Le printemps, avec des mots : Araignée – pied – lumière – vélo… L'araignée aux pieds diligents vit un vrai conte de fées : La maison est inoccupée, elle peut jouir de cette chambre, pour elle toute seule, et, sacrée chance ce matin dans son travail, elle a découvert que des pieds lui ont poussé au bout des pattes ! Et tout est à l'encan : dehors, il neige des fleurs ; les trottoirs sont d'une propreté inouïe ; les chauffeurs de bus sourient ; les automobilistes s'excusent lorsqu'ils ont heurté un pare-choc, ils se racontent des histoires drôles, après avoir baissé leurs vitres, coincés dans les embouteillages !
Moi, je me faufile entre les véhicules, pédalant avec régularité, je me faufile en sifflotant « les Eaux de mars » de Moustaki, et je suis de plus en plus léger. Petit pignon, mais sans aucun effort, c'est magique ! Soudain un chatouillis, très agréable, aux épaules : j'ai du printemps au bout des ailes ! Et je survole le parc des Buttes-Chaumont, ne tardant pas à me poser délicatement au milieu des arbres fous d’oiseaux, avec qui je rivalise de sifflets et de rires.
À la cime du plus grand des chênes, le ciel parisien apparaît dans la végétation diaphane, comme une feuille de lumière.