• ... En plein dans le mille, en ce qui me concerne :

    "Quel bonheur y a-t-il

    dans le souvenir

    du bonheur ?"

    Julian Barnes

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  • Au festival des clichés.

    Le chef de production de l’émission fit alors une brève apparition en plein milieu du vaste débat :

    « Cet affreux malentendu aurait dû vous interdire, messieurs les journalistes, 

    de rendre ce vibrant hommage à la prison dorée des studios de télévision, au sein même

    de l’humble chaumière de votre serviteur, que je suis.

    La vindicte populaire en tirera les conséquences.

    Arrêtons-nous donc de gaspiller ici l’énergie débordante qu’il nous est si utile

    de conserver en vue de nos prochaines rencontres …

    Loïc R.

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  • Les colchiques.

     
    Un demi-poème, coupé en deux dans le sens de la hauteur, mutilé.
    Il n’en reste que les débuts des vers, à moi de les terminer …
     

    Colchiques

     
    Le pré est verdoyant, et si doux …
    Les vaches saluent l’express de 18h32.
    Respectueux et souriants les voyageurs saluent Marguerite,
    Leurs mains s’agitent, faisant trembloter leurs chapeaux Léon Blum ou leurs casquettes Front Popu,
    C’est selon.
     
    Colchique dans le pré fleurit du mieux qu’il peut.
    Violâtres et hideux les crapauds me dévisagent
    Et ma vie se débobine sur l’écran flou du ciel.
     
    Les garçons se fichent pas mal de ceux qui rêvent,
    Harnachés de hochets de laine tricotés par des nounous folles à délier.
    Ils sucent goulûment le nectar de la vie et offrent déjà
    Aux filles de leurs amours futures leurs coeurs qui battent le rappel,
    Conquérants de Carnaval.
     
    Le gardien du square a fermé le portail,
    Tandis qu’un couple s’est formé
    Et s’est blotti
    Et s’est camouflé
    Dans le parc, longtemps, longtemps,
    Puis le train a sifflé, longtemps, longtemps ...
     
    Pour toujours.
     
    Loïc R.
     
    Rendons à César ce qui lui appartient ... :

    Les Colchiques

    Le pré est vénéneux mais joli en automne
    Les vaches y paissant
    Lentement s’empoisonnent
    Le colchique couleur de cerne et de lilas
    Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
    Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
    Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

    Les enfants de l’école viennent avec fracas
    Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
    Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
    Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières

    Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

    Le gardien du troupeau chante tout doucement
    Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
    Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l’automne

    Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

     
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  • Une histoire de bras.
    Le char à bancs brinquebalait, les deux enfants s'époumonaient 
    en chantant la carmagnole comme les gros bras le leur avait ordonné. 
    Les bras de la carriole ployaient sous l'effort, 
    tandis que le patron suivait, bras croisés. 
    À quelques pas derrière, les apprentis, un peu plus aguerris, 
    braillaient, bras-dessus bras-dessous, des paillardes 
    épouvantables qui laissaient le recteur les bras ballants. 
    L'un d'entre eux, un gauchiste levant le bras droit, 
    fit à l'homme d'église un bras d'honneur. 
    Les bras m'en tombèrent. 
    Je me retrouvai tout à coup à terre, 
    dans la poussière et les bras en croix.
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  • "Le myosotis et puis la rose, 

    ce sont des fleurs qui m'disent quèqu' chose ..." - Mouloudji

     

    Monsieur un président de la République (ou un roi, ou un Grand Architecte, un manant camouflé, donc) a décrété soudain, et publié sur-le-champ :

    "A partir de ce jour, tous les citoyens, sujets, compléments seront tenus de voir la vie en rose. 

    Les amendes pleuvront sur les récalcitrants au bonheur, même s'ils ont l'excuse d'y être allergiques.

    J'ai pris mon courage à deux mains et mon pinceau à bout de bras, et, durant trois semaines, j'ai tout repeint chez moi. En rose.

    J'ai changé toute ma garde-rose, je ne porte plus que du rose. Je ne bois plus que du sirop de fraise, de grenadine ou de cassis bien coupé, et, tout de même, un peu de vin. Rosé.

    J'y ai mis le temps, mais j'ai réussi à dégotter dans une vieille papeterie des cartouches d'encre rose pâle à l'allure alanguie et proustienne, et j'écris sur un papier rose bonbon qui colle au stylo.

    Ma vie est évidemment devenue bien vite un enfer. Je ne distingue plus, au travers de mes persiennes closes et roses, aucune autre couleur.

    Je hais le rose et la vie en rose, et je crache sur toutes les fleurs roses, même artificielles. J'ai dit mon désespoir à une jeune fille innocente : Son teint a rosi d'étonnement, la coupe était pleine.

    Coupe rose, bien sûr.

    Le rose, sans valeur dans ce monde unicolore, est devenu couleur du malheur. J'ai bien tenté, tout seul, de bleuir un peu tout ce qui me semble masculin ...

    Mais les agents de ville, tout de rose vêtus pour donner l'exemple, sourient à qui mieux-mieux, comme il sied, et matraquent, à grands éclats pétaradants de boîtes à musique, mes vélléités d'indépendance

    Et, pantins éhontés, ridicules et sans vergogne, ils jettent vers le ciel qui rosit leurs sifflets roses vifs qui jouent faux, et leurs bâtons de guimauve.

    Je me résigne ... A force, peut-être, parviendrai-je à apprécier le goût de l'eau-de-rose, et commencerai-je à croire moi-même en cette histoire ?

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  • Coucou, me revoilou ...

    Cette formule résonne pour moi comme la benne du camion de chantier métallique, toute rouillée, qui grince et gémit sous le poids des pierres de la nouvelle maison des associations, près de chez moi, qui ouvrira ses portes à la fin de ce mois.

    Changements. Des tas, des tonnes. Comme des avalanches d'énormes pierres, comme celles de l'enrochement de la côte fragile de Fouesnant.

    La promenade que nous y avons faite, il y a deux mois, fut la dernière. Les gravillons crissaient sous les roues du fauteuil, et cela nous faisait encore rire. Et aussi quand elle déclara, suivant du doigt la grande ligne courbe de l'horizon : "Mais enfin, comment ces andouilles d'avant Galilée ont-ils pu continuer à affirmer que la Terre est plate ?"

    Mais c'est ici la dernière fois que j'évoque cette période. "Allons de l'avant" ... Comme on peut, comme on doit. comme on se le doit, à soi et aux autres.

    Je ne m'épancherai plus, nous ne sommes pas ici au rayon du pathos ou du sado-masochisme.

    A bientôt.

    Me revoilou

     

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