• « Le Mensonge dans lequel nous vivons », une puissante vidéo qui fait actuellement le tour du monde ! 

    <header>Et on comprend pourquoi…</header>
    Cette fameuse vidéo, « The Lie We Live » (Le mensonge dans lequel nous vivons) est en train de faire le tour du monde et c’est compréhensible ! Le narrateur y présente pas mal de faits qui ne tournent pas rond dans notre société, de quoi faire réfléchir les plus petits et les plus grands et de quoi nous ouvrir les yeux sur le monde dans lequel nous vivons. Le but de tout être humain est d’atteindre le bonheur, mais à quel prix ? Prenez le temps de partager cette vidéo à vos proches, qu’elle soit vue par le plus de monde possible.

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  • ENIGME


    Je me dirigeais lentement, tout à l’heure, vers ma salle de bain, m’aidant selon l’accoutumée de ma canne anglaise, dorénavant compagne de mes jours.
    « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre nous s’en souviennent. »Et toi ?

    Et toi ? Cette phrase, jetée aux imaginations débridées d’un atelier d’écriture, représentait pour moi, sur-le-champ, une véritable énigme.
    Le rasoir en main, j’enchaînais les gestes automatiques, rituels. Puis les questions surgirent : Quand deviendrais-je un adulte ? Qu’est-ce que c’est, une grande personne ? De quoi dois-je donc me souvenir ? Quand je serai grand, aurai-je encore besoin de me raser ? Pourquoi mes copains de belote disent-ils toujours « dans le temps » ? Pourquoi sourient-ils tous avec un air si doux lorsque je parle de ma maman, lorsque je la supplie de rester ?
    Pourquoi mes frères et sœurs ne sont-ils plus jamais à la maison ? sont-ils fâchés ? La dernière fois que j’ai vu mon grand frère, dans la grande maison, il m’a dit sévèrement d’arrêter de lui casser les pieds avec mes histoires. J’ai été consolé par ma sœur, qui m’a appris à faire du tricotin, en compagnie des pépés et des mémés qui me fixent du regard. J’ai du mal à manipuler cet appareil, mes doigts sont tout maigres et tordus, Martine l’infirmière dit que c’est la faute à l’arthrose.
    Martine nous parle parfois du Petit Prince, que j’aimerais bien connaître. J’aimerais bien savoir parler comme lui, comme une grande personne.
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  • "Toi, tu as de la chance : ta mère sourit. 
    La mienne est fatiguée de vivre."



    "Ecoliers des bidonvilles", 
    une vidéo à diffuser sans modération.
    L'année dernière, nous avions suivi le cas de plusieurs familles roms expulsées du bidonville de la rue Truillot à Ivy sur Seine (94) à la fin de l'année scolaire. Un an après, plusieurs familles ont été relogées dans habitations qui permettent aux enfants de poursuivre leur scolarisation. Isabelle Jenoc de la commission enfants et son fils Victor, étudiant en cinéma, ont réalisé une vidéo intimiste sur la trace de petits écoliers roms qui mérite d'être diffusée largement. Isabelle Jenoc de la commission enfants et son fils Victor qui est étudiant en cinéma, ont suivi les familles du bidonville de la rue Truillot à Ivy sur Seine (94) pendant plusieurs mois et décidé de raconter leur histoire dans une vidéo intimiste qui retrace leur parcours à travers une voix off. Nous avions communiqué l'année dernière sur leur expulsion et le dispositif de relogement mis en place. L'histoire de ces familles roms est semblable à celles de beaucoup d'autres, entre survie quotidienne et expulsions. Mais celle-ci se termine bien car certaines ont été relogées dans de vraies habitations mises à disposition par la mairie d'Ivry et la région, avec le soutien indéfectible du collectif de soutien aux Roms d'Ivry et d'Emmaus. Le détail du projet est présenté dans le document en pièce jointe "Villensemble, l'espace expérimental d'Ivry sur Seine". N'hésitez pas à la faire circuler sur les réseaux sociaux !!
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  •  Elie Wiesel en mai 2010.

    “Un être humain est libre, non quand l'autre ne l'est pas, 
    mais quand l'autre l'est aussi.” Élie Wiesel


     
    Rescapé de la Shoah, il a souvent dénoncé la responsabilité des dirigeants qui « savaient » le sort des juifs déportés, notamment Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill. En 1979, le président américain Jimmy Carter lui avait montré les photos prises, fin 1942, par des avions militaires américains survolant Auschwitz.
    Au cours de sa vie, il s’est engagé pour de multiples causes car il avait « fait un vœu » après la guerre :
    « Que toujours, partout où un être humain serait persécuté, je ne demeurerai pas silencieux. »

    Souvenirs de déportation

    Né le 30 septembre 1928 à Sighet, en Roumanie (alors Transylvanie), Elie Wiesel est déporté à 15 ans à Auschwitz-Birkenau, en Pologne occupée par les nazis. Sa mère et sa plus jeune sœur sont assassinées dans ce camp. Son père meurt devant lui à Buchenwald (Allemagne) où ils ont ensuite été transférés.
    A sa sortie en 1945, il est recueilli en France par l’œuvre juive de secours aux enfants (OSE) et y vit jusqu’en 1956. Après des études de philosophie à la Sorbonne, il devient journaliste et écrivain. Le romancier François Mauriac préface son premier roman La nuit (1958), basé sur ses souvenirs de déportation. Cet ouvrage sera suivi d’une quinzaine d’autres (en français, en anglais, en hébreu et en yiddish), de trois pièces de théâtre et de nombreux essais.

    Refus de présider Israël

    Citoyen américain depuis 1963, Elie Wiesel a longtemps occupé la chaire en Sciences humaines de l’Université de Boston et partagé sa vie entre les Etats-Unis, la France et Israël. En 2006, Elie Wiesel a refusé la présidence de l’Etat hébreu arguant qu’il n’était « qu’un écrivain ».
    En France, Elie Wiesel a été décoré en 1984 de la Légion d’honneur, avant d’être fait Grand officier en 1990, puis Grand-croix en 2001. Il a également reçu la médaille d’or du Congrès américain pour son travail à la tête de l’Holocaust Memorial Council des Etats-Unis. Il est par ailleurs chevalier commandeur honoraire de l’Ordre de l’Empire britannique.

    in "Le Monde", 3 juillet 2016
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  • LABYRINTHE

    « Je me suis réveillé ce matin en rêvant que je devais me rendre à Combrit. La réponse à mes questions se trouvait là*, près du labyrinthe vert … »
    A compléter, en utilisant si possible les mots suivants : labyrinthe – passage contourné – couloir interminable – dédale – enchevêtrement compliqué – méandres – maquis – écheveau – lacis – entrelacement.
    Comme chez - paraît-il - la plus plupart d’entre nous, humains, revenait en moi, parfois lancinante, notre interrogation universelle : « qui suis-je, où vais-je ? »
    Je m’étais alors promis, pour mettre un terme à ce qui devenait une forme d’auto-harcèlement, de bâtir, puis de faire croître, l’arbre généalogique de ma famille. Quelle gageure !
    Je dus rapidement faire face à une tâche inimaginable devant les méandres d’abord innocents, les louvoiements entre les noms, les prénoms, qui se répétaient sournoisement en un dédale et un écheveau inextricable : Surtout, ne pas oublier de respecter la méthode, de noter, de classer …
    Je vécus quelques mois (avec des parenthèses bienfaitrices, tout de même) au sein d’un entrelacement hostile, au risque de porter atteinte à ma santé. Puis se présenta à moi un passage contourné, salvateur : L’outil merveilleux des Archives Départementales me permettrait de dénouer les enchevêtrements  compliqués des filiations, liens de parenté, mariages multiples … Avec l’aide précieuse et bienveillante d’une aimable archiviste, j’évitai les écueils, les solutions trop rapides pour être vraies, les doublons, les pièges des lacis et des « peut-être que », autant de couloirs interminables où s’égarent les généalogistes en détresse.
    Et surtout - le plus intéressant – je me pris finalement à naviguer avec plaisir, de façon naturelle, dans le labyrinthe qui me présentait tous ces personnages qui devenaient familiers … J’imaginais alors facilement des échanges, des discussions passionnantes, au-delà du temps.
    Les ancêtres n’étaient plus de simples noms accompagnés de date de naissance et de décès, car bien souvent j’avais pu sortir de l’oubli de précieuses informations sur leurs professions, leurs déplacements, leurs services militaires… Une immense satisfaction, aussi, lorsque surgissait une anecdote amusante, ou étonnante (donnant lieu à d’autres recherches futures …).
    Mes ancêtres les plus proches sont désormais des connaissances, et je suis même attaché affectivement avec certains d’entre eux. Peut-être est-ce parce que je leur ressemble ?
    Ces « histoires de famille » sont aussi mon histoire, car on ne peut pas construire le futur ni vivre le présent sans connaître son passé.

    Exposition photos d'anciens commerces et métiers à Combrit

    Exposition - Combrit, du 20 juin 2016 au 03 juillet 2016

    Exposition.

    L'association Mein Ha dour de Combrit organise une exposition de photos Grand format sur d'anciens commerces et métiers de Combrit Sainte-Marine du 20 juin au 3 juillet à l'Espace public Saint-Joseph tous les jours de 10 h à 17 h.

    Du lundi 20 juin au dimanche 3 juillet, 10h à 17h, Espace public Saint Joseph, place de la Mairie, Combrit. Gratuit. Contact : 02 98 51 91 86.

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  • SANG

    Le joli coeur des émoticons n'a pas sa place ici.
    Arraché, écorché, sanguinolent, est-il la douleur du désamour, ou l'enthousiasme des combats déjà perdus ?
    L'homme, rouge de plaisir, en proie à une émotion inconnue, abandonne ce lieu, repaire où il s'est englouti - combien de jours ? 
    Propre, Vidé. Comblé.
    Adieu, le loft.



     Emprunté à Philippe Ravisy, sur un réseau social

    Street Art. Lonac, artiste polonais. "Histoire de cœur" peinte sur un mur de Zagreb en Croatie. Il existe une version animée de cette photo sur laquelle on voit le cœur battre et le sang circuler dans les tuyaux. A trouver sur le site de Lonac : http://lonac.blogspot.fr/
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  • Jean Duquoc


    « L’émotion partagée »

    avec le son « on »

    « L’émotion partagée », cette expression convient tout à fait à ce tableau de Jean Duquoc. Point d’aquarelle, de gouache non plus, d’huile guère plus. Les tons du pastel nous font don de modestes bateaux de pêche côtière, qui ne ramèneront jamais de thon ou d’esturgeon. Tout juste, et encore, du congre.
    Derrière le penti, Tonton le chat fripon exprime en doux ronrons les frissons de plaisir.
    Sur la rive, une question : Pourquoi n’y a-t-il pas de pollution, en ce lieu béni ? Point de bidons ou de chiffons, les touristes cochons nous ont fait faux bond. La discrète cabane au toit rouge brique abrite durant les mois de mousson ou de tramontane les amours d’un Cupidon ou d’un Apollon avec une Lison ou une Manon, allons bon…
    Corruption, illusion, déception : Ce sont leurs oignons, nom de nom, pas de flonflons, mon vieux bougon.

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  • Fil rouge sur « jardin et jardins »
    ……….
    ‘Il était à fleur de peau’ (incipit), n’en pouvait plus, allait craquer. On avait fait venir au théâtre des hordes d’ados, certains déchaînés comme ils – ou elles – savent l’être, et tous rivalisaient pour piailler comme des corneilles, lors des instants lesquels ils délaissaient leurs smartphones…
    Vite, ouvrez le rideau, je ne me retiens plus !
    ……….

    ‘Une jolie fleur dans une peau de vache…’ (à utiliser au sens propre)
    Elle n’est pas bien réveillée, ce matin… Ou alors, c’est le grog d’hier soir ? Ce steack paraît excellent, juste à point, mais cette odeur : insupportable, mais aussi tellement incongrue !
    Elle flotte entre les frites ; la sauce semble irisée, comme des traces de mazout sur une mer calme.
    Elle attaque la viande, commence le dépeçage, ayant en horreur le gras autant que les morceaux ‘chewing-gum’.
    Soudain un parfum se dévoile sans prévenir, presque agressif : une magnifique rose, rouge comme il se doit ici, s’ouvre largement, éblouissante, surmontée d’un délicat brin de persil…
    Ah mais oui ! C’est aujourd’hui, le printemps !
    ……….

    Un slam, avec mon prénom.

    Je m’appelle Loïc
    Dit le magnifique
    Mais c’est l’hystérique
    L’apocalyptique
    Le dithyrambique
    Sois donc poétique
    Mais pas dramatique
    Et retiens tes tics
    Toi le colérique
    Pas de politique,
    Sinon on te nique
    Chic ça tombe à pic
    Je vais à Pornic
    Ou bien à Binic
    Pas si tyrannique
    Pas un p’tit moustique
    Pas une méchante tique
    Tellement pacifique
                                 Qui chante sa musique                              


    « Jardinothérapie » ?

    Dans ce grand jardin
    Mais oui c’est le mien
    Souvent ça dépote
    Car je pense aux potes
    Hélas je suis loin
    De tout ce tintouin
    Qu’on a fait honteux
    En ville du Levant
    En vain il m’appelle
    Donne de ses nouvelles
    Et ses feuilles tremblantes
    Paraissent implorantes
    Occupe-toi de moi
    Laisse donc là ton moi
    Tes lointains émois
    Le talus le lierre
    Une vraie misère
    Réclament ta présence
    Que l’eau abondante
    Te donne l’envie
    De prendre ta vie
    En main
    Merci mon jardin
      

    Loïc R.
     
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  • "Le droit ouvrier", janvier 1937
    1936
    "contrat de travail" - "conventions collectives" - "congés payés" - 
    "octroi de dommages-intérêts contre patron ayant violé la convention collective" - "Accords Matignon" ...

    2016
    "Doux rêveurs" - "passéistes" - "utopistes" - "Bisounours" - "soixante-huitards attardés" - 
    "Assez ri !"






    Rien n'est plus terrible que le bruit des pantoufles 
    devant celui des bottes.

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  • 1632847 1er mai les origines de la fete du muguet et du travail2 

     Hier, aujourd'hui, demain ... ?

    J'ai trouvé très récemment, sur une foire aux puces, un exemplaire (assez fatigué ...) du Droit du Travail édition 1937.
    Pour mémoire, si nécessaire (!) en 1936 c'était le Front Populaire, et ce Code du Travail en est une des émanations ...
    En lire quelques articles est édifiant (hélas) sur notre situation française, 80 ans après ... 
    No comment ? ben si, justement, let's comment !
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  • Ce qui m'étonne…

    "Ce qui m'étonne, sur cette photo" : 

    Cette profonde concentration, chez chacun et chacune de ces écrivants et écrivantes.
    Chaque regard (mais beaucoup ne sont pas visibles, hélas, car les têtes sont penchées en avant) exprime à la fois un lâcher prise, une introversion et une communion autour d'un même sujet, qui resserre les liens. Mais ce peut être aussi un « chacun pour soi » provisoire, qui donnera lieu, au moment de lecture, à des retrouvailles, à des redécouvertes. En attendant, on soutient la tête, lourde, si lourde…
    Ce qui m’étonne aussi : Une seule personne ne semble pas concernée : elle s'est retournée, dérangée par un homme étranger à l'atelier d'écriture. Mais elle retrouvera bien vite le bourdonnement de ses neurones et les chuintements de ses méninges, et replongera dans les mystérieux et délicieux grattements du stylo, dynamiques et hypnotiques.
    «  Bon, nous allons lire, à présent, puisque que tout le monde est prêt ».
    Le charme est rompu.


    «  Attribuons des bulles » aux personnages, ou « le jeu des didascalies ».

    «   Françoise vient d’énoncer sa consigne : « Vous allez maintenant faire parler vos personnages… »

    «   Je suppose que chacun a quelque chose à dire mais, puisque que vous êtes huit, nous allons faire un tour de table en commençant par la gauche…
    .................................................
    «  Bon, il faut que je m’y mette ! Et cette fois, je m'efforcerai de ne pas me dévaloriser en affirmant que vous tous écrivez mieux que moi ! »
    «    Oh, j'ai oublié d’écouter ! Françoise, tu veux bien faire comme si je n'avais pas bien compris ta consigne ?
    «  – Oui, je sais, je me cache, mais vous parviendrez bien à reconnaître mon style, non ? »
    «  – Et, dites donc, moi je suis déjà partie, vous savez ! Il est temps de vous lâcher ! Bouchez vous les oreilles, ça vaut mieux, si nos remarques à voix haute vous dérangent ! …
    « - Eh ! j'ai une panne de stylo ! Au secours !
    «  - J'espère que vous allez être bien inspirés, allez, on se concentre …
    «   -Tu sais que tu commences à m'embêter, toi, avec tes sujets à dormir debout ?
    «  –Vous me troublez, avec vos papotages. Taisez-vous, je vous en prie ! …
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  • Je n'oublierai jamais.

    Je n'oublierai jamais le petit cadre carré en plastique de couleur crème, seul ornement du mur de ma chambre, juste au-dessus de mon lit, avec son petit « Jésus chérubin ». Je lui faisais chaque soir un baiser, après ma prière. Je disais « la photo du jus », et ma mère riait. Je pouvais alors m'enfoncer sous les draps, après le rite du « faire un trou ». 
    Je n'oublierai jamais le carillon des billes qui s’entrechoquaient sur la cour de récréation, ni les courses cyclistes des capsules, parées du drapeau du pays des concurrents. Mon idole était un certain Rudi Altig, parce que j'aimais bien son nom. Les copains ne l’aimaient pas, et me reprochaient d’aimer un Allemand.
    Je n'oublierai jamais le grammophone de ma tante. Nous avions le droit de le mettre en marche, en tournant la manivelle, la reprenant lorsque le disque ralentissait. Mais défense de marcher auprès de la machine, dont le gros bras, très lourd, pouvait causer des rayures. Puis cet antique grammophone fut dépassé, et c'était tant mieux car il ne pouvait accueillir que des 78 tours, et presque uniquement des airs d'opérette : La période yéyé avait débuté, place aux tourne-disques !
    Je n'oublierai jamais que mon père prenait des airs de conspirateur, arborant son petit sourire malicieux lorsque s’approchait la période de Noël. Je n'ai su que bien plus tard qu'il pouvait, pour l'occasion, utiliser des chutes de plaques de métal à son travail. Le Père Noël m’offrit alors un superbe Tôlé Citroën, comme un vrai, à l'échelle, un grand comme mon bras, gris, avec sur le flanc les lettres DCAN. J'y pense aujourd'hui en regardant le feuilleton « Louis la Brocante »…
    Je n'oublierai jamais que j’ai appris seulement le jour de sa naissance que mon petit frère venait d’arriver. Ces choses-là ne se disaient pas. Je ne m'étais rendu compte de rien…

    Je n'oublierai jamais ?

    Loïc
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  • Une superbe photo d'Axel Hagstrom : "C'est une photo qu'on ne peut faire qu'une fois dans sa vie. Je l'ai prise le 19 mars à Bohuslän, dans le sud-ouest de la Suède. Spécialiste des photos de nature, j'ai aperçu ce vol d'oies sauvages de loin, et ai enclenché mon appareil. En m'approchant, je les ai vu former une sorte de grand oiseau en vol, qui m'a fait immédiatement penser à un grand signe de paix envoyé par la nature contre la terreur et les maux du monde."

    La paix dans toutes les langues


    "Le mot Paix porte en lui son propre message. Il ne se veut pas une incantation. Pas plus que les monuments où il est gravé, à titre symbolique, en quarante-neuf langues à travers dix-huit alphabets, ne sont un mémorial. Ils invitent, l'un comme l'autre, à l'action." Clara HALTER
    .......................................................................

    Clara HALTER, artiste francaise, investit un unique mot : « paix », qu’elle décline à l’infini, dans toutes les langues et dans tous les alphabets.
    Les voici :
          
       
     
           
       
       
           
                           
     
         

                      
         
             
     
             
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  •  Après la légèreté du 1er avril ... et une pause "santé et famille" : Un sujet (brûlant) de société.
    Vos avis et commentaires seront les bienvenus !

     (Revue de presse du Télégramme, 12/04/2016)

      12 avril 2016 / Propos recueillis par Gilles Carrière /


    Albert Ogien. Quelle démocratie demain ?  
    Mouvement des Indignés, « Nuit debout », Pegida... le sociologue Albert Ogien, directeur de recherche au CNRS, évoquera « Les nouvelles formes de mobilisations citoyennes » la semaine prochaine dans le cadre de la Liberté de l'esprit.
    Interview.

    En Occident, on a assisté ces dernières années à des tentatives de reconstruction, à la base (Occupy Wall Street, les Indignés...) du modèle démocratique. Faut-il y voir une nouveauté ou tout simplement la résurgence d'une tradition qui s'était déjà manifestée avec les Gracques sous la Rome antique ?
    L'histoire est certes un éternel recommencement, mais elle ne se répète pas deux fois à l'identique. Il existe, depuis l'origine de la Cité, une lutte incessante entre dominants et dominés, entre gouvernants et gouvernés. Elle prend, à chaque époque et dans chaque situation, une tournure différente. Il semble que nous soyons entrés dans une période où la forme de démocratie représentative qui s'est imposée en Occident au lendemain de la Seconde Guerre mondiale doive être profondément repensée. Ce qui est nouveau dans cet antique combat de Gracques, c'est aujourd'hui l'exigence d'une extension des droits des citoyens en matière de décision politique ? non pas de participation, mais bien de détermination concrète des problèmes publics et de la manière dont il convient de les résoudre. C'est cela qui se manifeste sur les places, de Madrid ou New York hier, à Paris et ailleurs aujourd'hui.

    Comment interprétez-vous le mouvement « Nuit debout » initié il y a peu à Paris ?
    La Nuit debout reprend la forme d'action politique qui s'est inventée lors des occupations de places des années 2011 ? de Tunis à New York, de Sanaa à Ouagadougou, d'Istanbul à Hong Kong. Cette forme, c'est le rassemblement, c'est-à-dire la construction d'un espace ouvert et livre de débats et de vie collective, qui s'organise en dehors des partis et des syndicats, et qui vise à donner corps à la puissance des citoyens ordinaires. Un bel exemple en a été la Puerta del Sol à Madrid, qui semble avoir frappé les esprits puisque c'est celui qu'on cite toujours en modèle. Pourtant, ceux qui ont conçu et organisé le campement de la République ne s'en revendiquent pas. C'est peut-être qu'ils n'envisagent pas la suite de l'affaire comme la construction d'un Podemos à la française. Pourtant, je ne suis pas sûr que cela serait un mal en considérant ce qui se passe en France à la gauche de la gauche.

    Que penser, à ce propos, des zadistes ? Les méthodes musclées dont ils font parfois usage peuvent-elles être s'inscrire dans le fonctionnement d'une démocratie apaisée, en apparence du moins ?
    En apparence, vous avez raison de le dire ! Je crois qu'il n'est pas inutile de rappeler que les réponses musclées de zadistes sont souvent des réponses à des actions musclées qui sont menées contre eux. On peut aussi se poser la question de savoir ce que serait une démocratie ?apaisée? : un espace public où les conflits d'intérêts ne s'exprimeraient plus, où les manières différentes de concevoir le bien commun et sa réalisation auraient disparu, où une seule façon de conduire les affaires publiques s'imposerait sans débat ? C'est sans doute ni souhaitable ni possible. La démocratie vit des oppositions entre orientations concurrentes. Et il arrive parfois qu'une question provoque des affrontements qui ne sont pas que verbaux. Le monde paysan sait de quoi il retourne. L'apaisement qu'offre la démocratie, c'est celui que permet le fait de s'accorder sur nos désaccords sans que cela ne remette en cause la cohésion et la solidarité. C'est pourquoi il faut toujours faire vivre le débat ? même s'il est un peu musclé.

    Association "La liberté de l'esprit", conférences et débats, Quimper : http://www.lalibertedelesprit.org/
    Pratique
    Conférence le 20 avril, à 20 h, à l'hôtel Mercure, Quimper. Entrée : 6 € et 8 €.
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  •  dessin à colorier poisson d'avril 2013

    Vous avez entendu la dernière trouvaille du gouvernement ? Obligation, dès Pâques 2017, 
    de manger du poisson  
    tous les jours 
    sauf le vendredi... 
    Mais où va-ton ?
    On va encore avoir des pétitions ...
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  • Bruxelles / Paris

    Amour-hésitation,
    Hésitations,
    Entre les deux mon cœur balance ?
    Naissance, racines,
    Mais vraie vie, culture ;
    Paris ma maîtresse,
    Bruxelles ma mère.
    Puis combats internes, nébuleux,
    Fiévreux, débats entre moi et moi,
    Le Choix, impérieux ;
    Elans, virements de cap,
    Autre ailleurs, autre ton,
    Blessures à vif,
    Abandons et remises aux calendes
    Des nouveaux espoirs.
    Prendre la bonne dérive.
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  • Lucien Atencia


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  • Voici un diaporama, trouvé sur Youtube, de photos du Vieux Brest, 
    qui parlerait bien à nos parents et grands-parents ... 
    Nos ancêtres évoqueraient pour nous nos oncles ou tantes qui apparaissent ici, devant le bassin du château, ou, en culotte courte, ou promenés dans une poussette, ou ...
    Puissent des mémoires encore bien valides faire revivre ces images de lieux, de moments, 
    si agréables aux yeux de mes parents. 
    Puissent aussi ces précieuses mémoires ne pas oublier la destruction 
    de cette ville-martyre, 
    le berceau de leur enfance.
    Nos familles cherchaient des refuges dans de dérisoires abris, tandis que nos pères assistaient, impuissants, en Allemagne, à la réplique sur Hambourg ou Dresde.
    QUELLE  CONNERIE  LA  GUERRE !

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  •       À Fouesnant (environ 9500 habitants), sur la côte sud du Finistère, la population est multipliée par sept durant les mois de juillet et août. Chaque vendredi un « grand marché » s’installe, réunissant en été des milliers de badauds.

         A l’Ecume des mots, ce matin, nous avons tout d'abord établi une liste alphabétique de vingt-six mots, ayant si possible (mais pas obligatoirement) un rapport avec le marché.

    Nous devions ensuite écrire un texte en choisissant des mots de cette liste, ou en utilisant tous les mots, et même en utilisant tous les mots et en respectant l'ordre alphabétique. Voici ces mots :

    Artichaut–bascule–couleur–distraction–entrée–fumet–goût–hareng saur–information–joyeux–kilos–lumière–minauder– nougat–Orange–prunes–quête–ressources–saucisse–tomates rouges–Yukulélé–vendeur–WC– xérès–Yamakasi–zut.

    Même pô peur : je me suis jeté à l'eau en ... choisissant le troisième menu !
    ……………………………………………

         Encore des artichauts, j'en ai marre moi, « le trop est l'ennemi du bien », je te le dis souvent, pourtant, Josette. Alors, toutes les semaines…
         Et la danse du grand marché, celui de l'été, reprend de plus belle, lorsque ce légume a fait son passage sur la bascule.
         Cela commence à faire un bon moment que nous sommes là, et ce n'est certainement pas fini, car le caddie rouge n'est qu'à moitié rempli. « Tant qu'à faire le déplacement, on en prend pour toute la semaine » a-t-elle décrété.
    Mais voyons le bon côté  des choses : toutes ces couleurs, de melons, de fraises, de salades variées, une belle palette, finalement. Cela constitue une bonne distraction, surtout lorsque l'on sait que les copains, à l'entrée du marché, ont abandonné leurs femmes, tirant sur leurs cigarettes en devisant sur les dernières nouvelles, locales et nationales.
    Un fumet délicat se mêle soudain à l’odeur du tabac, ce qui, je le crains, risque de gâter le goût de la viande sur le barbecue. Cela m’est un peu égal, car aux grillades je préfère le poisson, et tout particulièrement le maquereau (chaud) et le hareng saur (froid, sur une tartine beurrée : à se damner !)
    Au bout d'une allée, un groupe de non-commerçants. Eux sont sédentaires, et on commence à bien les connaître à Fouesnant, qui distribuent la bonne parole, avec toutes les informations qui l’accompagnent. D’un ton joyeux, moqueur, un quidam manifestement touriste, leur lance : « Ne restez pas là immobiles, voyons : vous allez prendre des kilos ! »
    Une jolie jeune fille, à l'allure faussement négligée, le visage protégé par une large visière, car la lumière du soleil est aveuglante, se promène en se faufilant entre les chalands. Seulement lorsqu'elle se sent regardée, semble-t-il, elle minaude, se passe la main dans les cheveux, demande, pour la forme, la composition des nougats, leur teneur en sucre car elle ne veut pas grossir, surtout à cause des garçons. Il faut tout de même bien se nourrir : « Un sac vide, ça ne tient pas debout », lui répète souvent sa grand-mère. Alors, quelques oranges et des prunes, ça ira bien. Avec un yaourt.
    Assis à l'indienne par terre, l’homme caresse un grand chien qui lui tient compagnie ; il tend la main, quêtant, le regard implorant ; Il a posé devant lui, à ses pieds, un panneau : « sans ressources ».
    Mais les personnes présentes sont pour la plupart en vacances, et ont laissé chez eux les problèmes sociétaux qu'ils retrouveront toujours assez tôt à leur retour. C'est humain, non ?
    Et la saucisse, dites donc, comme ça y va !. Excellente, allez-y, le mot se passe, le bouche-à-oreille circule à fond de train, et les charcutiers tournent à la vitesse V, c'est la razzia. Et avec des tomates rouges, bien poivrées, vous m'en direz des nouvelles, ma bonne dame !
    Une musique de rue égaie un coin un peu retiré, une douce mélodie, à la guitare et au yukulélé, exotique, inhabituelle si près des Glénan.
    Mais … une queue s’est formée, que se passe-t-il ? Je parviens à me frayer un chemin, avec curiosité : c'est la cabine de WC, implantée là chaque semaine. Près de cet édifice (un hasard ?) un vendeur se prétend œnologue averti et propose la dégustation d'un xérès… Il fait trop chaud, je risque gros, pas habitué. Je ne voudrais pas qu'on me voie m’exercer au yamakasi sur le toit de l'église toute proche…
    Mais que fait-elle, enfin? Je ne vais pas passer la journée ici, moi ! 
    Zut, alors !

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  • Ah, ce Proust … !

    Il est rentré un peu plus tard qu’à son habitude, car aujourd’hui c’est jour de paie. Il débarrasse soigneusement la table de la salle à manger de nos livres d’école et du journal feuilleté ce matin.
    L’acte sans nul doute le plus cher à ses yeux : il va procéder au cérémonial de la dépose mensuelle du fruit de son travail.
    Mon père brandissait alors son bordereau, le portait au regard de ma mère, et, parfois, lui annonçait, menton levé : « Ce mois-ci, j’ai eu une prime ! » Il s’amusait ensuite, une fois ouverte l’enveloppe de papier Kraft, à en extraire un billet, le triturait, le froissait, le tournait et le retournait, à le soupeser, comme un lingot d’or.
    Deux odeurs délicieuses exhalaient de ses gestes, celle du papier-monnaie, si particulière, et aussi le parfum du cambouis, imprimé définitivement dans les paumes de ses mains.
    Même en retraite, bien plus tard, il tenta d’effacer les stigmates de son métier (qu’il n’appréciait pas forcément tous les jours) : Rien à faire, il serait mécano à vie ! mais, bien sûr, il n’en était pas peu fier !
    Ces deux odeurs, indissociables de sa présence parmi nous, représentaient à mes yeux la plus belle leçon, sans paroles, sur l’importance de l’effort et de la valorisation du travail.
    Puis, le rituel : Il étalait lentement ses billets, respectables comme des objets précieux, tandis qu’à voix haute nous comptions sa paie. Opération délicate, d’ailleurs, car en 1961 venait de naître le NF (nouveau franc) : Mais non, la paie n’avait pas baissé, expliquait maman, rassurante !
    Ses yeux brillaient, quand nos applaudissions. Nous n’y manquions pas, à chaque fois. Pas de mots, il était plutôt taiseux, mais une si grande émotion …
    Loïc
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  • " Toujours dans mes pieds, ce chien ... Sale bête ! Je les déteste tous, mais celui-là ... Puis, c'est son chien, c'est elle qui l'a choisi, c'est lui, et lui seul qu'elle bichonne. Et ce nom ... Bichon, c'est d'un ridicule ! "
    " Oh, pardon, Madame ! Il a bousculé, pris dans ses pensées, une dame avec une canne.

    Il ronchonne, Mr Momiteux, les lèvres agitées d'un curieux tic. Il ronchonne, parce qu'il est comme ça, toujours, disent-ils. Un cabas immense à la main, il tente de suivre les pas de Berthe (née Bernache), sa femme, et de la sœur cadette de celle-ci, Amélie. C'est lundi, jour de marché sur la place de la petite cité balnéaire où ce petit monde s'est retiré depuis que Félix a pris sa retraite de fonctionnaire. Un homme bien noté, respectueux de ses collègues et de son travail, même si, manifestement, il n'appréciait pas les uns, et n'aimait guère l'autre. Il a regretté qu'on lui attribue ce jugement à l'emporte-pièce sur sa personne, car il ne voulait pas passer pour un misanthrope : Il les aime, les hommes, mais il n'a jamais eu la chance d'en rencontrer un qui soit à sa convenance !

    Il ronchonne, donc, en ce moment encore embrumé. Un filet délicat, translucide, coule lentement de ses narines sur sa petite moustache fine. Félix sort à plusieurs reprises un grand mouchoir à carreaux de sa poche, le manipule avec difficulté, car il doit en même temps porter son sac. Il essaie d'être discret, mais son effort est gâché par le bruit de trompette ...
    Berthe ("ma légitime", dit Mr Momiteux) et sa sœur peuvent presser le pas lorsque les gens ne sont pas trop nombreux, et, guillerettes, papotent devant les étals, commentent les menus événements de la semaine passée, et bien sûr les rumeurs et ragots les plus récents.
    Félix n'entend rien de leur conversation, d'ailleurs il n'écoute pas. Il est le porteur, c'est là son seul rôle. Ce que peut dire sa femme ne l'intéresse pas. De son côté, elle le traite - injure suprême - d'"intello". Il faut dire qu'il arbore des petites lunettes rondes, posées sur son petit nez pointu : Alors, vous pensez donc ... Le couple possède une vieille 4L Renault verte, un des rares bonheurs de Félix. Il la conduit tous les lundis de l'année. Ici, il est le chauffeur. "Conduire ? C'est la seule chose qu'il sache faire !" claironne Berthe.

    On ne peut associer l'image de ce couple qu'à celle du duo formé par la cantatrice Bianca Castafiore et son pianiste Wagner. Berthe est le modèle typique de la "grosse bourgeoise". Elle est issue, contrairement à son mari, d'une grande famille de la préfecture, toute proche. Comme Bianca, elle porte haut, fière et hautaine, avec en surplus, une allure assez vulgaire de bonne vivante, bien en chair comme il se doit, et expose des bajoues très disgracieuses sur un visage fermé, au regard franchement antipathique.

    Tout l'être de Félix semble porter les fardeaux universels. Il atteint, lorsqu'il se tient bien droit, à peine un mètre soixante. Mais il est rare qu'il ait l'occasion de se redresser comme il est de bon ton, que ce soit au marché ou dans la vie. Il n'offre, en permanence, qu'un regard fuyant de chien battu.

    Le bichon, d'ailleurs, devant lui, commence vraiment à l'agacer. Berthe, il en est certain, jubile en faisant trottiner sa bestiole devant les pieds de son mari.
    Bichon ... Ô combien il préfèrerait, en l'instant, bichonner, chouchouter sa chère 4L, dans son garage, antre où Berthe ne pénètrera jamais ! L'auto (les anciennes, à réparer, restaurer, soigner) est sa passion. Il lit, aussi, beaucoup, et se plonge parfois dans l'écriture. Oui, il aime se fixer ce défi, cette confrontation face aux difficultés de la langue et envers lui-même. Il la pratique seulement ... lorsque les exigences de Berthe lui en donnent le loisir, hélas. Il écrit dès qu'il est seul. Convulsivement, il s'acharne, se délecte. Il assouvit ce défoulement en tous lieux. Tout son corps, son visage surtout, se métamorphosent alors. La magie de la concentration et de l'évasion lui ouvre grand les yeux, perdus dans le vague lointain, sa bouche s'écarte en un imperceptible et délicat sourire quasiment mystique. Évidemment, il camoufle précieusement ses textes dans des cachettes insondables, comme les outils indicibles d'un plaisir solitaire.

    La foule des clients est maintenant plus dense. Berthe et Amélie se sont arrêtées devant les fruits et légumes. Elles tâtent, sous le regard courroucé du maraîcher, soupèsent, reniflent ...

    Soudain, Félix entend les bribes à peine audibles d'une phrase prononcée par Berthe. A t-il bien entendu ? Il ne va pas lui demander de répéter, certainement pas ! Il jette simplement un coup d'œil rapide et discret sur son veston, étriqué sur son petit ventre rond. Car, malgré sa petite taille, il est replet, bien dodu, bien nourri - cela, il ne peut le nier - par Berthe ou, plus fréquemment, par les plats mitonnés par sa belle-sœur Amélie, cordon bleu notoire, qui les invite régulièrement à dîner, pour rompre sa solitude.

    Elles paraissent de très bonne humeur, sourient en bavardant, des éclats de rire sonnent même dans les allées. Félix est convaincu qu'elles viennent de se retourner, pour s'intéresser à lui. "Une fois n'est pas coutume" ...

    Il s'approche pour les rejoindre, serrant les poings. Il va demander des
    explications, ce qu'elles sous-entendent. Une irritation, non ressentie depuis longtemps, le gagne.  Les yeux fixés vers sa femme, il se fraie un chemin, bouscule sans s'excuser quelques vieilles femmes outrées.
    Berthe n'en croit pas ses yeux, lui jette un regard assassin, chargé de mépris, de condescendance provocatrice.

    Amélie a compris, car elle connaît bien son beau-frère. Il ne sort jamais de ses gonds, mais ...
    Il faut agir, vite : bien plus fine psychologue que sa sœur, elle lui propose, avant qu'il ne tente de donner un bon coup de pied dans le derrière de Bichon, de se rendre à la quincaillerie voisine pour en observer la vitrine. Félix est exceptionnellement heureux, il peut comparer les divers objets qui lui permettraient de mieux encore soigner et briquer son bijou Après quelques minutes, il parle avec Amélie de ce refoulement très ancien, de ses "freins", de son « manque-à-vivre », de son corset insupportable :  Il accorde à la sœur de son épouse la confiance qu'il ne peut partager avec personne d'autre. Amélie a toujours éprouvé à son égard une grande tendresse (pour le moins), elle l'écoute, se tait, hoche la tête, souvent, pour lui signifier toute sa compréhension. Elle est dotée d'une forme d'intelligence semblable à celle de Félix, mais elle l'exploite, elle, d'une façon extravertie, ouverte, épanouie.
    Félix est apaisé. Il se calme, revient accompagné d'Amélie (il lui prendrait volontiers le bras !) Berthe les fusille du regard : « Qu'est-ce que c'est ? Vous me faites perdre mon temps, avec vos âneries ! »

    Désormais, Félix, qui garde le sentiment davoir été berné une première fois, surveille les propos de sa femme. Elle reprend avec les commerçants ses sous-entendus, ses petits gloussements, ses clins d'œil. Ceux-ci semblent acquiescer, sans comprendre, mais sourient pour faire bonne figure et pour conserver la clientèle.

    Félix n'en peut plus : il est à présent très tendu, au bord de la crise de nerfs. Amélie vient de nouveau à son secours : « Allons, calme toi. Nous approchons de midi, nous irons tout à lheure déguster un petit apéritif au café du commerce, si tu veux bien »
    Un apéritif ? Deux ou trois par an, habituellement ! Alors, pourquoi pas ? Mais tout à coup, un réflexe très désagréable : Il va demander à sa femme si ...

    Berthe les a oubliés depuis un moment, et vaque, selon son habitude immuable, à ses emplettes. Elle papote, de temps à autre, avec des connaissances. Que peuvent-elles bien avoir à se dire de si intéressant ?
    Félix se passe la main dans les cheveux, rentre le ventre, triture les boutons de son veston Il sent qu'il rougit, qu'il commence à transpirer.

    C'est l'explosion. Tous les clients ou les commerçants qui prennent la parole, ou qui ont l'audace de sourire, deviennent pour Félix des ennemis, qui commettent une attaque personnelle à son intimité, sa dignité, et à l'honneur de Monsieur Félix Momiteux. Il n'en peut plus, tremble de tous ses membres, flageole, les yeux injectés de sang. Un sourire fou, menaçant, inquiétant, le défigure. Il bondit, tente de saisir une cliente au collet, finit même par grimper sur un étalage, brandit le poing en direction de sa femme. Un tréteau cède, les planches s'écroulent, une dizaine de fromages jonchent le sol ...
    Félix ne se reconnaît plus, il est littéralement hors de lui. Toutes les misères du monde lui sont de nouveau tombées sur les épaules mais cette fois-ci il se débat, se rebiffe, se révolte, sans contrôle. Il se décharge, utilise toute une énergie insoupçonnée et incroyable.
    Il repousse Amélie tout en sexcusant auprès d'elle, la seule personne respectable à présent, sur le marché.

    Berthe s'est éclipsée. Elle a fait appel au placier qui, à son tour a appelé à la rescousse le policier municipal. C'est le moment des explications, Félix a commencé à se calmer à la vue de la Loi.

    « C'est ma femme. Je n'en peux plus. Je ne suis plus rien pour elle, je ne suis plus quun poids, un boulet. Mais je dois reconnaître que c'est réciproque »
    Elle m'a ridiculisé, injurié, en public. Elle a déclaré à sa sœur, en me fixant :
    «Les plus gros sont moins forts, et surtout plus tendres ! » Vous parlez d'une tendresse ! Mon sang n'a fait qu'un tour et, depuis le temps que cela n'allait plus, ce fut l'étincelle qui a mis le feu aux poudres »

    Berthe est en larmes. Amélie pose tendrement une main sur l'épaule de son beau-frère :
    « Écoute, Félix. Tout à l'heure, ni Berthe ni moi ne te voulions du mal, tu sais. Elle a simplement évoqué des plus gros et des plus tendres en parlant des radis… ! Remets-toi, je t'en prie, je souffre de te voir dans cet état. » Elle lui dépose alors un baiser sur le dos de la main.
    Mais Félix continue, la voix hachée :
    « Je me suis vidé, je me suis métamorphosé, aujourd'hui. Je ne suis plus résigné, j'ai résisté. Je ressens un immense bonheur, une plénitude inexplicable : Je suis moi. »

    Loïc
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  • Je voudrais aujourd'hui adresser un grand merci à Pascaline (ou Kaly), 
    qui m'a appris que le poème ci-dessous n'est pas l'oeuvre de Pablo Neruda, 
    idée largement répandue à tort, particulièrement sur le Net.
    Ce poème est magnifique, plein d'espoir et d'énergie, un hymne à la vie.

    Il meurt lentement
    Il meurt lentement
    Celui qui ne voyage pas,
    Celui qui ne lit pas,
    Celui qui n’écoute pas de musique,
    Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
    Il meurt lentement
    Celui qui détruit son amour-propre,
    Celui qui ne se laisse jamais aider.
    Il meurt lentement
    Celui qui devient esclave de l’habitude
    Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
    Celui qui ne change jamais de repère,
    Ne se risque jamais à changer la couleur
    De ses vêtements
    Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
    Il meurt lentement
    Celui qui évite la passion
    Et son tourbillon d’émotions
    Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
    Et réparent les cœurs blessés.
    Il meurt lentement
    Celui qui ne change pas de cap
    Lorsqu’il est malheureux
    Au travail ou en amour,
    Celui qui ne prend pas de risques
    Pour réaliser ses rêves,
    Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
    N’a fui les conseils sensés.
    Vis maintenant
    Risque-toi aujourd’hui !
    Agis tout de suite !
    Ne te laisse pas mourir lentement !
    Ne te prive pas d’être heureux !
    Martha Medeiros
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  • « J’invente un article d’encyclopédie pour un nom formé par une juxtaposition de syllabes… »


    TIBRUISISTOR (Urbain)
    Bécon, 1905; Mururoa, 1999.
    Physicien français, ayant voué son existence à la recherche expérimentale des phénomènes électro-acoustiques. Souffrant dès sa plus tendre enfance d’une intolérance au vacarme de son village, il s’ingénia à tordre dans tous les sens des sonotones, pour inverser leurs propriétés intrinsèques. Ainsi, tous les bruits, même les plus petits, se trouvaient étranglés…
    Après son décès, on apporta des améliorations à son invention: les bruits désagréables furent non seulement très assourdis par la torsion des sonotones, mais de plus ils étaient transformés en sons agréables, qui donnaient aux auditeurs l’envie de danser en se trémoussant… : Le transistor était né.
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  • Chaque matin, chausser mes lunettes, mettre en bonne place mes aides auditives,
    Me raser de près, déguster le parfum et le coup de fouet de l’après-rasage,
    Faire entrer le soleil, radieux, et applaudir !
    Descendre l’escalier,
    Adorer la course du chien qui me voit, jappe en remuant frénétiquement la queue,
    Accrocher mon regard au tableau de photos
    De nos enfants et petits-enfants,
    A la place d’honneur dans la grande salle.
    Entendre à la radio
    La litanie des infos affligeantes
    Qui font naître en moi les angoisses,
    Les palpitations de mon cœur
    Qui ne demandait qu’à aimer.
    Décider cependant de continuer avec mes petits moyens
    De lutter pour que le monde aille mieux.
    Croire qu’il va déjà mieux.
    Recevoir comme une offrande
    L’écoute et les quelques mots d’empathie
    De mes proches et de mes amis,
    Simples, courts, touchants.
    Ressentir enfin mon cœur qui bat la chamade …
    Loïc
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