Un gars d'la ville, ouais, c'est bien ça. C'est forcément la raison : Je suis traumatisé. Le mot est trop fort ? Non ! Gars de la ville, je suis passé d'un coup d'une ville de 220,000 habitants à un bourg de 2.000 villageois.
Tizef, Brestois, Bressoâ avec l'accent … Oui, et je ne fais rien pour me soigner. Je m'y complais, même. Irais-je jusqu’à dire que j’en suis fier ? non, ce serait idiot, je deviendrais « l’imbécile heureux qui est né quelque part » de Brassens !
Je suis traumatisé par les vaches, je ne parviens pas à m'y habituer. Enfant, je n’avais qu’une fois l’occasion d’observer des vaches, mais de loin, blotti dans la Traction avant de mon père, lorsque nous partions à 30 km de Brest, en vacances dans le nord (du Finistère) … Elles avaient pourtant « un air bon », comme disait maman. Les grandes bouses qui décoraient les champs et couvraient leurs trains arrières et leurs « cuisses » me rebutaient, et leurs grands coups de queues-chasse-mouches me terrifiaient. Alors, pourquoi me forcer ?
Vachophobie, vaccophobie ? Vacuité … Dans mon quotidien, je n'ai l'occasion d’être en présence de vaches qu'en période de vacances. Et encore, durant les vacances j'aime beaucoup visiter … les villes.
Alors … Prime Holstein, Pie noire, Salers, et autres, pas question de les approcher : Panique ! Si je tente de m'approcher, de caresser le museau pour en amadouer une, la grosse tête se tourne et les gros yeux globuleux me fixent, interrogateurs, semblant ne pas me voir.
J'évite de passer derrière l'animal, bien sûr, car elle me gratifierait, pour ma peine, d'une puissante ruade. Je serais projeté sur sa voisine, le choc ferait tourner leur lait.
Voilà pourquoi j'ai un problème, parce que … j'adore le lait. En brick, obligatoirement.
Attention : Dernière minute. Les croûtes, les galettes de bouse, et l'air bête (si, si) des vaches, tout ça c'est fini, N, I !
Une nouvelle génération de ces mammifères vient d'être créée par clonage : J'en perds mon traumatisme, tiens ! Viens, ma grande, que je te fasse un gros bisou ...