Décoré à la chinoise, ce coffret n'a pas d'âge. Ses couleurs sont ternes, usées et tannées par les vents de l'Orient aux senteurs mystérieuses et envoûtantes. J'ai découvert ce joyau en bois précieux lorsque j'avais entrepris de réaliser mon arbre généalogique, partagé dans le Monde sur Internet. Je reçus un jour un courriel d'un Monsieur Russein, habitant un village du nord de l'Allemagne : Il était lui aussi remonté dans le passé de sa famille, et avait été interloqué par mon nom, qui ressemblait étrangement au sien. Alors nous nous mîmes à fouiller, à creuser pour élucider cet intrigant secret.
Un autre prodige se produisit : Un Russe nous contacta. Il nous raconta qu'un de ses ancêtres avait un jour quitté son pays pour l'Allemagne, où on l'appela bien sûr "le Russe" ("Russein", en allemand*).
Mais on le nommait aussi "le Chinois" car il présentait fièrement à la vue de tous, bien en vue sur son buffet, un petit coffre qu'il n'avait jamais ouvert, par superstition. Cet objet véhiculait à travers les siècles une légende (ou peut-être une histoire vraie qui surgissait du fond des âges) : Cette sorte de tabernacle avait appartenu à un des marins de Marco Polo ! Cet homme l'avait rapporté de son voyage en Chine, autant pour sa valeur supposée importante, ou pour sa signification sentimentale, précieux présent d'une amoureuse ...
Nous fûmes bien sûr très impressionnés et émus d'apprendre cette filiation qui nous menait si loin, pendant qu'elle nous rapprochait au-delà des frontières et des cultures.
Mais, à mon grand désespoir, je n'ai pas encore déniché le nom de ce marin, d'origine italienne vraisemblablement, et même vénitienne, pourquoi pas ?
Et si c'était "Rossini" ?
* Oui, c'est complètement faux, mais j'ai le droit d'écrire ce que je veux. Je n'ai jamais appris l'allemand.
Amicalement
Claude