"Quilapajun" : un nom de groupe musical, mais, bien plus, un cri, un appel, une lutte des années 70 ...
Pour moi, "adultescent" à cette époque où le mot n'existait pas encore, les luttes au Chili étaient très présentes. je les vivais au jour le jour, je souffrais avec Victor Jara sur l'arène ...
Agnès avait connu un des membres du groupe, victime des événements. Elle nous invita à écrire en leur hommage.
Voici les paroles de "Las estrellas" :
Cantando estrellas en guitarra oscura
Dark Star chant guitare
te escancio el cielo con mi voz dormida
J'ai versé le ciel avec ma voix endormie
para que bebas de la noche pura
de boire de la nuit pur
la luz que recogí en mi acometida.
J'ai ramassé la lumière dans ma hâte.
La noche tiene las nocturnas aves
La nuit est les oiseaux de nuit
porque el espacio de silencio hueco
parce que l'espace creux de silence
enferma en órbitas de negras naves
malades bateaux noirs en orbite
cuando la luz nos arrebata el eco.
lorsque l'écho de lumière nous vole.
Mañana es hoy, nos dicen las estrellas,
Demain, c'est aujourd'hui, nous disons que les étoiles,
es tan ciega la noche como el día,
est aussi aveugle que la nuit le jour,
Andrómeda muriendo se hace bella,
Andromeda mourir est beau,
la altura junta savia y agonía.
toise sève et d'agonie.
Pájaro principal de luz herida
Oiseau liquidation de lumière principale
basta de tierra amarga y sólo tierra.
Assez de terre amère et seule la terre.
Alas engendradoras de la vida
Vie ailes ils engendrent
rumbo hacia la explosión de las estrellas.
cours de l'explosion d'étoiles.
Pez que emprendiste solo la aventura
Emprendiste aventure seul poisson
más allá de las aguas germinales
eau au-delà de germe
abre la voz que viene en tu locura
ouvre la voix qui vient dans votre folie
a construir caminos estelares.
stellaires routes de construction.
Itinerarios hacia la dulzura
Les chemins de la douceur
sangres de amor laureles invencibles,
sangs lauriers amour invincible,
patrias de pan y vino sin premura,
pays d'origine du pain et du vin sans hâte,
anhelos de justicias apacibles.
aspirations douces des juges.
Derechos en la lengua de las flores,
Droits dans le langage des fleurs,
repúblicas encintas de palomas
républiques enceintes de pigeons
crisálidas en las revoluciones
pupes dans les révolutions
duraznos de hermandad en el aroma.
fraternité dans l'arôme de pêche.
Américas en soles de luz nueva
Semelles Amériques légers neufs
galaxias emigrando hacia el almendro
la migration vers les galaxies amandes
eclipses del puñal que el dolor lleva
poignard éclipse la douleur a
cometas con alondras en el centro.
cerfs-volants avec des alouettes dans le centre.
Mon hommage aux Q U I L A P A J U N
Fureur du rêve.
Fureur de la révolte.
Notre fureur est juste,
Nous aurions le droit,
Le devoir, de la violence.
La mer est rouge
Comme notre cœur,
Violenté, écorché,
Torturé,
Indécence écarlate
De la colère explosive.
Je valserais les mots
S’il fallait les valser,
Mais la voix du bandonéon
Expire lentement,
Impuissante.
Les martyrs ont souvent
Le cœur en sang,
Le sang aux yeux
Les yeux en larmes.
Creuse, Petit, et n’oublie pas :
Sous le sable des plages, sous le sable des stades
Encore, et toujours, du sang.
Chants de vie ,
D’espoir, de justice,
Jamais ne seront vains.
Loïc
Très bon choix, la chanson est très belle, quant à ton hommage beau, fort et poignant, le groupe ne le démentirait pas.
Agnès, que j'évoque, était à l'époque étudiante à Paris. Elle avait créé l'atelier d'écriture "en vrai" Ecume des mots à son retour en Bretagne, après avoir vécu au Chili, et rencontré les Quilapajun et s'y être fait des amis. Elle a réussi à en sauver un de la dictature, le recevant à Paris. Elle en parlait bien souvent ...