•  

    Françoise est le moteur de l'atelier in vivo "L'écume des mots", où nous écrivons chaque semaine depuis ... combien de temps ? Quand on aime, on ne compte pas.

    J'avais commis (qu'est-ce qui m'avait pris ?)

    une diatribe atroce, horrible et tutti quanti, à propos des chats.

    Je viens ici me faire (peut-être) pardonner auprès de Françoise, qui m'a fait le plaisir et l'honneur (oui, carrément) de s'inscrire à la lettre d'infos de mon blog.

    Bonne route !

    .................................................

    Excuse-moi, Chat,

    d'avoir encore une fois 

    calomnié ton espèce ...

    C'était pour un exercice d'écriture,

    un de ces lieux où l'on doit "pondre" un texte 

    en un temps donné, vite même,

    trop pour être honnête.

    Trop pour éviter de faire du mal, 

    sans le vouloir, sans que jamais 

    l'on vous le dise ...

     

    Excuse-moi, petite fille de Kaly, 

    ne déchire pas ton origami :

    Ton Chat à toi

    vivra toujours dans ton coeur.

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  • Je suis conquis, vraiment, par cette chanson du groupe "Ogres de barback",

    aussi je vous l'offre (en toute intimité ...) :

     

    "J'ai la vie qui m'fait la gueule

    Mon p'tit coeur a les foies et la frousse

    Chagrins d'amour ou affres de maladies

    Lesquels sont les plus douloureux ?"

     

    J'ai mon p'tit coeur en lambeaux
    Mon p'tit coeur en sanglots
    Mon p'tit coeur qu'est pas beau
    J'ai la vie qui m'fait la gueule
    J'ai mon p'tit coeur qui a les crocs
    Le pouls en trémolos
    Mon p'tit coeur en morceaux
    Découpé comme un mille-feuilles
    J'ai un p'tit coeur en colère
    Un coeur qui bat de travers
    Qui ne contrôle plus ses nerfs
    J'ai mon p'tit coeur qui est tout seul
    J'ai mon p'tit coeur à l'envers
    Qui en a plein les ovaires
    Roulé comme une serpillière
    Emmitouflé d'un linceul
    J'ai mon p'tit coeur qui a du mal
    Mon p'tit coeur qui s'emballe
    Un p'tit coeur à deux balles
    Qui a les foies et qui a la frousse
    J'ai mon p'tit coeur qu'a la dalle
    Un p'tit coeur de vaurien
    Un coeur qui s'en bat les mains
    Qui a froid, qui sanglote et qui tousse
    J'ai un p'tit coeur assassin
    Un p'tit coeur qu'a la faim
    Un coeur qui joue les vilains
    Qu'en a gros la frimousse
    J'ai mon p'tit coeur qui t'en veut
    Qui dit "c'était pas sérieux
    De retomber amoureux"
    J'ai mon p'tit coeur en carafe
    J'ai mon p'tit coeur qu'est boiteux
    Qui rythme qu'une fois sur deux
    Comme pour me dire adieu
    Un coeur qui n'fait plus son taf
    J'ai un p'tit coeur pas tranquille
    Qui beugle "c'est pas facile"
    Qui ne bronche plus un sourcil
    Un coeur qui cherche les baffes
    J'ai mon p'tit coeur qu'est sénile
    Qu'a tout vomi sa bile
    Qui ne touche plus sa bille
    Un coeur qui enchaine les gaffes
    J'ai mon p'tit coeur qui me saoule
    Un p'tit coeur dans la houle
    La hargne qui déboule
    J'ai mon p'tit coeur en pétard
    J'ai mon p'tit coeur qui s'écroule
    Un coeur qui se défoule
    Un coeur qui me fout les boules
    Qui comprend qu'il est trop tard
    J'ai un p'tit coeur tout rouillé
    Qui a les pieds tout trempés
    Un p'tit coeur tout égaré
    Dans la nuit et le brouillard
    J'ai un p'tit coeur évincé
    Un p'tit coeur déprimé
    Qu'en a plus rien à compter
    Qui ne fera plus d'histoires
    J'ai mon p'tit coeur en lambeaux
    Mon p'tit coeur en sanglots
    Mon p'tit coeur qu'est pas beau
    J'ai mon p'tit coeur qui dégueule
    J'ai mon p'tit coeur qui a les crocs
    Le pouls en trémolos
    Un p'tit coeur en morceaux
    J'ai la vie qui m'fait la gueule
    Un coeur qui n'veut plus fredonner
    Ce refrain qu'il connait par coeur
    Qui ne t'a jamais pardonnée
    De m'avoir brisé le coeur
    Paroliers : Alice Burguiere / Samuel Burguiere / Frederic Burguiere / Mathilde Burguiere
     

     

    « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,

    Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots »,

    écrit Alfred de Musset dans sa Nuit de mai.

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  • "... Oh mais ... Que lui arrive t-il ? On dirait qu'il ne sait plus où il va. Il est attiré par la baleine, il ne l'a pas vue ! Oh ! Le malheureux ..."

    Tous (et toutes) les chercheurs du CNRS sont sur le pont. Certains sont totalement affolés, courent dans tous les sens, semblant chercher un objet magique, mais quoi, et pour que faire ...

    "Jonas, Jonas, derrière toi, attention, rapproche-toi ! Jonas !" Mais c'est déjà trop tard : Jonas a disparu. On ne le voit plus à la surface de l'eau. La baleine paraît étonnée, surprise. Elle sent, derrière ses fanons, quelque chose qui s'agite jusque presque lui faire mal. La chose se déplace vers le fond de la gorge de la bête, ce qui provoque un haut-le-coeur gigantesque.

    Un des marins n'a trouvé rien d'autre à faire que de tout saisir avec son portable : Par ici le beau scoop à vendre à CNN ! Ses collègues l'invectivent, choqués.

    Lui se retourne et leur crie : "Et vous, regardez donc ! vous feriez mieux de vous occuper de lui !" En effet, un autre haut-le-coeur, encore plus violent, et la tête de Jonas réapparaît. Il est blanc de peur, puis rouge écarlate, pour avoir retenu si longtemps sa respiration ... Le voici dehors, la baleine s'éloigne, sa queue brasse l'eau et l'air, comme pour dire au revoir.

    Epilogue. Jonas a déclaré aux journalistes, pour effacer sa honte, que tout cela n'était qu'une farce. Il connaît très bien l'animal, et l'a dressé durant des mois, et ils sont à présent les meilleurs amis du monde. Alors parfois, en début de campagne, ils s'amusent tous les deux à faire peur, rigolards et facétieux, les bougres.

    Les journalistes n'ont pas aimé, les marins non plus.

    Loïc

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  • Une maison bleue

    C'est une maison bleue …

     

    « Vous avez hérité de cette maison, située à Chicago*. Qu'allez-vous en faire ?

    Euh … vous écrirez votre texte en n'utilisant pas le mot « bleu(e) », bien sûr. »

    ..............................................

     

    J'en reste sur le flanc, fatigué, épongé, par mon vol Paris-New-York-Chicago.

     

    Je n'avais jamais entendu parler de ces ancêtres, dont, à ma grande surprise, j'hérite à présent. Ils ont habillé cette maison d'une belle couleur outremer qui mettait quelque peu un baume sur leurs âmes nostalgiques et édulcorait leur mal du pays breton …

    Ils avaient fait le grand voyage au cours du XVIIIème siècle, vaincus par les famines, les coeurs emplis d'un immense espoir.

     

    Ils s'étaient d'abord installés au Québec, puis avaient adopté les USA, leur civilisation, leur langue, et y avaient fait souche. Ils avaient vécu à Chicago une existence prospère, et y avaient construit cette coquette maison de bois, chaleureuse et accueillante, dont le notaire m'avait fourni la photo, bien alléchante ma foi.

     

    J'en suis propriétaire, à présent. Mais, trop fixé à ma Bretagne où j'ai ma famille, mes enfants, mes petits-enfants qui y ont planté leur cadre de vie, je ne pourrai jamais m'exiler dans ce pays pour lequel je n'éprouve aucun attachement particulier.

    Alors, que faire ? La vendre ? Ce serait une insulte à mes ancêtres …..

     

    ….. Une maison en bois … ce n'est pas si lourd, n'est-ce pas ? …

    Sur des containers spéciaux, la maison a été installée sur un cargo, et … Route Europe !

    J'ai procédé à ce que les Québécois avaient nommé « le grand dérangement » : retour vers la terre natale.

    Mais je me promets de ne jamais rien toucher à cette maison.

    Surtout pas à sa couleur.

     

    *Il s'agit en fait de la fameuse maison bleue de Maxime Leforestier, en Californie ...

     

    Loïc Roussain, sept. 2015.

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  • Que vous lisiez mon blog depuis longtemps, ou si vous venez de le découvrir,

    et si vous l'appréciez, voici une (bonne) nouvelle : 

    Une "newsletter", une lettre d'infos en bon français ...

    Je serai ravi de vous accueillir, de commenter vos publications et aussi

    de les promouvoir, car elles en valent la peine, évidemment !

    à bientôt

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  • Militer à Amnesty International

    Quand militer est efficace

    (Le Télégramme, 14 mars 2019)

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  • Ma famille, dans un arbre !

    Aussi loin que remonte mon arbre généalogique, je trouve une véritable panoplie de marins ou d’ouvriers du port militaire de Brest : calfats, menuisiers, cordiers, voiliers,… Il aurait donc été logique que j’exerce, moi aussi, un métier maritime, mais ce n’est pas du tout le cas. J’ai tout de même hérité de mes ancêtres l’amour de la mer.
    Dans la branche maternelle de ma généalogie, on trouve des pêcheurs de Terre-Neuve, et un armateur du temps de François Ier, Jehan Ango, qui tint tête aux Anglais lors du siège du port de Dieppe. J’ai pu visiter le port de Saint-Valéry-en-Caux, d’où il était originaire, et cela m’a beaucoup rapproché de lui. En effet, je vis actuellement comme si j’en avais un souvenir plus proche, plus vivant…
    Quelques autres personnages surgissent de mon arbre : Le boulanger, « rescapé de la Bérézina », le médaillé de la guerre de Crimée, le bagnard de Cayenne… J’aimerais pouvoir obtenir davantage de renseignements sur ces existences hors de l’ordinaire, et je me sens un peu fier de compter ces « gens » dans ma famille, à laquelle ils ajoutent un piquant intéressant !

    On peut accéder à mon arbre généalogique grâce à ce lien :


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  •  

    Terres inconnues.

     

     Quand elle l'avait rencontré, un soir si triste, dans la rue sordide où elle survivait entre deux nuits d'ivresse et de java, il l'avait beaucoup étonnée : 

     

    _ « Je ne savais pas que les hommes comme toi, ça existe », avait-elle bredouillé.

     

     _ Il l'avait interrompue : « Quand tu m'as parlé (et tu m'as parlé si longtemps…) je me suis d'abord beaucoup amusé de ton rire rauque, plein de relents de tabac et de chansons paillardes. Je ne reprenais pas avec toi les gueulantes, et ce fut ton premier étonnement. » …

     

    _ Quand tu es rentrée dans ton taudis, tu n'étais pas ivre. Quelque chose avait cassé en toi, mais « ça ne faisait même pas mal ». 

     

    Au petit matin  elle se souvint qu'il lui avait proposé de le retrouver près du barrage, et elle se dit « c'est aujourd'hui ou jamais… » 

    Elle avala un verre d'eau sucrée, dégotta dans son fouillis quelques vêtements convenables, et se présenta au bord du canal, à l'endroit nommé « le trou des morts ».

     Il se postait devant elle et admirait la ligne d'horizon que le soleil finissait d'embraser. Puis il se retourna, et lui lança d'une voix tendre : « Tu sais, hier soir j'ai eu vraiment très peur. Tu disais tellement de bêtises, sur la vie, la mort… Et puis tu avais si peur que je sois « un homme comme tous les autres. Et j'ai dormi près de toi, sur le palier, pour que tu comprennes que tout n'est pas foutu. » 

    •  Et tous les deux marchèrent l'un vers l'autre, fiévreux. Leurs regards se détournèrent de l'eau. Leurs jambes, délicieusement, flageolaient sur le sol qui leur offrait un tapis étincelant.
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  • Le Chat, de Geluck, dans le Ouest-France du 24 février 2019.

    Oui, je sais, je ne me suis pas

    beaucoup foulé

    ce matin.

    Mais c'est dimanche.

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  •  Injures, intimidations, menaces ...

    La Bête est revenue, elle n'avait pas disparu.

    Simone Weil il y a quelques jours, 

    Alain Finkelkraut hier :

    Odieux, abject.

     

    NE PAS SE TAIRE !

    Pire que le bruit des bottes : Le silence des pantoufles ...

     

    NE PAS SE TAIRE

    Christine Clerc, éditorial, Le Télégramme  

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  •  

    S'acharnerait-il ? voire ! Il peut toujours essayer, ça ne prendra pas sur moi. Du moins pas tout de suite, crénom de nom.
    Qui ça, "il" ? mais le temps, voyons ! ma petite-fille, récemment (encore une histoire de temps, toute subjective ...) m'a déclaré malicieusement, constatant que j'avais quelque peine à me baisser, que "le temps ne m'avait pas épargné" ! Humour, j'adore, taquinerie, j'aime aussi, mais tout de même une petite tape sur l'épaule, du style "arrête de porter beau, ménage-toi", et même, quelque part, "économise-toi !"
    Pourquoi ces élucubrations et ces interrogations (?) sur notre destinée, notre devenir, nos "il y en a un", ou "il n'y en a pas" (de Bon Dieu, de Paradis, de Nirvana, etc et nanana) ?
    Mais parce que - je viens seulement de le découvrir ! - on ne découvre la valeur du temps qui passe ... que lorsqu'il se met à passer en changeant de vitesse ! un peu comme le bus.
    C'est ce qui m'est arrivé : Nous sommes partis de chez nous, il y a environ deux mois, pour une vadrouille en camping-car du côté de chez Rabelais et Villon, pays de calme, de tendresse, idéal pour la pratique du coconnage. Puis, retour à la maison, et re-départ, cette fois pour retrouver notre fils, sa compagne et notre petit Marius. Ils venaient de Grenoble, nous de Quimper, et notre point de rendez-vous était la station balnéaire de Gruissan, près de Narbonne, au bord de la Grande Bleue*. Là, le farniente, délicieux, orteils en éventail que-rien-que-de-le-dire-ça-me-fatigue. Goûter son temps, prendre son temps, le temps ne fait rien à l'affaire et c'est si bon.
    J'ai passé ainsi mon temps (encore lui) en délaissant - par obligation - mon blog et tout internet. Puis j'ai réalisé (non, pas avec horreur !) que je n'avais pas du tout perdu du temps à ne pas faire ce qui m'aurait fait en perdre ...
    Ainsi, donc, tout est relatif, faut voir, c'est à peser, ça appelle à réflexion, et tout le bazar, ma pauvre dame.
    J'ai pris un soudain plaisir, qui semble même se transformer en passion, pour l'ancien. pas le nostalgique, non, mais plutôt ce que l'on nomme la petite histoire, l'histoire locale, les rubriques anecdotiques.
    Chez moi (ma famille, mon village, ma ville, ma région) cela fait florès. Alors je cueille à tout vent les brochures, affiches, vieilles photos, témoignages, qui me touchent, sans me poser de questions du genre "pourquoi ça me touche".
    Pour en revenir à mon blog : Je vais vous proposer désormais, de temps en temps, ce genre de chroniques du temps plus ou moins passé ou dépassé.

    * : La "mer", pour les autochtones du sud, c'est la Méditerranée. Pour nous les Bretons la mer c'est toutes les mers, y compris l'Atlantique que nous appelons plus volontiers "l'océan" ... Une anecdote (authentique, sinon ce n'est pas rigolo) : J'engage, en barbotant dans l'eau tiède, une conversation avec une dame venant de Lens (Pas-de-Calais), qui trouve l'onde assez froide ! Alors je lui suggère, afin de goûter la différence de venir se baigner près de chez moi, près de Quimper, dans l'Atlantique, quôa. Sa réponse : "Ah mais ... ce n'est pas l'Atlantique, ici ?"
    Tout à fait vrai. Je ne nageais pas, sinon j'étais bon pour la tasse, avec mon fou-rire.
    Encore une que le temps n'a pas épargnée ...
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  • Ahurissant,

    Bêtifiant,

    Ce scénario

    Délirant ...

    Emotions ?

    Fadaises

    Gargantuesques,

    Honteuses,

    Idiotes.

    Jargon,

    Karaoké,

    Lénifiantes

    Mièvreries,

    Navet.

    Obscénités

    Paralysantes

    Qui provoquent.

    Rouges

    Sourires,

    Tonitruant

    Univers,

    Vaines inspirations,

    Waterloo ...

    Xénophon trahi,

    Ys dernier voyage,

    Zeus rit.

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  • Voir la Bretagne, et ...

    J'ai été touché par cet article paru dans "Nice-Matin, et relayé chez moi par Ouest-france et le Télégramme :

    L'âge très respectable de cette dame, et surtout le fait d'exprimer si tendrement son souhait ultime ... Cela m'émeut.

    Et, même si le Mont-Saint-Michel n'est pas en Bretagne, c'est vrai, ici on s'en contrefiche, non ? 

    Alors, Bretons et Normands, et gens de partout finalement, on lui envoie une carte ou un mot gentil ?

    Envoyez vos cartes postales à l'adresse suivante : 

    Nice-Matin, service digital,

    à l'attention de Maryse Lancioni

    214, Boulevard du Mercantour  06290  NICE

    MERCI POUR ELLE !

     

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    4 commentaires
  •  

    Je m'étais « mis devant l'ordi » ce jour là et j'entamais ma tâche quotidienne et matutinale de dépouillement de mes messages de la nuit.

    J'en étais à la lecture de mon journal habituel, lorsqu'une musique curieuse se fit entendre, envahit mon bureau, insistante, puis rapidement obsédante et même franchement insupportable.

     https://www.youtube.com/watch?v=7wPHatt72_Q

    Ce gars avait osé ! Il avait brisé le tabou : Il avait adapté une œuvre classique à l'instrument habituellement inadapté à ce genre musical ! Adapté, ou assassiné ?

    Le pire (ou le meilleur ?) est que finalement ça sonnait bien, et que si ça ne durait pas trop longtemps, ça pouvait devenir un plaisir !

    Mais… Quelle idée ? Comment avait-elle pu germer dans son cerveau ? Une expérience ? Un défi ? Une provocation ? Ou recherche de nouveauté ?…

    Je lui posai la question bien sûr, n'y tenant plus. Aussitôt il a sorti d'un tiroir une radiographie qu'il m'a tendue, déclarant : « Voilà, oui, je suis habité, nourri, par les différentes musiques, et je tente de leur donner une unité de lieu et de temps, tout en conservant le mieux possible leur personnalité et leur originalité.

    Attention, sortilège !

    Utopie? Blague ? Du n'importe quoi ? Aller me faire soigner ? Qu'en penses-tu ?

    Et vous, qu'en pensez-vous ? »

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    17 commentaires
  •  

    Il vaut mieux lire ceci avant d'écrire ...

     

    "Chaque fois que tu trempes

    ta plume dans l'encre,

    un morceau de ta chair reste

    dans l'encrier."

    Léon Tolstoï

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    7 commentaires
  •  

    La porte Tourville.

     

    Tiens, c'est vrai, je m'appelle en effet « porte ». Mais je ne suis pas une porte ordinaire, en bois, dans une maison, servant uniquement - oserai-je dire « bêtement » ? - de passage, autorisé ou non, entre deux pièces. Non. Je suis une des portes majestueuses, métalliques, et même bien protégées - blindées, quoi ! - de l'arsenal de Brest, une des portes de la DCAN (« Direction des Constructions et Armes Navales »). On dit à présent : DCN (« Direction des Constructions Navales ») - on a sans doute rendu les armes... Mais tous les hommes qui me franchissent, matin et soir, continuent d'utiliser le fameux sigle de quatre lettres.

    Je suis la porte Tourville, qui donne accès au bassin à flot, et, plus loin, aux « bâtiments en fer », ainsi nommés au temps où la plupart des navires étaient de bois, et où le fer était exception.

    Tous les matins, à huit heures précises, une sirène me hurle dans la tête, et appelle vers les ateliers tous les arpètes, les ouvriers, les chefs de travaux, les contremaîtres… De temps à autre, pour la forme, les policiers maritimes postés à l'entrée réclament - au hasard, disent-ils - les papiers des travailleurs, et principalement la fameuse carte d'identité nationale. Car ici, point d'étranger : Tout ce qui se passe est strictement militaire, français, et secret…

    Mais on m'a dit que beaucoup de pères aiment tout de même « percer les secrets », un petit peu, le soir à la maison, sous les demandes réitérées de leurs enfants : ainsi, Auguste a révélé à son fils Loïc qu'il a une fois, en une seule semaine, démonté entièrement les moteurs d'une cinquantaine de Vélosolex, pour les nettoyer dans la machine à laver spéciale, avant leur révision… Secret d'État, n'est-ce pas ?

    Le soir, à dix-sept heures trente, la sirène vient sortir de sa torpeur le quartier du Moulin à poudre, du côté de Kérinou, et des groupes sortent en grappe, trottant vers le bus, ou leur cyclomoteur, quelques-uns vers leur voiture. Certains s'attardent traditionnellement au bar « à l'abri de la tempête », désert juste avant la sirène, mais qui s'emplit alors en deux minutes…

    Moi, je me referme lentement, sans jamais grincer (tout est parfaitement entretenu, ici, voyons !)

    Le "polmar"(policier maritime), après un salut militaire, adresse un signe négatif au fils d'Auguste, qui espérait, son Nikon en main, garder un souvenir…

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    3 commentaires
  • Doisneau : Le regard oblique, 1948

    Madame parle à son mari du tableau qui nous tourne le dos, Monsieur réfléchit, et se fait des réflexions ... 

    - Regarde, Fred : des chiens, des hommes vêtus de tenues rouges du XVIIIème siècle ! Nous sommes gâtés.

    + Regarde, regarde, oui, je regarde, bien sûr, je regarde ... quand je n'ai pas son chapeau devant les yeux. En me déplaçant un peu, vers l'autre tableau, peut-être ? Oui, c'est cela.

    - Et ces chevaux, et ces trompes de chasse !

    + Ces trompes, on ne les entend pas, heureusement. Halte à la cacophonie chasseresse ! Et puis, les chevaux, mouais ... Ceux-là, au moins, arborent un arrière-train plus convenable que le sien, qu'elle ferait mieux de camoufler, cette gourgandine.

    - Oh ! ces chevaux, comme j'aimerais les monter !

    + Heum, heum, moi aussi ...

     

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  • Mordre est facile,

    et ce n'est jamais

    qu'un talent de chien.

    Hervé BAZIN

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  •  

    La dame indignée (Doisneau, 1948).

     

    Madame Le Coz : « Venez voir, Madame Doisneau, mais venez donc voir celle-là, donc, eh ben elle n'est pas gênée !

    Madame Doisneau : - Bof, pas grave, ça, non ? Je ne vois rien ici de choquant, moi.

    Pour vous, oui, mais c'est sans doute parce que je vis à Paris depuis plus longtemps que vous, ma bonne dame…

    - M'enfin, ce postérieur, en plein milieu du tableau, vous trouvez ça artistique ? Et gros, gras, et tout flasque… On dirait un derrière de cheval ! Un joli tableau comme ceux pour les salons, avec des bateaux au bord de la mer, voilà qui aurait été tellement plus beau…

    Madame Doisneau : - Bon, ça change de votre ordinaire, ça c'est sûr. Mais elle a des formes comme on dit, cette femme. À son époque, c'était la mode, cela faisait partie des canons de la beauté, vous savez.

    Madame Le Coz : - en tout cas elle, pour être canon, pfuui… Elle aurait mieux fait de refuser de poser.

    Madame Doisneau : - Mais ... peut-être bien que les hommes, eux, ... apprécient, non ?

    Mme Le Coz : - Ah ben alors, si les hommes apprécient, alors… !

     

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  • 
    
    (
    "Le Télégramme", janvier 2019)

    L'alpaga dans la boutique.

    L'animal, le bougre, a poussé l'opticien, qui n'avait pas l'air content du tout. Puis il a décidé qu'une paire de lunettes lui plairait bien, pour se démarquer dans son troupeau. Choix difficile, au départ : tant de montures … il faut que ça aille à mon museau… Ensuite, les verres : teintés, ou non ?

    L'opticien s'est remis de son accrochage avec l'alpaga :

    - « Je vois que vous avez besoin de lunettes, ma brave bête. Nous allons donc nous occuper de vous. Comment voyez-vous la femme, sur le tableau, en face de vous ?

    - Et bien, assez floue.

    - Alors, regardez bien : c'est moi qui l'ai équipée. Je fabrique des lunettes de toutes sortes, pour n'importe qui…

    - Je ne suis pas n'importe qui, dites donc, Monsieur l'opticien !

    - Et moi non plus, proteste la dame du tableau.

    Mais l'opticien, tout à coup, semble très contrarié :

    - On a besoin, pour des lunettes confortables, d'un nez comme il faut, d'un espace interoculaire  correct, et surtout, pas de poils !

    L'alpaga a compris, la colère monte. Il arrache les lunettes de l'opticien, qui hurle :

    - Non, je ne vous ferai pas de lunettes, non ! Même pas des lentilles de contact ! Allez-vous raser, d'abord, ensuite j'irai vous chercher, dans votre cirque !

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    5 commentaires
  • Du local, de temps en temps, ça ne fait pas de mal ... 

    sur des sujets tels que le "culturel" (musique, théâtre, ...). Il se passe beaucoup de choses au bout du Monde, et il serait dommage de s'en priver.

    "L'"Emporte-Pièces" est une troupe de théâtre amateur dans laquelle j'ai eu le plaisir de jouer, alors !

    Si vous êtes intéressé(e) par le théâtre, et si vous habitez dans le Sud-Finistère, c'est le moment : un vrai plaisir !

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    5 commentaires
  • ça tourne, ça roule ...

     

    - Maman, j'ai encore le labyrinthe… 

    - Mais… Je t'ai expliqué plusieurs fois que tu ne peux pas « avoir le labyrinthe » : Ce n'est pas une maladie !

    - En tout cas, justement parce que ce n'est pas une maladie, elle fait mal à dire, et elle va me rendre fou.

    - Bon, je t'écoute, explique moi encore…

    - Depuis quelques semaines, ma tête tourne, sans bouger. Ça tourne, vite, sans jamais changer de sens. Ça me saoule complètement, c'est très désagréable et même douloureux. Pénible, vraiment…

    - Penche un peu la tête : tu as sur le crâne une vraie carte du Monde, c'est insensé !

    - Tu sais, à seize ans, ma matière grise tourne à fond, je suis envahi, dépassé ! Je ne peux plus suivre, je deviens un autre. Je panique, tu vois ! J'ai récemment remarqué sur le haut de mon crâne ce labyrinthe qui me rend si malheureux, des petits bonshommes dansent comme des lutins dans les couloirs. Ça chatouille, mais ça ne me fait pas rire, pas du tout.

    Ils se regroupent de temps à autre, au centre, pour des réunions … totalement silencieuses. En tout cas, moi je n'entends rien. L'un d'entre eux s'est approché une fois de moi, et m’a glissé dans l'oreille : « Nous sommes tes neurones. Tu n'entends rien, ou bien tu ne veux rien entendre ? Cette question m'a agressé, tarabusté, j'ai beaucoup réfléchi : je dois me débarrasser de toutes mes labyrintheries, je déteste les labyrinthes, je m’y égare, chaque fois… Maman, tu m’as parlé, une fois, d’un pédopsychiatre. Tu m’expliqueras, un jour, ce que c’est ? Ah, mais oui, tu me l’as déjà dit.

     

    J'ai une idée : un jeu de hasard. Une petite boule serait lancée dans les couloirs de ce qui serait devenu une roulette de casino. 

    Je sortirais du labyrinthe : je fermerais tout, ça allait cicatriser. 

    Je ne sortirais pas : je m'y ferais bien, va, la vie, de toute façon, c'est une loterie.

     

    Maman, Papa, j'ai mal !… »

     

    Loïc Roussain, http://Ecrimagineur.eklablog.fr

    Un sujet proposé sur l’atelier Miletune : http://miletune.over-blog.com

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  • A partir d'une photo de Doisneau : "Dans le train de Juvisy."

     

    Mais à quoi pensent-ils donc ?

    Le gros monsieur : « Qu'est-ce que je fais ici, moi ? Je rentrais chez moi, à Juvisy, si je me rappelle bien, et me voilà qui roule vers Paris ! Mais j'en viens, moi, de Paris ! Je me suis donc endormi, et je suis parti dans l'autre sens… Marie va s'inquiéter, pour sûr, et elle ne me croira jamais… Pourtant elle verra bien qu'il y a encore l'étiquette du prix sur mon arbre, non ? Et puis, je pourrais lui décrire tout le salon de l'agriculture… Et puis enfin quoi, une fugue amoureuse, à mon âge…"

    La dame au chapeau rond : "pas gêné, ce monsieur, il prend de la place sur la banquette ! la place de deux hommes, en largeur, ou de trois petites dames comme moi. Et aucune éducation : l’odeur de la province, à plein nez … Dans sa besace, du fromage, du poisson, que sais-je ? Et cette chose, là, ce petit arbre maladif ? Ridicule ! Je suis sûre que sa dame n’en voudra pas !"

    Le jeune homme : "oh non, moi je ne pense à rien, et il ne faut pas m'embêter. Je reviens d'un long week-end de java, alors, laissez-moi dormir…"

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  • Tu sais quoi, mon cher Donald ? Dès que je te vois, sur CNN, je fais un grand retour vers mon passé. Et tes interventions présidentielles, sur Touhiteur ! Qu'ils sont doux, ces vrais instants magiques … et je regrette amèrement de ne pas bien comprendre ton anglais, pour déguster ces bulles de bonheur.

    Je suis d'ailleurs persuadé que tu n'as pas perdu cette vision du plaisir, Donald, car tu as toujours le cœur à rire, n'est-ce pas ? (oui, on appelle ça le plaisir, chez toi).

    Tu as la chance, toi – gros veinard – d'être parvenu à te glisser dans l'âge si pur, si innocent (si, si) de l'enfance. Et tu y es resté, bien coincé … Innocent, va ! Enfance ? Non, car un enfant n'est pas forcément stupide.

    Depuis, tu nous gratifies, presque quotidiennement, de tes dernières facéties, blagues et bons coups : Un jour le Mexique, un autre la Syrie … un vrai boute-en-train, tes clowneries sont un délicieux enchantement. La cerise sur le gâteau : le moment où tu n'en peux plus de rire, de rire de tes propres bêtises ; et une bombe ici, et une bombe là, et vous n'avez encore rien vu !

    Quel plaisir nous te souhaitons, si tu savais, Donald …

    Mais ne t'étrangle pas, ou, au moins, pas tout de suite : On veut le partager, ton plaisir …

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