Au musée de Pont-Aven, une exposition : "paysages de la Bretagne".
'Débit à Doëlan', de Pierre Bompart.
'Joël à la lecture', de Albert Clouard.
Les deux fenêtres.
"Toujours seul, le Mathieu… Et toujours à travailler. Il va y perdre la santé. Et surtout la tête, qu'il va perdre, moi je te le dis.
Moi, là, tu vois, je pense, de mon côté, à mon fils Joël. Encore et toujours. Mathilde était trop jeune pour mourir ..."
Les yeux du marin, perdus dans le vague, s'embrument de larmes. Jean, tout prêt de lui, est un taiseux. Ici on laisse la douleur parler. Les bars de marins sont des lieux où l'on s'extériorise publiquement mais sans bruit. On pousse une gueulante, parfois, et les copains comprennent.
Joël a trouvé un refuge et une évasion dans la lecture. Il a dû arrêter l'école car il va devenir soutien de famille. Il devra s'y résoudre, ça lui est tombé dessus comme une vague traîtresse. Son regard court du livre à la fenêtre. Il a presque fini le volume, il pourra bientôt en changer à la bibliothèque paroissiale, où il apprécie de pouvoir se blottir dans les paroles bienveillantes de Monsieur l'Abbé.
A chacun sa solitude, mais la mer est là, nourricière, tendre et compréhensive.
Elle est leur bouée, leur lien indéfectible et vital, leur communauté. Jean interpelle Mathieu : « Bon. Une dernière chopine, et on y va ».
Loïc
Amicalement
Claude