• "Mon" association (je veux dire : l'association qui a été pour moi une précieuse béquille, durant de longues années, organise régulièrement des manifestations de soutien aux malades du cancer et à leur entourage. Je tiens à rendre hommage ici au travail des bénévoles d'Entraide Cancer en Finistère, sans qui je n'aurais sans doute pas tenu le coup ...


    Au plus fort de la déprime : un texte, un cri craché, un matin de 2004

    Je voudrais bien…
    … Je voudrais bien ne pas croire aux fantômes… Mais Lui, il est là, Il ne laisse pas le choix. Il m’a choisi comme d’autres, choisi en victime, parmi d’autres, avec d’autres… Sa force : Nous ne nous connaissons pas. Anonymes. Solitaires. Tabous. Silencieux.
    Taisons-nous, d’ailleurs ! Car si nous clamons notre envoûtement, on va nous accuser, ou nous envier… car nous « claironnerions » notre malédiction !
    Je ne sais pas, pas toujours, que Tu es là, et c’est ce qui me donne ce répit qui me laisse le loisir de l’Echappatoire.
    Cancer, je Te hais de te foutre de mon Blues.
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  •  Après une soirée de Réveillon un peu "folle" (?) ... :

    Nous avons en main deux "prétextes à écrire": cette photo (randonnée à la Réunion) et des extraits des "Exercices de style", de Raymond Queneau... Et nous devons jouer avec les sons U et L...
    comme Queneau nous en montre l'exemple:




    …à la manière de… Raymond Queneau (« Exercices de Style »)


    Homéotéleutes

    Dans cette ûle granduscule de La Réuniule, un funambule ridicule gesticule, minuscule, sur son échule en alule…
    « Mais… Gudule, que fait-ul ? s’écrie sa copule Ursule, pleine de scrupules. Pourquoi as-tu voulule de ces rondules moussules et dangerules ? Mais… Il va se casser la gule, cet idiule ! Mes chevules s’en dressent sur ma tule ! »
    Dans cette ûle de La Réuniule, ça c’est sûle, rien ne se passe comme en Métropule…
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  • Odeur des pluies de mon enfance.
    Derniers soleils de la saison !
    A sept ans comme il faisait bon, 
    Après d'ennuyeuses vacances,
    Se retrouver dans sa maison !

    La vieille classe de mon père,
    Pleine de guêpes écrasées,
    Sentait l'encre, le bois, la craie,
    Et ces merveilleuses poussières
    Amassées par tout un été.

    Ô temps charmant des brumes douces,
    Des gibiers, des longs vols d'oiseaux !
    Le vent souffle sous le préau,
    Mais je tiens entre paume et pouce
    Une rouge pomme à couteau.

    René-Guy CADOU - 1920/1951

    Un souvenir d’école : le moment de la « récitation »,
    d’après le poème de René-Guy Cadou : « Odeurs des pluies de mon enfance ».

    Les grands sont, selon leur habitude, entrés les premiers en classe, nous bousculant dans l’escalier et le couloir. Nous, nous suivons calmement, et nous nous installons, bien gentiment… Il ne nous manque que l’auréole au-dessus de la tête…
    Alors, M. Appriou déclare – et c’est pour moi un des meilleurs instants de la semaine - : « Récitation ! ». Il rejoint sa place favorite, au fond de la classe, près de l’armoire, et allume un poste de radio en plastique blanc, tout en formes arrondies, « La Voix de son Maître »… Et nous devons, les mains à plat sur nos tables, écouter les modèles de diction, avec des exemples, et nous nous exerçons, sur commande, à répéter. Et défense de sourire !
    M. Appriou a une voix curieuse, métallique, presque celle d’un robot. Il a été opéré d’une maladie dont nous ne savons rien… et, en plus, il est totalement sourd, malgré son appareillage. Il y a longtemps que nous nous en sommes aperçus et, d’un commun accord tacite, nous faisons tous avec, c’est à dire que je ne me souviens pas avoir connu un maître plus respecté, plus aimé, et même, quant à moi, adulé à un point qu’il fut un modèle…
    Puis c’est le tour des volontaires, pour réciter. Moi : toujours ! Déjà le goût du théâtre, peut-être, ou du Grand Guignol ?
    « La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, de Jean de La Fontaine ». Je l’adore, cette grenouille ! Je la fais vivre, je la vois, je la fais grossir, et je déclame, sans parler fort – ça ne sert à rien ! – mais avec vigueur, gestes, et grimaces ! Je m’identifie à la bestiole, et, au moment où j’explose, je parviens à donner à tous l’illusion de projeter toutes sortes de débris grenouillesques sur les murs de la classe, et M. Appriou, suprême hommage, éclate de rire en applaudissant…
    La plus belle minute de ma semaine vient de passer, les autres élèves – mes rivaux ! - vont à présent égrener leurs sempiternels Emile Verhaeren, ou Maurice Carême , qui me font bailler…
    J’ai revu mon maître, quelques années plus tard. Il était en retraite, se souvenait bien de moi et de ma grenouille, ce qui me flatta beaucoup.
    Moi, je m’apprêtais à « reprendre le flambeau », selon son expression… Mais la radio scolaire n’existait plus.
    J'ai écrit ce texte en 2004. Je suis appareillé, moi aussi, à présent, d'aides auditives ...

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  • "Décrire un objet sans le nommer" était la consigne pour notre "travail" en atelier ...
    (Défense de cliquer tout de suite sur le titre de ce message !)

    Que serais-je sans toi, compagnon si fidèle ! Tu es comme l’eau, dont on ne réalise l’importance que lorsqu’elle est absente. Tu m’éveilles chaque jour, m’ouvrant les yeux à la vie, aux petites broutilles comme aux grands drames.

    Tu es vivant, né du noble bois qui est ton essence. Vivant de la voix des personnages qui t’animent, des icônes où je retrouve mon entourage familier. Tu es éphémère et permanent tout à la fois.

    Ton esprit, ta ligne de pensée sont omniprésents et reconnus. Les auteurs et les responsables de ton existence sont présents sur la place publique, appréciés, et l’intérêt de ton existence réside dans les affrontements que suscitent leurs actions.

    Tu es furtif, et vite rejeté, obsolète, et tu termineras ta vie dans une poubelle ou un barbecue. Tu es symbole de liberté, de tolérance, d’humanisme, et tu luttes, par ta seule présence, contre tous les autoritarismes et les autodafés.

    De l’horaire des marées à la critique littéraire en passant par les mots croisés, la vie associative et les débats politiques, tu es source de vie sociale, de créations d’emplois, de relations humaines.

    Cinq heures trente, tous les matins, même le dimanche : Le cyclomoteur ralentit, "le Télégramme" tombe dans ma boîte aux lettres. Le café peut fumer, la journée peut commencer !

    Loïc R.
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  • Alex*, depuis plusieurs nuits, était très perturbé. Des grelots, des tintements, le tenaient éveillé, et l'image d'un gros bonhomme rouge, au visage bouffi de « bon vivant », l'obsédait.
    Il n'avait jamais aimé le Père Noël, ni tout ce qui gravitait autour de lui, car ses parents l'avaient éduqué dans la conviction que l'on ne doit pas mentir aux enfants... Mais alors, pourquoi ce mythe revenait-il le chatouiller, chaque nuit? Avait-il, peut-être, quelque chose à se reprocher? Le Père Noël – en admettant, tout de même, quelque part, qu'il existât - avait-il eu vent du fait qu'Alex affirmait à tous ses copains sa non-existence?
    Il allait en avoir le coeur net. Un soir, avant de monter se coucher, il emprunta le caméscope de son papa, vérifia que celui-ci était bien équipé d'une cassette de longue durée, et que la batterie était bien rechargée... Il camoufla l'appareil sous son oreiller, un doigt sur le bouton, puis attendit. Combien de temps?.... Il s'était endormi, ayant eu au dernier moment le réflexe de mettre en marche... Le matin, il n'avait rien vu, ni entendu.
    Il sauta du lit, évidemment, brancha le caméscope sur le téléviseur, et... le monde entier commença à défiler devant lui! D'abord, sa chambre, où on le voyait dormir à poings fermés, puis sa maison, sa rue, sa ville, survolée – en traîneau, très certainement – au son tintinnabulant de grelots aigrelets. Puis, une grosse voix, à la fois sévère et tendre: « Nous nous trouvons actuellement au-dessus du pont de Tancarville, et nous nous dirigeons vers les Açores. Voici à présent Fort-de-France, puis Cap Kennedy... ». Tout se passait à une vitesse fulgurante.
    Un bruit, soudain: Papa, derrière le canapé, ouvrait la porte.
    - « Mais que fais-tu là? Déjà levé? Et tu as encore allumé la télé! Eteins ça, tout de suite!
    - Mais, papa... bredouillait-il, les yeux écarquillés... Rembobine la cassette, et regarde...
    - Quoi? dit le père. Tu divagues, ou quoi? »
    Après quelques instants, le père d'Alex, par curiosité – tout de même! - a remis la cassette en lecture. Durant vingt minutes, il n'a pu voir qu'un scintillement d'étoiles, comme sur les écrans de veille d'ordinateurs, avec une bande-annonce qui défilait imperturbablement:
    « Réservé aux enfants - Réservé aux enfants - Réservé aux enfants - Réservé aux enfants... »
    * : Mon prénom a, bien sûr, été changé ...
    Mais je vous assure que c'est bien moi qui ai rêvé !
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  •  
                       Magritte.jpgUn petit vent chaud souffle au dehors, et les branches légères bruissent, accompagnant le froufrou des pages du gros livre de l'enfant. La mère, derrière le muretin en briquettes rouges de la cuisine, observe, et écoute . Le père et son fils dialoguent à voix basse, dans la fraîcheur du salon bien ombragé.L'enfant feuillette une anthologie de poésie. Aujourd'hui, ils ont choisi l'Espagne. Le père parle doucement de Federico Garcia Lorca, puis se perd un peu dans des digressions sur la littérature portugaise, les textes de fado, les chansons d'Amalia Rodriguez.
    Retour dans l'Espagne de Paco Ibanez, de Cervantès, de la Valle de los Mortes, du Caudillo Franco... Puis tout se mêle, et le père raconte quand l'enfant, à Tolède, courait en pleurant derrière le car des touristes, qui ne voulaient pas de ses abricots.
    Autour d'eux, pas de décor, rien. Nul besoin. Tout est imagination, rupture avec le réel, plongée dans la page. L'enfant hésite entre pleurs et sourires, car le discours de son père vacille aussi du rire aux larmes, de la nostalgie à la joie simple. L'enfant ne dit presque rien. Il approuve de la tête, ou alors ses yeux posent les questions. Il pousse parfois un petit cri de plaisir, ou pouffe doucement.
    Ensuite, Pablo et Orlando, les deux Manouches, "s'écouteront", comme ils disent, un Django Reinhardt...
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  • Excuse-moi, Chat,
    d'avoir encore une fois 
    calomnié ton espèce ...
    C'était pour un exercice d'écriture,
    un de ces lieux où l'on doit "pondre" un texte 
    en un temps donné, vite même,
    trop pour être honnête.
    Trop pour éviter de faire du mal, 
    sans le vouloir, sans que jamais 
    l'on vous le dise ...

    Excuse-moi, petite fille de Kaly, 
    ne déchire pas ton origami :
    Ton Chat à toi
    vivra toujours dans ton coeur.
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  • Je hais les chats !!!

    Fi de ce maudit
    Petit Mistigri
    Trop nourri par mon ami Mimi !
    Il me fixe, le perfide !
    Mi, mi, mi, ah, où a filé ce tigre
    Qui a commis son pipi, tel un Mississipi,
    Sur mon tapis ?
    Hier, aujourd’hui, je pâtis,
    Sans répit, de vider
    Mille litières ennemies et honnies…
    Si je le saisis, il vibre,
    Electrique, excité, hirsute,
    Irradiant, ridicule…
    Hi, hi, hi, Hallali
    Sur ce Raminagrobis haï !

    Loïc Roussain, novembre 2002.
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  • Ma famille, dans un arbre !

    Aussi loin que remonte mon arbre généalogique, je trouve une véritable panoplie de marins ou d’ouvriers du port militaire de Brest : calfats, menuisiers, cordiers, voiliers,… Il aurait donc été logique que j’exerce, moi aussi, un métier maritime, mais ce n’est pas du tout le cas. J’ai tout de même hérité de mes ancêtres l’amour de la mer.
    Dans la branche maternelle de ma généalogie, on trouve des pêcheurs de Terre-Neuve, et un armateur du temps de François Ier, Jehan Ango, qui tint tête aux Anglais lors du siège du port de Dieppe. J’ai pu visiter le port de Saint-Valéry-en-Caux, d’où il était originaire, et cela m’a beaucoup rapproché de lui. En effet, je vis actuellement comme si j’en avais un souvenir plus proche, plus vivant…
    Quelques autres personnages surgissent de mon arbre : Le boulanger, « rescapé de la Bérézina », le médaillé de la guerre de Crimée, le bagnard de Cayenne… J’aimerais pouvoir obtenir davantage de renseignements sur ces existences hors de l’ordinaire, et je me sens un peu fier de compter ces « gens » dans ma famille, à laquelle ils ajoutent un piquant intéressant !

    On peut accéder à mon arbre généalogique grâce à ce lien :



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  • "Quilapajun" : un nom de groupe musical, mais, bien plus, un cri, un appel, une lutte des années 70 ...
    Pour moi, "adultescent" à cette époque où le mot n'existait pas encore, les luttes au Chili étaient très présentes. je les vivais au jour le jour, je souffrais avec Victor Jara sur l'arène ...
    Agnès avait connu un des membres du groupe, victime des événements. 
    Bien plus tard, dans son atelier d'écriture, elle nous soumit un jour un dessin (illustrant une pochette de disque des Quilapajun), nous invitant à nous exprimer à leur sujet ...



    Q U I L A P A J U N


    Fureur du rêve.
    Fureur de la révolte.
    Notre fureur est juste,

    Nous aurions le droit,

    Le devoir, de la violence.

    La mer est rouge

    Comme notre cœur,
    Violenté, écorché,

    Torturé,

    Indécence écarlate

    De la colère explosive.

    Je valserais les mots

    S’il fallait les valser,

    Mais la voix du bandonéon

    Expire lentement,

    Impuissante.

    Les martyrs ont souvent

    Le cœur en sang,
    Le sang aux yeux

    Les yeux en larmes.

    Creuse, Petit, et n’oublie pas :

    Sous le sable des plages, sous le sable des stades

    Encore, et toujours, du sang.

    Chants de vie ,
    D’espoir, de justice,

    Jamais ne seront vains.
     
    Loïc Roussain, 2003.
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