Un 8 mai, jour de la commémoration de la victoire de 1945, à l'entrée de la Ville Close de Concarneau. Un groupe de femmes est arrivé, elles se sont installées en plaisantant, arborant de grands sourires. Libérées, pas coincées pour un sou, elles ont répondu à l'invitation du Mouvement de la Paix, elles se présentent : Les "Vocal Barbak, de Lorient, collectif de femmes engagées".
Les touristes, très nombreux en cette période de "ponts", semblent, pour certains, interloqués. D'autres sont indifférents, ou pressés en tous temps et en tous lieux, et poursuivent laborieusement leur chemin dans la foule et dans le défilé de gaufres, glaces et autres.
Mais les incantations produisent peu à peu leurs effets : Des voix d'alti, graves, fortes, profondes, égrènent des litanies ou des chants de protestations, de luttes qui ont en commun le féminisme et le pacifisme.
De grandes banderoles du Mouvement de la Paix sont déployées. Très vite un bon nombre de spectateurs sont envoûtés par la force de ces voix convaincantes. On applaudit, on reprend en choeur les chants du groupe chilien Quilapayun ...
"El pueblo unido, jamas sera vencido"
Et un maître-mot / slogan du Mouvement de la Paix :
"Si veux la paix, prépare ... la paix !"
"Quilapajun" : un nom de groupe musical, mais, bien plus, un cri, un appel, une lutte des années 70 ... Plus précisément 1973, dans le Chili de Pinochet.
Pour moi, "adulescent" à cette époque où le mot n'existait pas encore, les luttes au Chili étaient très présentes. je les vivais au jour le jour, je souffrais avec Victor Jara sur l'arène ...
Q U I L A P A J U N
Fureur du rêve.
Fureur de la révolte.
Notre fureur est juste,
Nous aurions le droit,
Le devoir, de la violence.
La mer est rouge
Comme notre cœur,
Violenté, écorché,
Torturé,
Indécence écarlate
De la colère explosive.
Je valserais les mots
S’il fallait les valser,
Mais la voix du bandonéon
Expire lentement,
Impuissante.
Les martyrs ont souvent
Le cœur en sang,
Le sang aux yeux
Les yeux en larmes.
Creuse, Petit, et n’oublie pas :
Sous le sable des plages, sous le sable des stades
Encore, et toujours, du sang.
Chants de vie ,
D’espoir, de justice, jamais ne seront vains.
Loïc Roussain.
Très belle évocation, c'est comme si on y était. Ces femmes ont raison de manifester et de se faire entendre,
mais la paix un jour sur terre, je n'y crois plus...