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Le silence habité des maisons - Matisse - 1947
Un petit vent chaud souffle au dehors, et les branches légères bruissent, accompagnant le froufrou des pages du gros livre de l'enfant. La mère, derrière le muretin en briquettes rouges de la cuisine, observe, et écoute . Le père et son fils dialoguent à voix basse, dans la fraîcheur du salon bien ombragé.
L'enfant feuillette une anthologie de poésie. Aujourd'hui, ils ont choisi l'Espagne. Le père parle doucement de Federico Garcia Lorca, puis se perd un peu dans des digressions sur la littérature portugaise, les textes de fado, les chansons d'Amalia Rodriguez.
Retour dans l'Espagne de Paco Ibanez, de Cervantès, de la Valle de los Mortes, du Caudillo Franco... Puis tout se mêle, et le père raconte quand l'enfant, à Tolède, courait en pleurant derrière le car des touristes, qui ne voulaient pas de ses abricots.
Autour d'eux, pas de décor, rien. Nul besoin. Tout est imagination, rupture avec le réel, plongée dans la page. L'enfant hésite entre pleurs et sourires, car le discours de son père vacille aussi du rire aux larmes, de la nostalgie à la joie simple. L'enfant ne dit presque rien. Il approuve de la tête, ou alors ses yeux posent les questions. Il pousse parfois un petit cri de plaisir, ou pouffe doucement.
Ensuite, Pablo et Orlando, les deux Manouches, "s'écouteront", comme ils disent, un Django Reinhardt...Loïc Roussain
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Commentaires
Tu me fais replonger dans mes plus belles années... ton récit m'émeut beaucoup.
J'ignore ce que ce tableau m'aurait inspiré, mais j'aime ce que tu en as fait.
Passe une douce journée.
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Un beau texte nostalgique et émouvant, ne jamais oublier d'où l'on vient pour ces déracinés afin que l'Histoire ne se renouvelle pas...
"Ne jamais oublier d'où l'on vient pour tenter de savoir où on va ..."
Merci Almanito