• Que se passe-t-il à Hondarribia ?

    "Fontarrabie est une commune du Guipuscoa dans la communauté autonome du Pays basque en Espagne située à la frontière française sur la rive gauche de l'estuaire de la Bidassoa, en face d'Hendaye, avec Irun, Pasaia et Lezo pour voisins." 

    Ce qui  m'intéresse a priori, dans cet article de Wikipedia, est ceci : en Français Fontarrabie, en espagnol Fuenterrabía ("fond sableux"), en basque Hondarribia. Les Basques (espagnols ou français ? non, les Basques !) ont en effet décidé, assez récemment, de restituer à cette commune son nom originel. J'y suis sensible à titre de Breton (même non bretonnant), car chez moi aussi on a "traduit" jadis certains noms en français, souvent de façon assez loufoque ! un exemple : Le nom breton "Kroazhent" signifie un carrefour; on a cru bon de le traduire par "croissant" (au beurre ?). Si encore on avait pensé à "croisement", ou (mieux ?) "Croix ... suivi du nom du lieu-dit", cela aurait été plus correct.
    Mais les technocrates sont là pour l'être, pour ne pas savoir écouter les avis des "autochtones indigènes" ! On passe, on décide, on est un rouleau compresseur des cultures régionales.
    Alors, les gens du coin (les "imbéciles qui sont nés quelque part" ?) s'accrochent, se démènent, mais ... "La langue de la République française est le français", dit la sacro-sainte Constitution. La France est un des derniers pays européens à ne pas avoir signé la Charte des langues et cultures régionales.

    Tout ceci pour me demander : "Mais que fait cet homme ?". Je l'ai aperçu, juste avant de déclencher une prise de vue, et j'ai attendu, pressentant un "truc à faire". Oui, même en voyage, j'ai mon blog en tête !


    Le visage de cette personne est flouté (respect du droit à l'image)
    Et cela commence à vagabonder dans ma tête, à imaginer, à fantasmer ... Cet homme, manifestement, se cache. Il fuit, comme son regard. Peur ? non. Mais l'inquiétude de celui qui ne veut pas, dans cette petite ville, être reconnu. Il fait sans doute partie, certainement même, d'un de ces groupes politiques indépendantistes ou pour le moins autonomistes, qui désirent peut-être "continuer la lutte", ne pas déposer les armes. Il est de ce peuple fier, qui veut rester debout. Et il va là participer, dans une maison discrète (juste plus haut que le restaurant) à une de leurs rencontres. 
    Soudain, il s'approche de moi ! L'air menaçant, il m'adresse la parole, en grognant. Il parle basque, le basque que l'on entend en grande majorité ici. Avec les quelques mots que je connais en espagnol, je lui explique ce que je fais là, montrant les maisons, mon appareil-photos ... 
    Il me répond brièvement... en français (il déteste certainement la langue de "l'occupant"), me fait comprendre que "c'est bon, mais passez votre chemin".
    Je ne demande pas mon reste, et descends cette rue, infréquentable !
    Ma curiosité est la plus forte : Je jette un regard en arrière. Il s'est effectivement glissé dans la maison. Il faut que je m'éloigne, pour ne pas passer pour un espion.
    Des cris de joie, des rires, se font entendre tout à coup. Puis des bruits d'embrassades, des paroles qui se passent  de traduction ... Dulcinée !
    ................................................. 






     
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  • Commentaires

    1
    Lundi 20 Juillet 2015 à 09:36
    je vois que même pendant les vacances ton cerveau continue à bouillonner ! Superbe pays où tu es en tout cas
    2
    Anonyme
    Lundi 20 Juillet 2015 à 09:57
    Très beau reportage ... avec suspens !
    Les gens du coin ne sont jamais écouté.. pris pour des ignares !
    J'aime vos révoltes.. car il y a de quoi ..
    3
    Lundi 20 Juillet 2015 à 10:08
    Nous aurions tous quelque chose à cacher et à découvrir ? Intéressante réflexion en tout cas.
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    4
    Lundi 20 Juillet 2015 à 10:24
    Merci pour ton commentaire !
    La Bretagne, ou ... une nation ? sujet récurrent, il fut quelques années, mais qui ne m'intéresse plus.
    5
    Lundi 20 Juillet 2015 à 10:25
    Merci pour l'appréciation du texte, et pour le soutien !
    6
    Lundi 20 Juillet 2015 à 10:27
    Nous AVONS tous quelque chose à cacher et à découvrir !
    Sinon, quelle tristesse ...
    7
    Lundi 20 Juillet 2015 à 11:50
    bonjour
    j ignore comment tu fait pour ne floter que le visage
    perso je suis obligée de couper une partie de la photo pour restér dans la discrétion

    Morlaix est ma ville natale j y vais pour prendre des photos des maisons anciennes
    j ai vécue enfant dans l une d 'elle datant du 16e siécle

    je te souhaite une trés belle journée
    crachin pour nous j adore
    @ kénavo
    8
    Lundi 20 Juillet 2015 à 13:45
    Pour flouter une image, voici ma méthode :
    FLOUTAGE

    Télécharger et ouvrir « Photofiltre »

    • ouvrir la photo que tu souhaites flouter
    • sélectionner la zone que tu souhaites flouter
    • aller dans "filtre"
    • "esthétique"
    • "mosaïque"
    • sélectionner le nombre de pixels (plus t'en mets, plus c'est flouté ! )
    • faire "aperçu" pour voir le résultat
    • "ok"
    • "fichier"
    • "enregistrer sous"
    et voilà !
    9
    Lundi 20 Juillet 2015 à 19:05
    Hé, hé, excellent:) Bientôt en Corse, hein, Loïc! Je crains le pire:))
    10
    Lundi 20 Juillet 2015 à 19:32
    Un Breton, un Basque et un Corse ensemble ... Un vrai feu d'arfice !
    11
    Mardi 21 Juillet 2015 à 07:53
    Chaque région a son dialecte et les anciens y tiennent, les jeunes suivent-ils, chez nous notre patois du Nord s'est perdu, d'ailleurs dans les écoles on parle le bon français, merci Loïc....
    12
    Mardi 21 Juillet 2015 à 08:26
    Tu sais que très souvent on les met ensemble à "la Santé"? Marrant, non?
    13
    Mardi 21 Juillet 2015 à 09:46
    Merci, Jill Bill.
    Juste des rectifications : Le patois est une façon (très localisée, en général) de parler (accent, ajouts de mots, etc) d'une langue.
    Le dialecte est une autre forme déformée (?) d'une dite "bonne" (?) langue d'origine.
    Le corse, l'occitan, par exemple, sont des langues, comme le français, provenant du latin (et du grec, dont vient le latin).
    L'alsacien est considéré comme un dialecte provenant de l'allemand.
    Le breton est une des langues celtiques (gaélique irlandais, gaélique écossais, manxois, cornouaillais, gallois ... donc c'est une langue de France mais pas du tout d'origine française (même si, par évolution naturelle, elle a emprunté des mots au français, l'inverse existant aussi d'ailleurs).
    Et enfin, le basque aussi est une langue, qui a (comme le hongrois) cette particularité : On ignore totalement leur origine. Certains supposent, concernant le basque, une langue provenant d'un imaginé peule de l'Atlantide.
    Très souvent, les habitants d'une région où on parle une langue de la région n'apprécient pas du tout de "patois" au sujet de ctte langue, car cela apparaît comme un mot dévalorisant et péjoratif.
    Voilà, la leçon est finie, levez-vous et sortez calmement.
    LOIC

    14
    Mardi 21 Juillet 2015 à 11:03
    Ah Les amours clandestines veulent restées ce qu'elles sont "clandestines" ....
    et puis après tout cela ne nous regarde pas !!!
    oublions cela!!
    15
    Mardi 21 Juillet 2015 à 20:59
    Bonsoir Loic et merci pour ta visite sur mon blog. Moi aussi j'utilise photofiltre pour flouter les visages...
    16
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 15:40
    je rebondis (facilement vu mon physique) , pour ajouter une anecdote qui n'est pas....anecdotique;je la tiens d'une amie qui enseignait il y a encore 2 ans principalement aux Indiens des fleuves (et surtout Maroni) en Guyane, département français.et qui me racontait comment elle était obligée, fonctionnaire devant fonctionner, et digne représentante de la France, d'instruire les Indiens en langue française puisque français ils sont....évidemment se moquer qu'ils ne parlent pas cette langue QUI, BON SANG , EST LA LEUR....(j'ironise à peine!)....j'en arrive à s a conclusion, enseigner en langue française à des gens qui ne la parle pas est il ou n'est il pas une autre forme de colonisation et d'acculturation?
    à tout le moins d'irrespect....
    (lu "les abandonnés de la république", çà se passe là maintenant, c'est terrifiant)

    bon alors, il était terroriste, ce Basque ou amoureux?ou pire, les deux??????
    quel suspens dans ce récit qui soulève aussi d'autres lièvres....
    17
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 15:43
    ben je lis la réponse que tu as faite au com de Jll et j'apprends une chose:que les origines du Hongrois sont inconnues....çà alors....quand je te dis que on texte soulève des lièvres inattendus....
    18
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 16:25
    Cet homme mystérieux a l'air de promener un chien imaginaire...ou alors il faut que je change mes bésicles...ou il faut que j'arrête de boire de la bière! ;-))
    Je suis tout à fait d'accord pour que les lieux aient leur nom d'origine, leur nom régional voir local.
    19
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 17:13
    "Pire : les deux !" ... j'adore !
    En Bretagne, est né en 1964 un mouvement, devenu parti : l'UDB (union démocratique brteonne), qui a sorti à l'époque (2 ans après la fin de la guerre d'Algérie, ce qui n'est pas une coïncidence) un livre intitulé "Bretagne = colonie".
    Ce livre est encore d'une actualité étonnante et détonante ...
    La colonisation commence par la culture (d'où un lavage de cerveau, qui rend les autochtones complexés, avec par exemple la honte de parler breton ou autre). La langue n'est pas la culture en elle seule, mais elle est l'outil de la culture. Notre République l'avait bien compris, au début du XXè siècle, en demandant aux "hussards de la République" d'imposer le français, à coups de vexations, d'humiliations. Avec la fameuse formule "pour réussir dans la vie tu dois parler français" dans une région où tout le monde ou presque ne parlait que breton, et n'avait aucune intention d'aller travailler "en France !
    20
    Mercredi 22 Juillet 2015 à 17:18
    J'ai lu en effet que la langue hongroise n'a pas de racines indo-européennes, mais ce serait à vérifier.
    Ce serait d'ailleurs pour cette raison que les Hongrois apprennent plus facilement la langue internationale esperanto. Cette langue est fait de racines latines (70%) ou anglo-saxonnes (30%). Pour eux, il n'y a donc pas de faux-amis, comme pour nous par exemple entre le français et l'italien. lls retiennent donc plus facilement des mots complètement nouveaux.
    21
    Anonyme
    Jeudi 23 Juillet 2015 à 10:40
    Bonjour Loïc !

    A chacun son combat ! En tout cas, cela te donne l'occasion de partager de très belles photos ! Bravo !

    Bonne journée,

    Pierre
    22
    Jeudi 23 Juillet 2015 à 12:12
    Tous les combats humanistes ou humanitaires doivent être respectés.
    23
    Vendredi 24 Juillet 2015 à 08:51
    J'aime beaucoup ce que tu écris.
    J'ai vu avec bonheur des écriteaux bilingues en Bretagne. Ce que je me demande parfois, c'est si le Breton écrit correspond à la traduction du mot français ou à l'appellation originale.
    En Espagne, la victoire des régions a eu des répercussions inattendues. Pas si simple de ne parler que Castillan aujourd'hui quand on s'y promène.
    Passe une douce journée. Merci pour cette belle page.
    24
    Vendredi 24 Juillet 2015 à 12:40
    Merci beaucoup, Quichottine !
    Le breton écrit correspond parfois (avec des modifications pour la prononciation) au mot français dont il vient. Mais le breton est une langue à part entière, et surtout c'est une langue celtique (branche anglo-saxonne des racine indo-européennes) ce n'est donc pas du tout une langue d'origine latine. Cela ne l'empêche pas de prendre des mots au français, car c'est (encore ...) une langue vivante ! Le français en fait autant, d'ailleurs, en piquant des mots à diverses langues ... dont le breton ! (baragouiner, bijou, balai, plusieurs autres).
    En Bretagne, il y a environ 40 ans, on rencontrait encore des vieilles personnes parlant uniquement breton.
    Comme vous le sentez, j'adore les langues, la linguistique, l'étymologie ... Je ne suis pas bretonnant, hélas; cela est dû en partie au fait que je suis de Brest, grande ville, et surtout port (melting-pot linguistique). C'est le cas aussi à Concarneau.
    En Bretagne, on dit parfois (sous forme de blague, quoique) que Brest est une "enclave française en Bretagne" !
    25
    Samedi 25 Juillet 2015 à 19:46
    “Oui, quel est le plus profond, le plus impénétrable des deux : l'océan ou le coeur humain.”
    (De Lautréamont)
    Cela fait déjà un mois que le défi sur l’océan bat son plein. Et ce n’est pas fini ! Vous avez encore tout le mois d’Août pour participer, participer et participer encore mais aussi pour lire les 73 participations et les commenter sur les 23 blogs participants. Bon vent et à bientôt !
    La liste des participants :
    http://c-estenecrivantqu-ondevient.hautetfort.com/archive/2015/06/22/ils-naviguent-sur-l-ocean-tout-l-ete-5644087.html#comments
    26
    JCP
    Jeudi 30 Juillet 2015 à 10:46
    Bonjour,
    Ô combien je me "bats" aussi pour conserver à ma région (Toulousaine) sa culture occitane !
    Dans cette ville que j'aime tant, hélas soumise à croissance et immigration (Airbus & Airbus & Airbus), combien l'accent toulousain disparait au profit de l'insupportable et omniprésent parler parisien - alors que les expressions occitanes, tellement savoureuses, se changent en anglicismes !
    On vient même de Paris enregistrer les annonces de stations du tram - certaines incompréhensibles pour nous...
    (Le métro bénéficie depuis ses origines, luxe suprême, d'annonces dans notre parler, doublées de leur "traduction" occitane - pour combien de temps encore, alors que l'arabe, le roumain et les dialectes africains y sont majoritaires ...)

    En cordial accord avec vous,
    Jean-Claude
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