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Je voudrais pas ...
Je voudrais pas mourir …
Je voudrais pas mourir sans avoir pu me tourner
Et retourner dans ma vie, pour lui dire que je l'aimais,
Lui dire que je la chérissais autant que ma famille et mes amis,
Lui dire qu'elle me faisait là un coup pas sympa.
Je voudrais pas disparaître sans avoir lu
Tous les beaux textes qui évoquent la mort,
Qui iraient même nous en donner l'envie
Mais qui nous donnent le coup de pied salutaire.
Je voudrais pas m'enfuir sans avoir remercié
Coluche, Desproges, Villon et Brassens,
Qui ont su me faire rire à gorge déployée,
Si l'on peut dire, en s'esclaffant, en se tordant.
Je voudrais découvrir et savoir me servir
De ces passerelles montées et offertes par les poètes,
Pour les remercier de toutes les forces qui me restent,
Pour me donner tant de cœur à l'ouvrage.
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Commentaires
Personne n'est pressé pour le grand départ, mais il ne faut pas se faire d'illusion, il faudra un jour quitter le navire, c'est sans doute pour ça que l'on aime la vie, c'est parce que on sait qu'il faudra un jour la quitter, mais on prendra tout notre temps
Amicalement
Claude
Ah quitter la vie. Je n'y pensais presque jamais quand tout d'un coup, une personne proche de moins de 40 ans a découvert qu'elle avait un cancer. Heureusement, elle se soigne et le méchant machin semble s'en aller mais cela fait réfléchir. J'ai eu pendant longtemps de la peine à vivre l'instant présent, à toujours penser aux mille choses à faire, à courir partout. Aujourd'hui, j'essaie de faire l'éloge de la lenteur et de prendre le temps de regarder et de vivre à fond... l'instant présent. Mais comme disent tes autres commentateurs, on n'est pas pressé. Moi j'ai envie encore de rigoler, d'écouter de la zique, de lire les grands poètes et de regarder le lever de soleil sur mes montagnes. Bises alpines un peu nostalgiques.
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Mercredi 28 Mars 2018 à 09:36
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Je me demande parfois à quel moment nous passons de l'envie de vivre à celle de mourir... sans doute quand il n'y a plus l'espoir d'un demain souriant.
J'aime ta page, Loïc.
En lisant le titre sur la newsletter, j'ai tout de suite pensé à Vian. Merci pour le lien donné.
Passe une douce journée.
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Mercredi 28 Mars 2018 à 10:46
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Mourir, la plupart des gens ne le voudraient pas. Mais toi, tu le dis avec une force simple, très percutante. De quoi presque oublier Vian... Allez, tu as encore le temps de savourer ta vie.
Fabrice
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Jeudi 29 Mars 2018 à 09:49
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les chiens noirs du Mexique, ma foi, on s'en passe , plutôt, comme disait Brassens, "à la grande rigueur, ne pas mourir du tout". Je suis allée écouter Vian et les nombruses interprétations de ce texte, plus ou moins lugubres, écarté les mises en musique, et voilà mon choix, celle de Pierre Brasseur
Je ne connaissais cette version de Pierre Brasseur, très forte et prenante en effet. Quelle belle voix !
Parmi les versions mises en musique, j'aime celle-ci, de Serge Reggiani :
https://www.youtube.com/watch?v=Qvd2GZUSrW0&ab_channel=toubib8184
Merci, Emma.
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Prends ton temps Loïc, t'es pas pressé!
Très fort ton poème, on devrait tous en faire un dans ce sens, faire un bilan en somme de tout ce qui nous donne tant envie de vivre.
Merci, Almanito. Je ne suis pas pressé du tout, c'est certain. Mais parfois je me demande qui court après l'autre, de la vie ou de moi.
Mais aujourd'hui ça sort, c'est pas souvent ...