• "La mer, vous dites ? comment vous dire ... je ne peux pas dire ... Je ne sais pas ce que c'est.
    Je sais que je suis seul, perdu dans l'immensité, secoué par les vents et le froid, écartelé dans l'écume de creux, de trous, dans cette épuisante succession de coups de boutoir.
    Chaque choc est devenu un supplice, chaque écueil un challenge. J'ai perdu, voici quelques heures, mon stylo, mon compagnon de voyage qui m'incite et m'oblige à continuer, à m'accrocher : Je vous l'ai promis, et je me le suis juré. J'ai un témoignage à vous, à me, fournir. Pas une promesse, encore moins un contrat, non. Un voeu sacré, un sacerdoce. Il ne me reste que mon crayon gris, seul contact avec votre monde habité.
    Dès mon retour je vous remettrai mes écrits, promis.
    Et je m'autoriserai à rejoindre ma maison, quittant le monde blanc du pays des hauteurs.
    Finie alors l'évasion en montagne : Bonjour la mer, je vais me présenter à toi, et ... à nous deux !"

    Armel Le Cleac'h
    sur une idée des Impromptus Littéraires
    Partager via Gmail Yahoo!

    5 commentaires

  • La tondeuse passe
    les plus belles fleurs doivent survivre
    pleure la primevère.


    Seul sur le pont inondé
    envoûté
    que j'aime ton crachin.


    Ceux-ci inspirés
    dont les regards m'impressionnent
    écrivent en eux-mêmes.


    Le tableau pleure
    sur mes doux souvenirs enfuis
    saura-t'il les redire ?

    Loïc
    Partager via Gmail Yahoo!

    10 commentaires
  • MADELEINES

    Toquer à la porte comme il faut,
    comme on nous l'a appris, 
    doucement, car elles dorment peut-être,
    Sieste du dimanche oblige ;
    Respect.
    Entrer seulement quand nous y avons été invités,
    Chausser les patins,
    s'asseoir sur une des chaises en velours moelleux,
    Toujours la même, toujours à la même place ;
    C'est plus simple et ça évite les disputes,
    Elles n'aiment pas les cris,
    Ne sont pas habituées aux enfants.
    Une bonne odeur de thé nous parvient,
    Mais ce n'est que pour les grandes personnes.
    Regarder alors la grande soeur qui partage,
    Il lui faudrait presque une règle,
    La grenadine.
    Au beau milieu de la table, une corbeille,
    de madeleines, Joëlle ne les aime pas,
    "Elle ne sait ce qu'elle perd" a dit Madeleine.
    Elle est Tante Madeleine, la soeur de Papa,
    prononcer Tannmat'leine.
    Elles vivent ensemble, Mémée Marie et elle,
    C'est elle - je n'ai jamais su -
    Qui paie le loyer de l'appartement ?
    Elles vivent ensemble, la mère, la fille,
    Relation fusionnelle.
    Un long mur, tapisserie aux grandes fleurs
    Un peu couleurs cimetière.
    En plein milieu, pour mieux l'adorer,
    le Christ, sur un grand tableau sinistre ;
    Il a la poitrine percée, en sort un coeur sanguinolent,
    "Coeur sacré de Notre Seigneur".
    Tante Madeleine nous a dit que c'est écrit en breton, 
    Mais "je ne me souviens pas des paroles",
    Ai-je déclaré un jour, et ils ont tous ri.
    De chaque côté du Jésus,
    Le grand-père que je n'ai jamais connu, Mathieu.
    En militaire de 14/18.
    Mort en 1934 "des suites de gazage",
    On m'a expliqué tout ça plus tard.
    De l'autre côté, Auguste,
    le frère de Mémée, 
    En militaire de 14/18,
    Mort au combat deux semaines avant l'Armistice.
    Mémée ne s'en est pas encore remise
    Et sa vie est auprès d'eux et d'elle, Madeleine,
    Et elles prient, souvent, profondément,
    Et elles vivent, pieusement.
    Mémée m'a offert un Missel, qui appartenait à son oncle
    Vivant au temps de Napoléon III, et portant mon prénom.
    Le dimanche, c'est fête, toujours.
    C'est sacré, la famille, c'est un don de Dieu, disent-elles.
    La grenadine et la madeleine, les cadeaux hebdomadaires.
    Et puis le Gramophone, oui un vrai,
    On a le droit d'y toucher, d'en remonter le mécanisme,
    C'est encore mieux quand un disque est en mouvement
    pendant qu'on tourne la manivelle.
    Des 78 tours, de l'opéra, et puis des chanteurs du temps.
    La "voix de son Maître" est venue plus tard, moderne,
    Avec deux haut-parleurs, et un changeur de 45 tours,
    Pensez-donc !
    Tante Madeleine est à l'aise,
    "Agent d'assiette des Impôts", ça classe, même si
    (surtout) quand on ne sait pas ce que c'est ...
    Elle se fait, elle nous fait des cadeaux :
    Chaque dimanche, c'est musique classique.
    Tous les grands, elle les possède, et se fait
    Une joie immense de "nous les apprendre".
    Avec des commentaires, mais toujours après la musique,
    Jamais pendant, ça tue le plaisir.
    "Deutsche Grammophon", ce nom me berce et m'emporte.
    Elle s'est offert, pour être dans le vent,
    Quelques 45 tours, choisi un peu au hasard :
    John William, Richard Antony, Gilbert Bécaud,
    "Qu'elle est dure à porter, l'absence de l'ami ..."
    Silence complet, apprécier, ou supporter pour ceux qui n'aiment pas ;
    En tous cas ne pas se lever :
    Le moindre mouvement fait pleurer les lames du parquet
    Et le bras, avec son diamant, pourrait rayer le disque !
    La séance musicale pouvait durer tout l'après-midi, 
    jusqu'à ce que la télévision la remplace peu à peu ...
    Puis Tante Madeleine s'en est allée, tchip tchip 
    le chuintement des chaussons
    Le thé, la madeleine, la grenadine.
    Mes frères et soeurs en ont aussi gardé
    Les odeurs, les sensations, les délices,
    Le bonheur.


    Loïc. J'ai trouvé ce sujet sur Impromptus littéraires.
    Partager via Gmail Yahoo!

    9 commentaires
  • Elle le fustige.

    Dès potron-minet elle le fustige, 
    car elle subodore ce éternel chafouin 
    d'avoir encore commis des mirifiques galéjades 
    qui ne sont des plaisanteries que pour lui.
    Elle s'approche subrepticement derrière son dos, 
    tandis qu'il pratique ses ablutions devant le miroir. 
    Amoureux de son image, il répète et braille d'une voix tonitruante 
    ses chansons paillardes et ses habituelles calembredaines.
    Alors elle surgit et fustige ce pleutre gougnafier 
    de rodomontades féroces face auxquelles 
    il ne peut présenter qu'un regard pusillanime.
    - Ah, coquin ! Tu ne videras plus à présent ton escarcelle 
    dans tous les estaminets, où tu passes le clair de ton temps 
    à te goinfrer de gouleyantes ripailles. 
    Et ne tente plus, paltoquet, de m'amadouer : 
    Non, je ne suis pas une callipyge, ne t'en déplaise ! »
    Partager via Gmail Yahoo!

    9 commentaires
  • Décoré à la chinoise, ce coffret n'a pas d'âge. Ses couleurs sont ternes, usées et tannées par les vents de l'Orient aux senteurs mystérieuses et envoûtantes.
    J'ai découvert ce joyau en bois précieux lorsque j'avais entrepris de réaliser mon arbre généalogique, partagé dans le Monde sur Internet. Je reçus un jour un courriel d'un Monsieur Russein, habitant un village du nord de l'Allemagne : Il était lui aussi remonté dans le passé de sa famille, et avait été interloqué par mon nom, qui ressemblait étrangement au sien. Alors nous nous mîmes à fouiller, à creuser pour élucider cet intrigant secret.
    Un autre prodige se produisit : Un Russe nous contacta. Il nous raconta qu'un de ses ancêtres avait un jour quitté son pays pour l'Allemagne, où on l'appela bien sûr "le Russe" ("Russein", en allemand*).
    Mais on le nommait aussi "le Chinois" car il présentait fièrement à la vue de tous, bien en vue sur son buffet, un petit coffre qu'il n'avait jamais ouvert, par superstition. Cet objet véhiculait à travers les siècles une légende (ou peut-être une histoire vraie qui surgissait du fond des âges) : Cette sorte de tabernacle avait appartenu à un des marins de Marco Polo ! Cet homme l'avait rapporté de son voyage en Chine, autant pour sa valeur supposée importante, ou pour sa signification sentimentale, précieux présent d'une amoureuse ...
    Nous fûmes bien sûr très impressionnés et émus d'apprendre cette filiation qui nous menait si loin, pendant qu'elle nous rapprochait au-delà des frontières et des cultures.
    Mais, à mon grand désespoir, je n'ai pas encore déniché le nom de ce marin, d'origine italienne vraisemblablement, et même vénitienne, pourquoi pas ?

     Et si c'était "Rossini" ?

    * Oui, c'est complètement faux, mais j'ai le droit d'écrire ce que je veux. Je n'ai jamais appris l'allemand.
    Partager via Gmail Yahoo!

    6 commentaires
  • "Je découvre l'encyclopédie de nos anciens".
    Nous avons pêché au hasard trois syllabes dans un livre. Nous en avons fait un nom propre. Nous créons un personnage, et l'article de l'Encyclopédie qui le concerne.

    TAVIDOU Hortense. Née vers 1815. Décédée en 1834. Poétesse–conteuse.

    Hortense Tavidou est née au début du 19ème siècle dans les Cévennes, dans le village reculé de Fonduboa-l'Ostaire. Le travail à la ferme de ses parents, très difficile dans cette contrée, la contraint à prendre, à leur mort, la route de la ville. Illettrée jusque ses douze ans, elle parvint à s'instruire, alternant la location de ses services chez les propriétaires terriens, avec des passages dans les écoles où on voulait bien l'accepter. Très vite dans le département Hortense Tavidou fut connue et appréciée comme poétesse, puis romancière. Elle dut cependant préserver sa personne, et sa réputation, car elle se retirait fréquemment dans une clairière, après avoir affiché, auparavant un air mystérieux et un regard perdu dans le vague.
    Elle avait fait son entrée en littérature en « brodant », disait-elle, sur les images et les histoires récurrentes de la bête du Gévaudan, qui occupaient tant de veillées : Il en naquit des poésies fantasmagoriques et ésotériques, empreintes de la sainte morale de l'époque. Elle reçut ainsi l'aval de tous les prêtres de la région, car elle participait à la bonne éducation de leurs ouailles.
    Mais un jour de 1834, elle disparut subitement, à tout jamais, sans donner signe de vie, à dix-neuf ans.

    Le mystère plane encore aujourd'hui. Chez les commères les langues vont bon train. Les plus anciens la nomment « Hortense la Gévaudamne »...
    Partager via Gmail Yahoo!

    5 commentaires
  • Renouveau.

    Tandis qu'à leurs oeuvres perverses,
    Les hommes courent haletants,
    Mars, qui rit malgré les averses
    Prépare en secret le printemps ...

    Et toute la classe (des garçons seulement, nous sommes en 1959) écoute, bouche bée. L'épisode "radio scolaire" a commencé. Nous nous sommes "échauffé" la voix en faisant des vocalises, "montés" au plus haut, "descendus" au plus bas, puis révision des chants connus. Le maître nous présente alors ce à quoi je donnerai le titre de "le tandika", il nous explique le pourquoi (nous sommes le 21mars), nous apprend le mot "renouveau", avec le rapport avec le moment, 1959, de la renaissance de notre ville ...
    C'est le printemps, regardez ces petites fleurs parsemées sur les parterres de l'école ! M. Appriou augmente le son, "écoutez bien". Il est presque sourd, porte des appareils auditifs. Cela m'impressionne, car sa voix métallique sonne comme celle d'un robot.
    Je ressentais cette parenthèse dans notre quotidien comme un ravissement, un véritablement moment de bonheur.
    Et puis ce mot magique, "renouveau" ...

    Théophile GAUTIER   (1811-1872)

    Premier sourire du printemps

    Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
    Les hommes courent haletants,
    Mars qui rit, malgré les averses,
    Prépare en secret le printemps.

    Pour les petites pâquerettes,
    Sournoisement lorsque tout dort,
    Il repasse des collerettes
    Et cisèle des boutons d'or.

    Dans le verger et dans la vigne,
    Il s'en va, furtif perruquier,
    Avec une houppe de cygne,
    Poudrer à frimas l'amandier.

    La nature au lit se repose ;
    Lui descend au jardin désert,
    Et lace les boutons de rose
    Dans leur corset de velours vert.

    Tout en composant des solfèges,
    Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
    Il sème aux prés les perce-neiges
    Et les violettes aux bois.

    Sur le cresson de la fontaine
    Où le cerf boit, l'oreille au guet,
    De sa main cachée il égrène
    Les grelots d'argent du muguet.

    Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
    Il met la fraise au teint vermeil,
    Et te tresse un chapeau de feuilles
    Pour te garantir du soleil.

    Puis, lorsque sa besogne est faite,
    Et que son règne va finir,
    Au seuil d'avril tournant la tête,
    Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

    Pour la nouvelle petite fabrique d'écriture
    Partager via Gmail Yahoo!

    6 commentaires
  • J'aime l'Afrique.

    Moi, j'aime l'Afrique
    l'Afrique de la négritude assumée et revendiquée
    l'Afrique du combat, du modernisme
    l'Afrique de l'immensité
    l'Afrique de la diversité
    l'Afrique de l'ouverture au Monde
    l'Afrique de la fierté
    l'Afrique de la lumière.

    Mais moi je n'aime pas l'Afrique
    l'Afrique des violences
    l'Afrique de l'incompréhension
    l'Afrique du ghetto
    l'Afrique des obscurantismes
    l'Afrique des dictateurs
    l'Afrique des fanatismes
    l'Afrique des généraux fous
    l'Afrique de la misère
    l'Afrique de l'esclavage des enfants
    l'Afrique des enfants-soldats
    l'Afrique du viol arme de guerre
    l'Afrique de la femme soumise
    l'Afrique de la femme blessée à jamais
    l'Afrique de la sournoise domination des Blancs.
    Partager via Gmail Yahoo!

    10 commentaires
  • Il n'est pas toujours bon de barboter dans le premier marigot venu ... :
    Méfie-toi de l'alligator qui guette sournoisement en se fichant bien de la beauté et de la poésie du lieu.
    Méfie-toi des appels langoureux des crocosirènes : Elles nagent bien mieux que toi.
    Partager via Gmail Yahoo!

    1 commentaire


  • Voici des mots tant que t’en veux
    fais-en une chanson un poème …
    je crie mon appel je pleure mon blues
    je revendique mes spiritualités
    je plains ma douce identité et la chaleur humaine
    disparues
    dans un long râle étouffé …
    voici des mots tant que t’en veux
    fais les hurler gémir gueuler …
    je ne montre pas ma gorge aux tyrans
    je vomis à la face des résignés
    mais … indignation ou indulgence …
    voici des mots tant que t’en veux
    traîne-les dans la fange de tes colonisateurs
    traîne-les dans la honte des hommes blancs
    dans la honte de toutes les oppressions
    voici des mots tant que t’en veux
    fais-les taire dans des élans difficiles
    de pacifisme obligé
    dans des pardons impossibles
    comprendre mais ne pas pardonner l’indicible
    les attentats à ma couleur
    aux enfants et aux femmes de mon pays
    où le viol est arme de guerre
    mépris je suis un chien écrasé
    impuissant misérable
    mais j’ai faim et
    la faim est l’entrave qui soumet la révolte
    survivre pour espérer s’évader
    ne pas accepter
    ne pas tendre la joue
    pour espérer que mes larmes deviennent
    un cours d’eau doux musical
    qui me berce.
    en italique : Ismaël LO
    Partager via Gmail Yahoo!

    5 commentaires

  • Dialogue entre deux chanteurs.

    Oh, tais-toi toi donc, Edith ! Les gens n'apprécient en toi que tes goualantes et ta voix qui impressionne !
    Qu'est-ce qui te prend, eh toi, l'abbé Brel ? Tu t'étonnes d'avoir du mal à percer : Tes petites chansons bien-pensantes, ça ne casse pas trois pattes à un canard ! Toi, c'est ton physique qui attire. Oui, ton physique, ton visage taillé à la hache, et tes longs bras, interminables, qui cherchent l'infini…
    Tu verras, la Piaf, que mes bras seront bientôt assez longs pour faire le tour du monde. Nous avons au moins cela en commun : nous adorons les voyages !
    Constates-tu aussi, Jacques, que le monde est uniforme et que l'Homme (ou la Femme) est partout rongé par les mêmes questionnements, et habité par les mêmes joies, les mêmes espoirs ?
    - Tu sais, Edith, les gens comme nous sont différents. Je ne dis pas meilleurs, ou plus doués, ou plus intelligents. Comme des millions d'autres, ils font de la chanson qui a quelque chose à dire. Le talent consiste à pouvoir le dire, et surtout à avoir les outils pour le dire. Je pense que ta quête perpétuelle de l'Amour, avec un grand A, est finalement le masque d'un malaise bien profond, que les humains ont bien des difficultés à exprimer.
    Ce serait donc ça va, mes hésitations, mes départs, mes retours, mes plongées dans l'abîme, mes ongles accrochés à la scène ?
    Sans doute, Edith. J'ai lu un jour : « Les chants les plus désespérés sont les chants les plus beaux »…
    J'ose, Jacques : Penses-tu que nous sommes des comédiens et que nous promenons partout nos masques ? Crois-tu que nous pourrions un jour mourir sur scène ?
    ... Ici, une indication scénique :
    Il baisse les bras, tourne les talons et disparaît, tête basse.

    Loïc
    Partager via Gmail Yahoo!

    6 commentaires

  • Vous permettez, monsieur, que je vous dise ? Ces comédiens feront bientôt connaissance avec les portes du pénitencier, je me casse la voix à le leur répéter. Quel culot ! La fille du groupe passe régulièrement sous mes fenêtres, avec son truc en plumes, alors qu'il n'est que cinq heures, que je m'éveille, et qu'il va bientôt falloir que je me lève. Toute la pluie tombera sur moi, et, mal réveillé, j'imaginerai au loin Belle-Île-en-Mer, que je n'aurai jamais le temps de visiter.
    Mais allez, venez, Milord ! C'est beau la vie ! Ouvrez la cage aux oiseaux !
    Allô, maman, bobo … Le téléphone pleure, car j'ai perdu ma chienne… Z'avez pas vu Mirza ? Que serais-je sans toi, Mirza ? Un jour, tu verras la vie en rose ; oui, je crois qu'elle n'est pas perdue. Elle balance pas mal, sous le pont Mirabeau, tu sais.
    Mais… Et si tu n'existais pas ? Et si tu me jouais là ta dernière séance dans mon imagination, dans mes fantasmes ?
    Mirza… Si seulement je pouvais lui manquer ! J'ai gardé l'accent du désespoir, elle était si jolie, je suis perdu dans la ville. Que serais-je sans toi, ma belle ? J'ai dix ans, comme un petit garçon effarouché. Il suffirait de presque rien…
    Et si Mirza était revenue ? Et si nous allions à Rio ?

    Avec le temps, tu verras, elle reviendra, tu vois : Que c'est beau, la vie ... !
    Partager via Gmail Yahoo!

    5 commentaires


  • <article class="post-5298 post type-post status-publish format-standard hentry category-a-partir-dun-texte-dun-ou-plusieurs-mots-dune-phrase" id="post-5298" style="background-color: white; border-bottom-color: rgba(0, 0, 0, 0.0980392); border-bottom-style: double; border-bottom-width: 4px; color: #444444; font-family: 'Open Sans', 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 20px; line-height: 30px; margin: 0px 0px 3.5em; padding-bottom: 1.5em; transition: opacity 0.3s linear;">

    <article class="post-5298 post type-post status-publish format-standard hentry category-a-partir-dun-texte-dun-ou-plusieurs-mots-dune-phrase" id="post-5298" style="border-bottom-color: rgba(0, 0, 0, 0.0980392); border-bottom-style: double; border-bottom-width: 4px; font-size: 20px; font-style: inherit; line-height: 30px; margin: 0px 0px 3.5em; padding-bottom: 1.5em;"><header class="entry-header" style="font-weight: inherit; transition: opacity 0.3s linear initial;"></header>
    Des titres de chansons : Je chante, la mer : Charles Trenet – sous les ponts de Paris, à bicyclette : Yves Montand – il suffirait de presque rien, ma liberté : Serge Reggiani – avec le temps : Léo Ferré – auprès de mon arbre, les copains d’abord : Georges Brassens – dansez sur moi : Claude Nougaro – Z’avez pas vu Mirza : Nino Ferrer – ouvrez la cage aux oiseaux : Pierre Perret – mon truc en plumes : zizi Jeanmaire – les portes du pénitencier, allumer le feu : Johnny Hallyday – si j’avais un marteau, comme d’habitude : Claude François – toute la pluie tombe sur moi : Sacha Distel – comme un garçon : Sylvie Vartan – je n’aurai pas le temps : Michel Fugain – le pont Mirabeau, vivre pour ne pas vieillir : Marc Lavoine – le cimetière des éléphants, la dernière séance : Eddy Mitchell –allô maman bobo, j’ai dix ans : Alain Souchon – les valses de Vienne : Felman – dans la vie faut pas s’en faire, ah, si vous connaissiez : Maurice Chevalier – allez venez Milord, la vie en rose : Edith Piaf –un jour tu verras : Mouloudji – la Mathilde est revenue : Jacques Brel – que serais-je sans toi, c’est beau la vie : Jean Ferrat – elle était si jolie : Alain barrière – les comédiens : Charles Aznavour – salade de fruits : Bourvil – si tu vas à Rio : Dario Moreno – vous permettez Monsieur : Adamo – l’école est finie : Sheila – message personnel : Françoise Hardy – il est cinq heures : Jacques Dutronc – et si tu n’existais pas : Joe Dassin – Cézanne peint, ça balance pas mal : France Gall – oui je crois, j’ai gardé l’accent : Mireille Mathieu – Casser la voix : Patrick Bruel – Belle-Île-en-Mer : Laurent Voulzy – si seulement je pouvais lui manquer : Calogero –Warum : Camillio Felden.
    </article><article class="post-5292 post type-post status-publish format-standard hentry category-a-partir-dun-texte-dun-ou-plusieurs-mots-dune-phrase" id="post-5292" style="border-bottom-color: rgba(0, 0, 0, 0.0980392); border-bottom-style: double; border-bottom-width: 4px; font-size: 20px; font-weight: inherit; line-height: 30px; margin: 0px 0px 3.5em; padding-bottom: 1.5em;">
    Les animatrices de notre atelier participatif « l’Ecume des mots » nous ont proposé aujourd’hui cette liste de titres de chansons, plus ou moins récentes. Nous avons ensuite « travaillé » sur trois consignes :
    – La chanson qui a marqué mon adolescence …
    – Ecrire un texte qui utilisera le plus grand nombre possible des titres proposés …
    </article>
    – Imaginer un dialogue entre deux chanteurs (euses) de cette liste …

    La chanson qui a marqué mon adolescence …
    Au début des années soixante-dix, je commençais à aimer ce qui était un peu « décalé », hors normes. J’étais d’autant plus hors normes que je me trouvais en pleine période de psychédélisme, du festival de Woodstock, complètement à côté de la plaque en ce qui me concerne : je ne suivais pas, en bref ! Je ne supportais pas, par exemple, le « tout-électrique », j’y ressentais beaucoup de violence, de la violence gratuite.
    Je n’appréciais pour ainsi dire que des chanteurs et chanteuses qui auraient pu être mes parents : Brassens, né en 1920 comme mon père, mort en 1980 comme mon père. Mouloudji berçait, de sa voix chaude, mes fantasmes.
    « Un jour, tu verras, on se rencontrera … » Rêve éternel de l’amour, ou rêve de l’amour éternel, peu importait, seul comptait l’Amour !
    J’alternais – car je chantais souvent dans l’appartement – cette chanson avec une curieuse plainte, de Serge Reggiani : « La femme qui est dans mon lit n’a plus vingt ans depuis longtemps … » Ma mère adorait reprendre « un jour, tu verras » avec moi, nous chantions en échangeant nos regards. Par contre elle éclatait de rire quand j’entonnais la femme qui … Mais pourquoi donc ?
    – « Tu ne les as même pas encore, toi ! »
    Loïc
    <footer class="entry-meta" style="clear: both; color: #888888; font-size: 1.1rem; opacity: 0.6; transition: opacity 0.3s linear;">
    </footer></article>
    Partager via Gmail Yahoo!

    7 commentaires
  • - Sans tricher, on a dit !
    - Oui, mais ... Ce jeu de Monopoly "parisien" ne m'inspire pas plus que notre capitale, même si les noms des rues peuvent rappeler à beaucoup de compatriotes de nombreux souvenirs heureux ...
    Or, des petits malins ont découvert depuis déjà longtemps une jolie façon de renouveler l'intérêt pour ce jeu : le transposer au "local", qui plaît tant aux provinciaux, aux chauvins de tout poil, aux "imbéciles heureux qui sont nés quelque part". Petits malins, car raviver la passion pour le Monopoly, c'est aussi un filon pour recommencer à se remplir les poches !
    Donc, à malins, malins et demi, et va pour une énième édition de ce jeu réputé (pour une frange de nos concitoyens) nous salir l'âme, nous corrompre jusqu'à la moelle, bref nous convertir au capitalisme honni !
    Aucun de ces noms, idylliques a priori, n'échappe à la règle : des Oncles Picsou partout. Des banques, bien joufflues parfois, à Carnac, Quiberon, Quimper, sur l'Ile de Bréhat ou celle d'Ouessant (où on en a même braqué une !). De Saint-Malo à Brest, en passant par le Cap Fréhel, des billets, des euros, des gwennegs (pièces de monnaie) ...
    Un seul, peut-être, échappe encore à la corruption : le site de Huelgoat, le chaos d'énormes pierres, cache un "trou de l'Enfer". L'entrée de ce gouffre est particulièrement dangereuse, et plusieurs visiteurs y ont disparu. Côtoient-ils le Diable local qui compte ses billets ? Ou bien y observent-ils le Monde, en pleurant ? Ont-ils bénéficié, finalement, de leur chute providentielle pour commencer une vie nouvelle, les bienheureux ?

     Oui, mais ... Il n'y a pas de case "Huelgoat", sur ce jeu ...
    Un sujet des Croqueurs de mots
    Partager via Gmail Yahoo!

    16 commentaires
  • Surprise dans le train.

    Le coup de sifflet du chef de gare a retenti, le train s'ébranle et prend de la vitesse. Jusqu'à Rennes, je connais par coeur le trajet et le paysage. Aussi je me plonge dans "le Grand Livre de Paris", Paris dont j'ai décidé de commencer la visite; Je m'y suis rendu maintes fois, mais seulement pour des raisons professionnelles : pas de place pour le tourisme !
    De belles photos, sur le papier glacé, rappellent au voyageur les bateaux-Mouche, l'Arc de Triomphe, enfin tous ces lieux que l'on se doit d'avoir honorés de sa visite ...
    Le tac-tac régulier des roues me berce. Je distingue, plongé dans une torpeur délicieuse, le panneau "Le Mans". Ensuite, je crois bien que ... Mon magazine m'est tombé des mains ...
    ... Un petit bruit, sous mon siège, comme un frottement léger. Puis mes yeux, derrière les paupières closes, sont envahis d'une lumière intense émanant d'un petit animal aux couleurs chatoyantes.
    Et ce bruit, terrifiant, comme si dix hélicoptères survolaient le train ! un bourdonnement grave et tonitruant qui écorche les oreilles, très inquiétant. Le tac-tac sur les rails se transforme peu à peu, devenant, lentement, le rythme d'une batterie d'orchestre.
    Le blaireau, le caméléon et le frelon apparaissent et se rangent en file indienne dans le couloir central de la voiture. Un hippopotame, une grosse caisse fixée sur son poitrail par un large baudrier, prend la tête du défilé qui se forme, et il tambourine à tout va, rivalisant avec le frelon pour savoir à qui reviendra le titre de meilleur producteur de décibels.
    Maintenant, surgis des profondeurs des sièges, voici le kangourou ("Ah mais, pas assez de place pour sauter, ici !"), le paon ("Attention à mon ramage, voyons ..."), le paresseux ("pas pour moi, ce travail ; je suis bien trop fatigué").
    Suivent la mouche (mais elle disparaît, effrayée par le frelon), le phoque ("Bon, je m'en vais vous quitter, je ne m'ennuie pas mais ça manque d'eau, ici, vous savez"). Enfin tentent de suivre : une tortue (non, pas de lièvre, pourquoi ?), un ver de terre, une hyène, une vipère, un loup, une mante religieuse, un (ou peut-être une) gorille... Non, pas de raton laveur. Je vous en prie.
    "Allez, allez, on se presse ! s'écrie le rat. Le requin se tourne vers moi : "Vous cherchez des idées de visites à Paris, je crois ? Eh bien, je vous suggère de nous suivre : Nous avons, nous, prévu le jardin des Plantes et le Zoo de Vincennes ...
    Soudain : "Montparnasse, Montparnasse, terminus de ce train, tout le monde descend, veillez à ne rien laisser dans votre voiture !"
    Je me retourne, me frotte les yeux, pour dire adieu à mes amis.
    Ils ont disparu, seul un agent d'entretien me fixe d'un air bizarre ...
    Partager via Gmail Yahoo!

    8 commentaires



  • Dans la "lettre aux z- enchanté-e-s", Jean-Luc Héridel
    'NO COMMENT'
    Partager via Gmail Yahoo!

    5 commentaires

  • Nous prendrons le temps.

    Dans ma langue
    le temps passe,
    le temps est beau ou mauvais;
    le beau passe, le mauvais prend son temps.
    Nous prendrons le temps de vivre
    sous les soleils brûlants,
    sous les averses vivifiantes,
    d'être libres mon amour;
    libres de prendre nos temps
    et de prendre le temps qui est
    comme il hait ceux qui
    sans projet et sans certitude
    vont tels la cruche à l'eau
    et à la fin se brisent;
    nous pourrons rêver notre vie
    rêver du temps des fleurs
    des fleurs au fusil
    fusil du Temps
    qui nous achève.

    Loïc, sur l'atelier Miletune
    Partager via Gmail Yahoo!

    10 commentaires
  • Le cri.

    On lui avait pourtant dit, pourtant, au Fernand, de ne pas sortir… Mais son fils avait tant envie de cette formation à l'école maritime. Il avait rêvé du noble métier de marin-pêcheur, il adorait tout ce qui touche de près ou de loin à la mer.
    Le ciel était mauvais, pourtant, on le lui avait dit, à Fernand. Mais Joël avait déjà fait son sac, préparé sa plus belle tenue du dimanche, celle qu'il ne porterait plus par la suite que pour les obsèques dans la famille, la petite, ou la grande, des marins du petit port.
    Le ciel était mauvais, très mauvais. Mais il se devait, s'était promis, d'aider Joël à bien démarrer dans la vie, à ne pas être gêné devant ses camarades, à tenir son rang. Il aurait tout le temps de rembourser, après quelques bonnes sorties en mer.
    Les femmes et les hommes, "réunis séparément", selon la coutume, devisaient tête penchée ; leurs mots étaient rares et pesants.

    Joël avait appris, par les attroupements dans les rues. Il était resté de marbre, blanc comme un linge, comme les robes de sa mère et des autres femmes. Immobile, il avait écarté les bras, levés vers le ciel, l'air hagard.
    Et le cri. Un hurlement bestial, nourri d'épouvante et de douleur mortifère, avait jailli de sa gorge, du plus profond de son être, interminable, secoué de râles étouffés. Puis s'éleva une longue plainte, qui quémandait, qui suppliait. Il criait à l'aide, au secours, appelait d'une voix misérable au soutien de la communauté et à la solidarité maritime.
    Le jeune homme était resté un long moment à genoux, le front contre le sol, totalement immobile, puis s'était levé, très lentement. Il semblait vouloir donner à son mouvement la mise en scène la plus noble et la plus sincère possible.
    Il lui devait bien ça, au père.

    Loïc, sur un sujet de l'atelier Miletune.

    Partager via Gmail Yahoo!

    7 commentaires
  • Au musée de Pont-Aven, une exposition : "paysages de la Bretagne".
    'Débit à Doëlan', de Pierre Bompart.
    'Joël à la lecture', de Albert Clouard.

    Les deux fenêtres.

    "Toujours seul, le Mathieu… Et toujours à travailler. Il va y perdre la santé. Et surtout la tête, qu'il va perdre, moi je te le dis.
    Moi, là, tu vois, je pense, de mon côté, à mon fils Joël. Encore et toujours. Mathilde était trop jeune pour mourir ..."
    Les yeux du marin, perdus dans le vague, s'embrument de larmes. Jean, tout prêt de lui, est un taiseux. Ici on laisse la douleur parler. Les bars de marins sont des lieux où l'on s'extériorise publiquement mais sans bruit. On pousse une gueulante, parfois, et les copains comprennent.

    Joël a trouvé un refuge et une évasion dans la lecture. Il a dû arrêter l'école car il va devenir soutien de famille. Il devra s'y résoudre, ça lui est tombé dessus comme une vague traîtresse. Son regard court du livre à la fenêtre. Il a presque fini le volume, il pourra bientôt en changer à la bibliothèque paroissiale, où il apprécie de pouvoir se blottir dans les paroles bienveillantes de Monsieur l'Abbé.
    A chacun sa solitude, mais la mer est là, nourricière, tendre et compréhensive.
    Elle est leur bouée, leur lien indéfectible et vital, leur communauté. Jean interpelle Mathieu : « Bon. Une dernière chopine, et on y va ».
    Loïc
    Partager via Gmail Yahoo!

    10 commentaires
  • Laideur ?

    " Comment ça, "un exemplaire hurlant, tonitruant, de laideur ? Une verrue dans le paysage" ... ? Non mais vous vous êtes regardés, les moussaillons ? Vous vous croyez beaux, peut-être, vous ? Expliquez-moi, alors, ce qui est beau, et ce qui est moche… Je me suis déjà assez accroché sur ce sujet avec les copains, en cours de philo et en séances d'Arts plastiques ! C'était… il y a très longtemps, dans une autre vie…"
    Les jeunes restent cois. L'Amiral ne plaisante pas, là. C'est évident : son regard brille, ses lèvres tremblent. Ce n'est pas le moment de le chatouiller; Le petit homme, nerveux, trépigne en passant d'un pied sur l'autre, comme un matelot en mer.
    "Au cours de mes voyages sur les vaisseaux de la Royale, puis sur mon bateau quand je vais traquer le bar de ligne, j'ai repéré tous ces déchets, ces bois flottés, qui me passaient sous le nez. Repéré aussi les criques, plage, anses où je les retrouverais.
    Oubliés alors les ordres, les contraintes militaires, vive la vie ! Remisé le Bachi, le treillis, les tenues d'été et d'hiver : Je ne serai plus que l'Amiral, seul maître à bord et le seul à qui obéir !
    Je me suis fait le serment de me bâtir, seul, ma maison, selon mes plans, mes envies, et tout le bazar : Merde à Vauban, nom d'une pipe en bois ! et voilà le travail ! Pouvez applaudir, oui !
    L'intérieur, croyez-moi si vous voulez, mais pas du tout de guingois ! Seulement quelques angles pas tout à fait droits, d'accord, mais… Les charpentiers-ébénistes de la Marine disent que sur un bateau on ne connaît pas l'angle droit.
    Ne vous inquiétez pas : pas folle la guêpe, je n'ai pas pété un câble. Cette façade n'est… qu'une façade. Un pied de nez à tous les conformistes, les diffuseurs de prêt-à-penser, les enfonceurs de portes ouvertes.
    Derrière le « laid », grattez donc un peu, prenez de l'assurance, et osez :
    Entrez, bienvenue chez l'Amiral, moussaillons, ici tout est « normal », vivable et décoré de mes laisses de mer, et de mes trouvailles, mes trésors. Même la table et le bar sont d'aplomb; allez, entrez ! "

    Loïc, avec mes remerciements aux Croqueurs de mots.


    Partager via Gmail Yahoo!

    18 commentaires
  • Par la fenêtre, je vois le brouillard, familier, habituel, un compagnon de voyages, de rêvasseries en échappées, d'espoirs en illusions.
    En bas, des jeunes femmes poussent les landaus ou les poussettes, sur une belle allée plantée d'arbres alignés, plantés après la guerre pour tenter d'apporter un peu de vie et d'espoir en l'avenir à la ville meurtrie. Au loin, là-bas, la terre pénètre l'Atlantique. Depuis que papa a pu offrir à notre famille une 203 « commerciale », nous nous rendons parfois sur cette presqu'île, notre lieu d'évasion. Quelques kilomètres par la mer, mais cent par la route !
    Une terre encore épargnée de tous les tracas de la ville "béton-bitume", fracassée, que les habitants ont réinvestie, se frottant les yeux pour effacer à jamais les démons et les traumatismes.
    Sur notre presqu'île aussi naissent des enfants, des baby-boomers, et ils courent à travers les champs, en chantant, et même en sifflant : Je suis si fier d'avoir appris !
    Ici, autour du calvaire, nous nous ressourçons autour d'un vrai paysage de Bretagne. Les femmes en noir qui sortent de l'église puis s'assoient pour commérer sur les bancs de pierre ont toujours été là, n'ont pas interrompu leurs conversations, jamais, semble-t-il. Tout est couleurs, calme, sérénité. Devant le collège privé, les "Frères à quatre bras" accueillent les adolescents en culotte courte qui accourent comme des piafs.
    Les jeunes du bagad Bleuniou Sivi ("fleurs de fraises") accordent consciencieusement leurs cornemuses : fini le calme, mais bientôt le concert !
    Mais ... Mon regard s'était perdu dans le vide.
    Une image apparaît, furtive, incongrue, très dérangeante, menaçante. Un fantôme ? un mirage ? Un cauchemar ?
    Fermée, la fenêtre; tirés, les rideaux.

    Ce sous-marin est venu tout gâcher.
    Partager via Gmail Yahoo!

    11 commentaires

  • <header class="entry-header" style="background-color: white; transition: 0.3s linear;"></header>
    Garçon, ou fille ? Ne nous y trompons pas : le legging bariolé n’est pas forcément ici un symbole de féminité. Mais approchons-nous un peu : les ongles sont vernis. Effarouchée, elle arbore une fierté aux multiples causes, sans doute. Une mine abattue au premier abord, devant la misère endémique de son pays, devant la calamité des catastrophes qui le mettent à bas, régulièrement. Incompréhension, aussi, du marasme économique et de l’instabilité politique 
    Fière de participer très activement aux sursauts incessants face aux destructions, aux maladies. Elle aide autant qu’elle le peut le travail des associations étrangères qui s’attachent à répartir équitablement les dons qui leur parviennent.
    Fière de son papa : La famille possède une moto. Un trésor. Cet outil de liberté et la joie de vivre, aux couleurs vives et criardes de l’optimisme et de l’espoir.
    Ils se sont arrêtés. Le père a mis pied à terre, et tous trois fixent l’objectif du photographe. Dans leur regard, de la fierté encore, surtout dans les yeux de la maman. Mais la petite fille semble dire : « Arrêtez, Monsieur, maman ne veut pas, elle n’aime pas les photos, elle ne veut pas qu’on lui prenne un morceau de sa vie… » Et elle secoue la tête de droite à gauche, faisant virevolter ses dreadlocks, dont la mise en place est le plaisir de sa maman, tous les matins.
    Où vont-ils donc ? À l’école ? Non, la petite y va toute seule, du moins quand les locaux sont opérationnels. Chez le médecin ? Non. Elle tousse, depuis quelques jours, mais trop de malades se morfondent déjà dans les salles d’attente : il y a d’autres priorités.
    Alors elle avance de nouveau, dans la pétarade de l’engin qui fend la foule dans une débauche de couleurs.
    Entre papa et maman, elle est bien.
    Loïc
    Partager via Gmail Yahoo!

    11 commentaires
  • Le sujet de Miletune, ICI 

    Productivité ...

    Arrête, coco. J'en suis à mon deuxième paquet de cigarettes, et au vingtième café… Je me gave de chocolat depuis ce matin, mais rien à faire, rien ne vient…
    Pourtant pas la mer à boire ! Tu as fait bien plus, rappelle-toi ta saga des Rouillard-Makon…
    Un polar… Il veut vendre, le boss : vendre, vendre… Des polars.
    Ne néglige pas le polar, tu ne le connais pas ! Tu n'en as jamais écrit.
    Ni lu ! De la littérature de hall de gare !
    Tu vois bien que tu ne les connais pas ! Alors, avant de les défoncer, apprends à les apprécier : dans ce genre-là aussi il y a le meilleur comme le pire.
    - Oh, tu sais, Coco, j'en ai vraiment assez, je n'arrive pas à suivre, c'est nul de chez nul.
    L'écrivain, tout à coup, se recule, ouvre son tiroir, balaie son bureau et même son ordinateur qui éclate en étant projeté à terre.
    Il s'est retourné et sans viser a tiré à bout portant sur coco.
    Celui-ci expire en murmurant :

    Tu vois bien ... que tu le tiens ..., le début de ... ton polar… Rhâââ ... »
    Loïc

    Partager via Gmail Yahoo!

    11 commentaires
  • Ma chérie

    Ne me quitte pas,
    Mon sexe à piles;
    Je te les changerai,
    Promis;
    Je caresserai tes flancs
    De droite et de gauche;
    Puis mes doigts te chercheront
    Trouveront ton point G,
    Clic !
    Plus de fil à la patte,
    Liberté sans entrave
    à nos ébats, ma chérie,
    Mon amour,
    Ma souris.

    Sur un sujet des Croqueurs de mots.

      (pas d'illustration aujourd'hui, cela pourrait déflorer !)
    Partager via Gmail Yahoo!

    7 commentaires
  • <header class="entry-header" style="background-color: white; color: #444444; font-family: 'Open Sans', 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; line-height: 30px; transition: opacity 0.3s linear;">

    Des verbes du 1er groupe au passé simple, des mots contenant le son CHA, on mixe, et le tour est joué … :

    </header>
              Devant sa datcha, elle ébaucha un chachacha. Le chamane à l’écharpe chatoyante n’échappa pas au préchi-précha chafouin; chacun s’y accrocha car chaque chaland chercha à chasser son chagrin.
              Elle s’écharpa avec ce pacha qui la chatouilla, puis se cacha dans un cachot. Elle lui faucha son sac de couchage, se percha sur son échafaudage, et cracha dans ses mains.
              Le chameau, chahuteur, cravacha son chameau, qui se nicha dans la datcha. Ce chacal chercha la charrue au château, et s’acharna sur des charpies … Elle chavira, rêvant de cachalots …
              Mais elle tricha, s’approcha de cet échalas de pacha, et déboucha un Château-Chabadabada.
    Loïc

    Partager via Gmail Yahoo!

    7 commentaires