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Je vis ...
Je vis…
Inspiré par « l'Aleph », de Jorge-Luis Borges. voir ICI
Je vis, dans un immense lointain de pierres grises, un gigantesque Oméga, arc-en-ciel sublimé par un horizon de feu, rouge et jaune.
Je vis le panorama des sept couleurs qui s'étendait sur les dunes incandescentes, et je vis les pointes majestueuses des Pyramides, qui étendaient leurs ombres sur les hommes écrasés, étouffés.
Je vis les jeeps et les camions à croix gammée qui fouillaient l'océan de sable, et je vis les soldats de Rommel, comme des statues grisâtres, et les têtes secouées par les soubresauts et les cahots. Je vis dans les yeux les larmes, et les peurs, et les horreurs du vécu.
Je vis, bâché, le camion de la peine, de la douleur, qui sentait la mort ; des croix cachaient les corps.
Et je vis enfin, qui fermait le convoi, le grand camion-plateau où se serraient pour ne pas tomber les prisonniers harassés, aux yeux hagards.
Je vis les sourires, qui avec encore un peu d'espoir tentaient de partager la petite lumière d'optimisme. Je vis que tous les hommes avaient aperçu en même temps la grande Pyramide, dressée comme l'Alpha du début de leur existence.
Je vis que l'Oméga resterait leur fin, leur désespoir, mais que l'avenir serait à l'abri, à l'intérieur de la sépulture de Toutankhamon, tout près de l'Alpha.
Je vis enfin que j'avais tout lu à l'envers, il me fallait tout recommencer, le cours d'une vie d'Alpha à Omega.
Je vis, avec une conviction de pierre, que de là où je partirais, plus aucune guerre ne surgirait.
Loïc (À suivre…) - Atelier "l'écume des mots", Fouesnant
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Commentaires
J'aime beaucoup ta conclusion.
Je rêve que ce soit le cas un jour.
Passe une douce journée. Amitiés.
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Ta fin est très optimiste;) bravo pour le texte car ce n'est pas évident d'écrire à partir de Borges.