et le yang, j’ai un choix. Le phare bienveillant va, si je le veux, m’inviter et me laisser vivre et suivre mon cap, soutenu par l’interdépendance du yin et du yang.

    Mais parfois il faut être masochiste, pour ne pas sombrer dans la facilité : Les éclats de lumière seront mes guides, mes bâtons de pèlerin.

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