• Rêve glacial

     

    Mais n'hésite donc pas ! Est-ce le prix qui t'arrête ? Tu sais, ce n'est pas un problème, pour moi. Et puis ce serait un tel bonheur pour ton garçon, ce doux rêveur qui vit la tête dans les vagues ...

    Regarde bien : Ce n'est pas une "marine" traditionnelle, qui ne lui plairait pas, qu'il traiterait de "biniouserie pour touristes". Non, ce tableau est chargé de mer, pour la violence ; d'eau de pluie, pour la tristesse ; de nuages gris, pour la mélancolie. Au fond, tout là-bas, une ville en front de mer. Les hauts immeubles ont les pieds dans l'eau, sans doute une marina impersonnelle, anonyme, inquiétante.

    Mais l'ambiance hostile est adoucie par la présence rassurante de deux bateaux de pêche, seules couleurs dans le tableau. Leur présence ici est totalement incongrue, inexplicable, le comble pour des bateaux dans un port ...

    Nous avons changé de cap, car nous ressentions sans l'exprimer une incompréhensible oppression, une menace. Nous voguons à présent près d'une île que je n'ai jamais remarquée auparavant ici. Elle est couverte d'immenses pains de béton qui montent vers le ciel. Il en sort une musique extra-naturelle, céleste. Envoûtés, nous nous approchons de celui qui se trouve à notre portée, le touchons : De la glace ! Tous ces blocs sont faits de glace ! Ils sont tous venus du nord, créés par les ruptures des icebergs ...

    Mais je vois, dis donc, que tu es, toi aussi, entré dans le rêve - ou le cauchemar - et que tu as trouvé le cadeau pour ton fiston !

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  • Au détour d'un immeuble gris du bas de la ville s’élevait discrètement un vieux pommier qui en avait subi des guerres,

     Un de ces héros inconnus qui en ont sauvé des vies mais ne l'ont jamais dit.

    Tendant un bras méchamment tordu vers le haut de la place, il nous désignait le kiosque à musique où vivaient les oeuvres de Wagner souvent jouées pour les soldats gris.

     D'aucuns vont dire que c'était uniquement pour les Allemands "calmés et  pas si mauvais"

     J'avais peur des Frisés comme disait mon père. L'arbre pourtant me rassurait, il tapait la mesure du pied quand  la musique jaillissait,

    Chaque jeudi matin sur la place du château. 

    Je venais d'entrer en sixième et, fièrement, avec les enfants des gradés de la Marine, 

    Nous faisions des courses de patins à roulettes, profitant de la forte pente vers la forteresse. 

    Pour ma part j'ai quitté ma ville qui j'en suis sûr m’aime encore.

     Je reviens souvent saluer mon vieux pommier, qui chaque fois m'adresse un  clin d'œil, 

    M’asseoir sous le petit abri qu'il m'offre et où je me blottis. 

    C’est son petit cadeau secret, ma récompense. 

    Et le cœur de ma ville joue alors pour moi tout seul une symphonie, toujours la même, magnifique. J’enlace alors le tronc de mon arbre le pommier et l’embrasse : Cette musique n’a jamais été écrite ni jouée, elle n’existe que pour nous deux.

     

     

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  • Au col de l'Aubisque
     
    Était-ce vraiment une bonne idée d'avoir emprunté cette route du col de l'Aubisque ? Notre camping-car au moteur un peu limite, s'essouffle, peine; je rétrograde, régulièrement, pour le soulager.
    Depuis ce matin, je suis dans le coton. Ayant très mal dormi sous l'orage, j'ai passé une bonne partie de la nuit à laisser  mon esprit vagabonder. D'habitude durant mes nuits blanches je me lève, je vais me servir un grand verre de lait, discute sur Internet avec des gens du bout du monde pour qui c'est le milieu du jour. Mais ici sous la pluie battante… Et personne aux alentours.
    Pour Annie, près de moi à sa place de co-pilote, des séries de virages, c'est le précipice, le grand plongeon. Puis, après une nuit de cogitations sur les sujets mille fois ressassés, ils trouvent ici leurs prolongements : la maladie, la peur du grand départ. La route est monotone, passe lentement, de plus en plus dangereuse car très monotone, dans son cocon. Aucun paysage, nous ne voyons strictement rien. Je n'ai même pas eu l'idée de mettre de la musique. C'est pourtant mon habitude : Il semble qu'en ce moment cela serait déplacé car trop risqué. Nous n'avons pas du tout échangé lors de la montée, comme envoûté dans ce monde irréel où souvent il me semblait ne plus tenir un volant entre les mains. Prochain virage. ll suffirait d'un rien. Tellement vite fait…
    Et puis grand soleil. Depuis quelques secondes règne un soleil magnifique sur un fond de ciel bleu immaculé. Des voitures, des motos, sont stationnés près d'un bar et d'un magasin de souvenirs : nous revenons à la civilisation, nous avons franchi les ténèbres, l'opacité, le doute. L'itinéraire montant était à sens unique. Donc, aussi, demi-tour interdit ...
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  • J'ai un copain qui a une situation formidable : Il a cinq mille personnes en dessous de lui !

    Il tond le gazon dans un cimetière...
    Citation de Pierre Doris

    Ceci pour vous informer que je suis encore là ... comme aurait dit Pierre Desproges

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  • Il y a tellement de choses plus importantes dans la vie que l'argent,

    mais il faut tellement d'argent pour les acquérir.


    Citation de Groucho Castex Marx

     

     

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  • Combien de fois par mois errait-il dans ce lieu magique, sans rien acheter ? … 

    Il avançait, tête basse, passant anonyme, sans but. Il était seulement là pour voir du monde, passer son temps, assister aux rencontres sans y participer, entendre les conversations sans les écouter. 

    Fulgurante, une idée lui vint à l'esprit : « Mais oui tiens, pourquoi pas, allez, cette fois-ci, ose, tu en as le droit, tu sais bien que c'est toi, toi seul, qui décides. Il fit un pas vers la petite boutique, s'arrêta. La jeune femme le regardait depuis un moment déjà, un joli sourire aux lèvres.  

    Comme s'il sautait yeux fermés dans une piscine, il s’approcha de la table où discutaient deux amoureux, demanda si la petite table près d'eux était libre, puis se retourna comme s'il allait s’enfuir. 

    Elle a dit « mais bien sûr, monsieur ». Et les deux jeunes ont repris leurs échanges …

    … Et si nous y allions, mon chéri ? Oui, chef ! j'arrive ! ils se levèrent et s'éloignèrent en riant.

    Alors la jeune femme s'approcha pour prendre la commande. « Je suis idiot, mais quel idiot, je n'ai même pas pensé à choisir mon gâteau ! » 

    Puis, au hasard : « Celui-ci … s'il vous plaît. » Une explosion de couleurs. Professionnellement elle se fit un devoir d’égrener une longue liste des ingrédients de la gourmandise. Une crème, garnie plein de bonnes choses, remplissait un trou pour faire un muffin. Préférez-vous celui-ci ? Ou celui-ci, très bon aussi, au chocolat noir, ou... 

    Agacé, il lui lança « non, non, là, devant, s'il vous plaît".

    Merveilleux, ce gâteau ! Mais à vrai dire vrai, il n'était pas venu là pour ça. Il avait été attiré par l'ambiance. Cette oasis reposante, isolée du bruit, de la foule. Il était pourtant venu là pour voir du monde, enfin !  Cette petite table, ce monde tout en rondeur, ces lumières blanches, mélanges de néon et de couleurs plus douces… Il était perdu à présent dans une méditation étrange … 

    Muffin

    - « Alors, Monsieur ça a été? Vous avez apprécié ? C'était bon ? » Ses paroles étaient des caresses, des touchers irréels sur son visage. Il les vit bien, les étoiles qui brillaient dans ses yeux. Il remarqua tout à coup qu’elle était très jolie.

     Il régla la consommation, bredouilla quelque chose, s’éloigna dans la grande allée. Après quelques pas il s'arrêta, se retourna. Elle le regardait, étonnée. Quelques secondes d’une sorte de lévitation. Il devint tout à coup un autre. Il revint, en courant presque. "Les muffins … excusez-moi, est-ce je peux prendre celui-ci en photo ?" Alors les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et avec un grand sourire magnifique : « Mais oui, bien sûr, » et après quelques secondes, « Il était si bon ? » 

    « Il était très bon, oui, mais ce n'est pas ce muffin que je viens de prendre en photo. Ce sont quelques minutes de plénitude heureuse. Je poste dans un blog sur Internet, vous connaissez ?  Avec votre permission, j’y posterai cette photo, avec un commentaire. 

    C’’est ainsi que je me fais une collection d’instants heureux...

     

     

     

     

    Je reviens parfois sur des textes qui m'ont bien plu, parce que j'ai eu du plaisir à les écrire, ou parce qu'ils m'ont aidé à extérioriser des "mal-à-dits".

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  • LE SAGE

    Nous avons investi le corps de ferme depuis deux bonnes heures déjà. L'air s'est alourdi, les couleurs se fondent en volutes sombres. Jop et moi grillons des grosses tiges de bleu âcre et violent; moi j'alterne mes deux pipes, bourrées à l'Amsterdamer dont la saveur me brûle les lèvres et la langue.

    Ils ont parlé, au commencement de la soirée, des pommes de terre qui ont été semées, de la maladie à laquelle elles échapperaient sûrement cette année, du temps ("Il n'y a plus de saisons" ...). Puis Lucien, le jardinier, a entamé avec Jop une conversation de spécialiste, évoquant la commande de nouvelles machines pour l'entretien des jardins de l'Arsenal de Lorient. Corentin, fatigué, cligne des yeux et semble survoler un rêve éveillé. Je lui parle de sa femme Marie, ma belle-mère. Il aime ça, est intarissable sur ce sujet sacré mais toujours sur la réserve, pudique. Moi, je ne me lasse pas d'évoquer sa fille, ce qui le ravit, évidemment !

    Lucien a remarqué ; il continue à nourrir les débats sur les mérites de telle ou telle tondeuse ou sur le dernier modèle due taille-haie thermique. Il sait que Jop n'a que cela en tête et qu'il n'aime pas parler des femmes. Son visage, dissimulé par sa longue chevelure raide, se ferme lorsqu'il entend un prénom féminin. Alors ses paupières et son front se crispent. Il ne participe jamais, non plus, aux plaisanteries grasses, d'un goût douteux, que les hommes pratiquent souvent entre eux. Il se referme sur lui-même, s'isole dans son monde intérieur, dès que la conversation aborde ce sujet. Dans ce cas il devient très volubile, passe d'un sujet à l'autre pour meubler le silence. Ou bien le voilà muet, impénétrable, l'air inquiet et menaçant à la fois, comme s'il craignait de dévoiler un secret conservé difficilement depuis longtemps.

    Nous n'avons jamais su si Jop était, ou avait été marié. Et pour rien au monde nous n'aurions songé à lui poser la question.

    Pendant que j'écrivais il s'est levé, est venu derrière mon dos. Il a vu mes lignes, a saisi sèchement mon verre sur la table, il m'a simplement fixé longuement, intensément. J'ai compris, je suis sorti, attendant mes compères dans le jardin.

    Je n'irai jamais plus siroter le porto de Jop.

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  • Espagnes

     
    Un petit vent chaud souffle au dehors, et les branches légères bruissent, accompagnant le froufrou des pages du gros livre de l'enfant. La mère, derrière le muretin en briquettes rouges de la cuisine, observe, et écoute . Le père et son fils dialoguent à voix basse, dans la fraîcheur du salon bien ombragé.
    L'enfant feuillette une anthologie de poésie. Aujourd'hui, ils ont choisi l'Espagne. Le père parle doucement de Federico Garcia Lorca, puis se perd un peu dans des digressions sur la littérature portugaise, les textes de fado, les chansons d'Amalia Rodriguez.
    Retour dans l'Espagne de Paco Ibanez, de Cervantès, de la Valle de los Mortes, du Caudillo Franco... Puis tout se mêle, et le père raconte quand l'enfant, à Tolède, courait en pleurant derrière le car des touristes, qui ne voulaient pas de ses abricots.
    Autour d'eux, pas de décor, rien. Nul besoin. Tout est imagination, rupture avec le réel, plongée dans la page. L'enfant hésite entre pleurs et sourires, car le discours de son père vacille aussi du rire aux larmes, de la nostalgie à la joie simple. L'enfant ne dit presque rien. Il approuve de la tête, ou alors ses yeux posent les questions. Il pousse parfois un petit cri de plaisir, ou pouffe doucement.
    Ensuite, Pablo et Orlando, les deux Manouches, "s'écouteront", comme ils disent, un Django Reinhardt...
     

    Espagnes

     
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  •  

    La porte Tourville.
     
    Tiens, c'est vrai, je m'appelle en effet « porte ». Mais je ne suis pas une porte ordinaire, en bois, dans une maison, servant uniquement - oserai-je dire « bêtement » ? - de passage, autorisé ou non, entre deux pièces. Non. Je suis une des portes majestueuses, métalliques, et même bien protégées - blindées, quoi ! - de l'arsenal de Brest, une des portes de la DCAN (« Direction des Constructions et Armes Navales »). On dit à présent : DCN (« Direction des Constructions Navales ») - on a sans doute rendu les armes... Mais tous les hommes qui me franchissent, matin et soir, continuent d'utiliser le fameux sigle de quatre lettres.
    Je suis la porte Tourville, qui donne accès au bassin à flot, et, plus loin, aux « bâtiments en fer », ainsi nommés au temps où la plupart des navires étaient de bois, et où le fer était exception.
    Tous les matins, à huit heures précises, une sirène me hurle dans la tête, et appelle vers les ateliers tous les arpètes, les ouvriers, les chefs de travaux, les contremaîtres… De temps à autre, pour la forme, les policiers maritimes postés à l'entrée réclament - au hasard, disent-ils - les papiers des travailleurs, et principalement la fameuse carte d'identité nationale. Car ici, point d'étranger : Tout ce qui se passe est strictement militaire, français, et secret…
    Mais on m'a dit que beaucoup de pères aiment tout de même « percer les secrets », un petit peu, le soir à la maison, sous les demandes réitérées de leurs enfants : ainsi, Auguste a révélé à son fils Loïc qu'il a fois, en une seule semaine, démonté entièrement les moteurs d'une cinquantaine de Vélosolex, pour les nettoyer dans la machine à laver spéciale, avant leur révision… Secret d'État, n'est-ce pas ?
    Le soir, à dix-sept heures trente, la sirène vient sortir de sa torpeur le quartier du Moulin à poudre, du côté de Kérinou, et des groupes sortent en grappe, trottant vers le bus, ou leur cyclomoteur, quelques-uns vers leur voiture. Certains s'attardent traditionnellement au bar « à l'abri de la tempête », désert juste avant la sirène, mais qui s'emplit alors en deux minutes…
    Moi, je me referme lentement, sans jamais grincer (tout est parfaitement entretenu, ici, voyons !)
    Le policier maritime, après un salut militaire, adresse un signe négatif au fils d'Auguste, qui espérait, son Nikon en main, garder un souvenir…
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  • Une simple pierre

    Si vous descendez, comme disent les Parisiens, un jour dans mon pays, vous trouverez en bas de la carte, comme disent les enfants, un petit village dans une grande région. Tous deux portent le même nom de "Roussillon". Roussi comme la nature en fin d'été, rouge comme la roche sous le soleil. Rouges, partout, façades des maisons, chemins, visages des hommes qui y ont travaillé toute leur vie ...

    Avant, il y a très longtemps, des carrières y avaient été creusées et le village prospérait dans la tranquillité et l'insouciance. Au XIXème siècle se créa un petit cercle de poètes. Ils eurent l'idée de réserver près du village, en lisière de la colline, un jardin bien protégé du soleil, qui devint aussi tôt le Jardin des Amoureux. Combien de couples se sont formés ici ? ... nul ne le sait. Le site fut vite bien connu et renommé. Les jeunes gens et jeunes filles convergèrent, certains de très loin. On m'a dit que certains sont même venus de Bretagne.

    Mais beaucoup s'égaraient en cherchant le Jardin des Amoureux. Alors le maire du moment fit déplacer des petits blocs de pierre ocre, et on les aligna le long des sentiers.

    Un signe de ralliement : Un coeur, bien sûr, rouge comme l'amour fou et comme la passion, celle des Occitans.

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  • Depuis un mois elle recevait des courriers assez curieux, des lettres parfois agressives et menaçantes, ou bien facétieuses et d'un humour décalé assez plaisant. Elle s'était renseignée : ses voisins étaient dans le même cas. Plus étonnant : ces lettres étaient de plus en plus souvent postées sur les réseaux sociaux, où elles devenaient rapidement virales. Le plus surprenant était que le papier était toujours assez gluant, pâteux, avec… une odeur de potage ! Le mystère fut bientôt levé. Cette pâte venait en fait de ces toutes petites nouilles dont on garnit parfois les potages et les soupes, en forme de lettres de l’alphabet, avec lesquelles des milliers d'enfants ont joué, composé des mots, associant le jeu à l'écriture. Avions-nous affaire à un déséquilibré ? Nous ne tardâmes pas à trouver quelques exemplaires de ces lettres minuscules collées au fond des casseroles et des assiettes de la cantine… Madame Mac Haronys se réveilla brusquement, se heurtant le front à la table d'écolier où elle s'était assoupie. Elle ne quittait plus désormais cette salle de classe, déserte dans une école déserte, dans une ville déserte. Sa vie, totalement vide depuis plusieurs années, était habituellement strictement dévolue à sa profession, et ses élèves, qu’on lui avait arrachés si brusquement, lui manquaient tant… Se redressant, elle ouvrit lentement sa main au creux de la paume … Le mot é.c.r.i.t.u.r.e, avec du ketchup, ça tenait bien, dites donc !

    Missives

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  • Fête du Vélo Quimper – 3 juin 2020

    Kernavélo

    Mercredi 3 juin 2020, c’est la journée mondiale du Vélo.


    Kernavélo vous invite à fêter cette journée et à participer à

    une Vélobulation à Quimper, mercredi 3 juin 2020, entre 17h30 et 18h30.

    Originalité de cette déambulation cyclable : le départ est libre, à n’importe quel moment et sur la durée de votre choix sur le créneau horaire 17h30 – 18h30 ; et vous démarrez d’où vous voulez le long du circuit proposé d’une distance de 3,5 km, pour l’essentiel le long des quais et des aménagements cyclables de transition.

    La vélobulation est une convergence


    Merci de respecter le sens du circuit suggéré : des bénévoles de Kernavélo, identifiés par leur gilet fluo au logo de Kernavélo, tourneront sur le parcours.

    Repérez-les et suivez-les en respectant les distanciations physiques, de l’ordre de 3 mètres entre cyclistes.

    Progressivement, un cortège se formera pour donner corps à cette vélorution (au sens de cyclo-déambulation circulaire).

    Le message de cette action sans point de rassemblement, sans leader et toute en mouvement : les habitant.e.s de Quimper réclament des axes cyclables sécurisés et continus. Les aménagements cyclables de transition mis en place pendant la crise sanitaire préfigurent l’urbanisme de demain et la politique cyclable que la nouvelle équipe municipale prochainement élue devra mettre en oeuvre.

    Mercredi 3 juin 2020, les mécanos de l’atelier participatif Kernavélo vous accueillent pour vous aider à réparer votre vélo.
    L’atelier est ouvert tous les 10 jours environ (1 mercredi sur 3 et 1 samedi sur 3, en alternance) …

    Mesures Covid-19 :
    > le respect des contraintes sanitaires liées au Coronavirus nous obligent à restreindre l’accès à l’atelier à 2 animateurs + 2 bricoleurs, soit 4 personnes simultanément présentes dans les locaux.
    > Merci de vous présenter à l’atelier muni d’un masque et si possible de gants souples et fins pour vous protéger sans vous empêcher de bricoler.
    > Liquide hydro-alcoolique, point d’eau et savon seront à disposition
    > Jusqu’au mardi 2 juin, prévenez si vous souhaitez passer à l’atelier, et envoyez un mail à atelier[at]kernavelo.org. A défaut, présentez-vous à l’atelier à partir de 14h, et les animateurs vous préciseront à partir de quelle heure il sera possible de vous laisser accéder au local.

    Vous ne connaissez rien ou pas grand chose à la mécanique vélo?
    Les bénévoles de Kernavélo sont là pour vous accompagner et vous montrer les trucs et astuces qui vous permettront de gagner en autonomie.
    Et alors, à vous les balades au long cours! Vous saurez presque toujours vous tirer d’affaire, même le dimanche quand les vélocistes sont fermés.

    La fréquentation de notre atelier nécessite d’être adhérent.e à Kernavélo. L’adhésion permet en outre de participer aux autres activités de l’association.

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  • Et ... tu ... tu en es sûr ?

    - Mais oui, bon sang, j’en suis sûr ! Je t’ai déjà dit que c’est moi qui ai pris cette photo, derrière un grand temple de Pékin, l’année dernière ! Tu peux me croire, tout de même …

    - Et … c’est qui, alors ?
    - Je ne te le dirai jamais, cela pourrait créer un conflit. Un horrible conflit, avec sans doute une fin nucléaire. Tu sais bien que là-bas on ne joue pas avec ça !
    Je vais seulement te donner un indice : Si on regarde bien, mais vraiment bien, on peut s’en rendre compte. Pas évident, je sais, c’est peut-être ça qui crée le charme.
    - Tout ce petit monde est charmant, non, ici ?
    - Oui, bien sûr. Mais regarde bien, je répète.
    - Et que dois-je voir, au fait ? Je vois seulement quelques membres de l’Opéra de Pékin qui jouent innocemment avec les filles du Bolchoï, après leur spectacle commun. Une première, en Asie. Tout le monde semble bien échauffé, dis donc.
    - Ah, tant pis, je craque. Regarde la petite mignonne, au milieu. Approche-toi … sa bouche … son menton … 
    - Une bosse ! Il y a une bosse !
    - Ça s'appelle une pomme d’Adam. Dans le feu de la fête, il n’a pas pu résister. Il va même, en douce, rester à Pékin, 
    le chef d’orchestre du Bolchoï !

    - Rhooooh! Tu en es sûr ?

     
    Loïc R.
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  • L'affiche de présentation de ma librairie préférée, à Quimper.

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  • J'ai voulu aujourd'hui remettre la main à la pâte, et revoir en même temps le "mode d'emploi" de ce blog ... Saurai-je encore m'en tirer ? Si c'est le cas, je m'y remets, après toute une série de (més)aventures sur lesquelles il n'est aucun besoin de revenir. J'ai donc repris le texte ci-dessous ...

     

    Odeur des pluies de mon enfance.
    Derniers soleils de la saison !
    A sept ans comme il faisait bon, 
    Après d'ennuyeuses vacances,
    Se retrouver dans sa maison !

    La vieille classe de mon père,
    Pleine de guêpes écrasées,
    Sentait l'encre, le bois, la craie,
    Et ces merveilleuses poussières
    Amassées par tout un été.

    Ô temps charmant des brumes douces,
    Des gibiers, des longs vols d'oiseaux !
    Le vent souffle sous le préau,
    Mais je tiens entre paume et pouce
    Une rouge pomme à couteau.

    René-Guy CADOU - 1920/1951

    Un souvenir d’école : le moment de la « récitation », 
    d’après le poème de René-Guy Cadou : « Odeurs des pluies de mon enfance ».

    Les grands sont, selon leur habitude, entrés les premiers en classe, nous bousculant dans l’escalier et le couloir. Nous, nous suivons calmement, et nous nous installons, bien gentiment… Il ne nous manque que l’auréole au-dessus de la tête…
    Alors, M. Appriou déclare – et c’est pour moi un des meilleurs instants de la semaine - : « Récitation ! ». Il rejoint sa place favorite, au fond de la classe, près de l’armoire, et allume un poste de radio en plastique blanc, tout en formes arrondies, « La Voix de son Maître »… Et nous devons, les mains à plat sur nos tables, écouter les modèles de diction, avec des exemples, et nous nous exerçons, sur commande, à répéter. Et défense de sourire !
    M. Appriou a une voix curieuse, métallique, presque celle d’un robot. Il a été opéré d’une maladie dont nous ne savons rien… et, en plus, il est totalement sourd, malgré son appareillage. Il y a longtemps que nous nous en sommes aperçus et, d’un commun accord tacite, nous faisons tous avec, c’est à dire que je ne me souviens pas avoir connu un maître plus respecté, plus aimé, et même, quant à moi, adulé à un point qu’il fut un modèle…
    Puis c’est le tour des volontaires, pour réciter. Moi : toujours ! Déjà le goût du théâtre, peut-être, ou du Grand Guignol ?
    « La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, de Jean de La Fontaine ». Je l’adore, cette grenouille ! Je la fais vivre, je la vois, je la fais grossir, et je déclame, sans parler fort – ça ne sert à rien ! – mais avec vigueur, gestes, et grimaces ! Je m’identifie à la bestiole, et, au moment où j’explose, je parviens à donner à tous l’illusion de projeter toutes sortes de débris grenouillesques sur les murs de la classe, et M. Appriou, suprême hommage, éclate de rire en applaudissant…
    La plus belle minute de ma semaine vient de passer, les autres élèves – mes rivaux ! - vont à présent égrener leurs sempiternels Emile Verhaeren, ou Maurice Carême , qui me font bailler…
    J’ai revu mon maître, quelques années plus tard. Il était en retraite, se souvenait bien de moi et de ma grenouille, ce qui me flatta beaucoup.
    Moi, je m’apprêtais à « reprendre le flambeau », selon son expression… Mais la radio scolaire n’existait plus.
    J'ai écrit ce texte en 2004. Je suis appareillé, moi aussi, à présent, d'aides auditives ...Récitation

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  • On aura ta peau

     

    Cette belle soirée
    Oscar s'en souviendrait sûrement
    Rêves d'Eden et de volupté
    Ondines attirantes
    Naïades envoûtantes
    Alors que tout partait à vau-l'eau
    Vénitiens, Lombards, Romains
    Italiens en détresse
    Redoutaient la douleur et la mort
    Usés par la litanie des nombres de victimes
    Suprêmes efforts
    Organes vitaux devenus impuissants
    Noyades en désespoir
    À quand mon tour
    Urgences
    Régulateurs respirateur
    A tous les soignants bravo
    Tous les dés sont jetés
    Priez si c'est votre espérance.

     

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  • Depuis un mois elle recevait des courriers assez curieux, des lettres parfois agressives et menaçantes, ou bien facétieuses et d'un humour décalé assez plaisant. Elle s’était renseignée : Ses voisins étaient dans le même cas. Plus étonnant : Ces lettres étaient de plus en plus souvent postées sur les réseaux sociaux où elles devenaient rapidement virales .
     Le plus surprenant était que le papier de ces lettres est toujours assez gluant, pâteux, avec... une odeur de potage !
    Le mystère fut bientôt levé. Cette pâte venait en fait de ces toutes petites nouilles dont on garnit parfois les potages et les soupes, en forme de lettres de l’alphabet, avec lesquels des milliers d'enfants ont joué, composé des mots, associant le jeu et l'écriture. Avait-on affaire à un déséquilibré ? On ne tarda pas à trouver quelques exemplaires de ces lettres minuscules collés au fond de la casserole et des assiettes de la cantine...
     Madame Mac Harony se réveilla brusquement, se heurtant le front à la table d'écolier où elle s'était assoupie. Elle ne quittait plus désormais cette salle de classe, déserte dans une école déserte, dans une ville déserte. Sa vie, totalement vide depuis plusieurs années, était habituellement strictement dévolue à sa profession, et ses élèves, qu'on lui avait arrachés si brusquement, lui manquaient temps...
    Se redressant, elle ouvrit lentement sa main. Au creux de la paume, le mot  é c r i t u r e , avec du ketchup ça tenait bien.
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  • Attention : Regardez bien cette vidéo : https://twitter.com/i/status/1239156863150759937

    Vous avez vu ? Bon, d'accord, ça se passait au Touquet, bon, il n'y avait presque personne ... mais encore ? mais encore ? re-regardez bien, si, si, ils l'ont fait, ces irresponsables ! Et il est soi-disant "au service de la santé de ses concitoyens" ... Pfuuu

    Alors, mettons nous d'accord : Manu et Birgitte, oui tous les deux, ont, au moment crucial, celui où on va déposer l'enveloppe dans l'urne, ils ont, donc, TOUCHE le bord de la fente de l''urne !!!

    Je vais téléphoner cette flash-info à BFM-TV, vous pourrez certainement entendre les commentaires des commentaires ce soir . Merci qui ?

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  • Toi, ma mère enivrée d'amour et enlivrée de tes songes, éblouis moi.Tu sais mieux que quiconque le reflet mauve des forêts.  Une extase se lit sur ton visage mais demain à qui dirai-je que les oiseaux meurent en exil, que je sème des graines, plein d'espoir ? j'ai échoué dans mon parcours, alors voici ma lettre d'adieu, le dernier rendez-vous, fuite et fin, la craie dans l'encrier. Le souffleur de rêve, un jour, demain, te mènera dans une ballade pour une boussole dans le capharnaüm des grandes ondes. Les nuits de lune pleine, les lions vont boire quelque part.

    Mère et enfant. Picasso

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  • A comme alphabétisation,

    B comme bêtifier,
    C comme c’est ballot !
    D comme démocratiser, oui mais ...
    E comme élèves en furie,
    F comme fichus gamins,
    G comme gosses de riches.
     
    Honte comme honte à ceux qui, comme 
    Icare, se brûlent les ailes,
    Jolis papillons …
     
    Koalas … avec un k ou un c ?
    L comme là est la question 
    Mais un peu de sérieux
    N’en abusez pas mais
    Osez, risquez les fautes d’orthographe !
     
    Premiers de la classe
    Qui se pavanent,
    Rois de l’inutile,
    Souverains de la vanité
    Triomphant de la dictée de Pivot !
     
    Ubus rois imbéciles,
    Voyeurs des analphabètes cahotants,
    Walises déjà prêtes, pour la classe des crétins !
     
    Xénophon et tous les auteurs anciens
    Y verront tous vos échecs et vos 
    Zizanies puériles et stériles.
    Loïc R.
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  • "Un bonbon sur la langue » 
    Les subtilités d'une langue ce sont des bonbons qu'on savoure. La simplifier artificiellement c'est l' abaisser, l'écorcher, porter atteinte à son histoire et à la culture dont elle est l'outil.  
    Les enfants - et les adultes-  n'ont rien à gagner au laisser-aller, au laxisme, qui peut dénaturer ce que l'on veut exprimer, à cause d'à peu près et de quiproquos. Ce n'est pas par les décrets de vénérables professeurs qu'une langue évolue, mais par son usage populaire, et quotidien : les mots nouveaux deviennent à la mode et s'installent tout seul, ou pas, selon les différents emplois.
    L'orthographe est la richesse d'une langue. Le mot est bâti sur son étymologie, science passionnante, envahissante et non poussiéreuse car elle accompagne son devenir.

    Loïc R.

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  •  Dromadaire

     
    Sous la pluie battante, l’homme courait, épuisé, l’air hagard, et trébuchait sur les pavés des vieilles ruelles, impitoyables. Il émettait des gémissements confus, incompréhensibles. « Qu’ai-je donc fait ? Que m’arrive t’il ? … »
    Il allait crier grâce et s’agenouiller devant ses bourreaux, qui ricanaient derrière les essuie-glaces du taxi mauve. La voiture brillait de mille feux devant les néons multicolores. Il était englouti par cette immense fête foraine impromptue, et commençait à divaguer, près du délire.
    La grande roue vibra, hoqueta puis s’immobilisa net, trois jeunes femmes en tombèrent en hurlant.
    Il souleva les pans de son complet marron, profita du désordre pour disparaître en cinq-sec dans la foule.
    Cela se passe à Paris, paraît-il. Paris, oui, mais où ? Un monument, oui. Le monsieur, là, devant … Il marmonne, un rictus aux lèvres. Ou alors est-ce un sourire ? Ou alors il s’ennuie. Eh bien oui, mais il est payé pour ça.
    Un chameau à Paris, oui. Non, un dromadaire.
    Comme Nathalie à Moscou,
    Brel à Bruxelles,
    Les demoiselles à Rochefort, oui, bon, Il s’ennuie, baye aux corneilles même si on n’en trouve pas ici, à s’en décrocher la mâchoire. Les femmes qui ont chaud piétinent et elles s’ennuient aussi.
    « Tiens, elles vont faire les magasins », constate t’il gravement. "ne bouge pas, Dromadaire, surtout pas ». Et elles magasinent, elles emmagasinent - le dromadaire est là pour porter - elles usinent, petites demoiselles des magazines, elles ont chaud, encore plus chaud, et elles n’aiment pas ça et grimacent. L’homme dégouline tout autour, partout, dégouline - que c’est sale -, coule, se répand, ne répond plus de rien, inonde les bords de Seine.
    Il rêve d’une cigarette, la dernière sûrement et c’est tant mieux. Les femmes ont disparu, happées par les vitrines alléchantes. Les vitrines dégoulinent aussi, à présent. La voiture-balayeuse passe, impuissante.
    Une Camel. Il rêve d’une Camel. Comme celles d’autrefois. Comme quand il fumait ça ou alors les Royale menthol. Mais ici pas de royales. Odeurs du désert, de transpiration, d’asphalte, de foule. Les pots d’échappement fument et enfument.
    L’homme pénètre dans la station de métro et se repaît de la gamme des parfums Camel, qui l’enivrent, et il s’envole doucement et gracieusement au-dessus du monument ...
     
    Loïc R.

     

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  • caresse /// terrorisme

    carabistouille /// cynisme

    Quand face aux trafics, magouilles et combinaisons,

    on feint avec cynisme de bannir le terrorisme

    rien ne vaut le refuge des carabistouilles

    pour tenter de croire encore aux caresses.

    Loïc R.

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  •  Muffin

     

    Le muffin.

     

    Dans cette grande galerie commerciale, il errait combien de fois par mois dans ce lieu magique, sans rien acheter… 

    Il avançait, tête basse, passant anonyme, sans but Il était seulement là pour voir du monde, passer son temps, assister aux rencontres sans y participer, entendre les conversations sans les écouter. 

    Fulgurante, une idée lui vint à l'esprit : « Mais oui pourquoi pas, allez, cette fois-ci, ose, tu en as le droit, tu sais bien que c'est toi, toi seul, qui décides. Il fit un pas vers la petite boutique, s'arrêta. La jeune femme le regardait depuis un moment déjà, un joli sourire aux lèvres.  

    Comme s'il sauta yeux fermés dans une piscine, il s’approcha de la table où discutaient deux amoureux, demanda si la petite table près d'eux était libre, puis se retourna comme s'il allait s’enfuir. 

    Elle a dit « mais bien sûr, monsieur ». Et les deux jeunes reprirent leurs échanges …

    … Et si nous y allions, mon chéri ? Oui, chef ! j'arrive ! il se levèrent et s'éloignèrent en riant.

    Alors la jeune femme s'approcha pour prendre la commande. « Je suis idiot, mais quel idiot, je n'ai même pas pensé à choisir mon gâteau ! » 

    Puis, au hasard : « Celui-ci … s'il vous plaît. » Une explosion de couleurs. Professionnellement elle se fit un devoir d’égrener une longue liste des ingrédients de la gourmandise. Une crème, garnie plein de bonnes choses, remplissait  un trou pour faire un muffin. Préférez-vous celui-ci ? Ou celui-ci très bon aussi, au chocolat noir, ou... 

    Agacé, il lui lança « non, non, là, devant, s'il vous plaît. Merveilleux, ce gâteau ! Mais à vrai dire vrai, il n'était pas venu là pour ça. Il avait été attiré par l'ambiance. Cette oasis reposante, isolée du bruit, de la foule. Il était pourtant venu là pour voir du monde, enfin !  cette petite table, ce monde tout en rondeur ces lumières blanches, mélanges de néon et de couleurs plus douces… Il était perdu à présent dans une méditation étrange … 

    - « Alors, Monsieur ça a été? Vous avez apprécié ? C'était bon ? » Ses paroles étaient des caresses, des petits tapotages sur son visage, il les vit bien, les étoiles qui brillaient dans les yeux. Il remarqua tout à coup qu’elle était très jolie.

     Il régla la consommation, bredouilla quelque chose, s’éloigna dans la grande allée. Après quelques pas il s'arrêta, se retourna. Elle le regardait, étonnée. Quelques secondes d’une sorte de lévitation. Il devint tout à coup un autre. Il revint, en courant presque. Les muffins … excusez-moi, est-ce je peux prendre celui-ci en photo ? Alors les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent et avec un grand sourire magnifique : « oui, bien sûr, » et après quelques secondes, « Il était si bon ? » 

    « Il était très bon, oui, mais ce n'est pas ce muffin que je viens de prendre en photo. Ce sont quelques minutes de plénitude heureuse. Je poste dans un blog sur Internet, vous connaissez ?  Avec votre permission, j’y posterai cette photo, avec un commentaire. 

    C’’est ainsi que je me fais une collection d’instants heureux...

    Loïc R.

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