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    La porte Tourville.

     

    Tiens, c'est vrai, je m'appelle en effet « porte ». Mais je ne suis pas une porte ordinaire, en bois, dans une maison, servant uniquement - oserai-je dire « bêtement » ? - de passage, autorisé ou non, entre deux pièces. Non. Je suis une des portes majestueuses, métalliques, et même bien protégées - blindées, quoi ! - de l'arsenal de Brest, une des portes de la DCAN (« Direction des Constructions et Armes Navales »). On dit à présent : DCN (« Direction des Constructions Navales ») - on a sans doute rendu les armes... Mais tous les hommes qui me franchissent, matin et soir, continuent d'utiliser le fameux sigle de quatre lettres.

    Je suis la porte Tourville, qui donne accès au bassin à flot, et, plus loin, aux « bâtiments en fer », ainsi nommés au temps où la plupart des navires étaient de bois, et où le fer était exception.

    Tous les matins, à huit heures précises, une sirène me hurle dans la tête, et appelle vers les ateliers tous les arpètes, les ouvriers, les chefs de travaux, les contremaîtres… De temps à autre, pour la forme, les policiers maritimes postés à l'entrée réclament - au hasard, disent-ils - les papiers des travailleurs, et principalement la fameuse carte d'identité nationale. Car ici, point d'étranger : Tout ce qui se passe est strictement militaire, français, et secret…

    Mais on m'a dit que beaucoup de pères aiment tout de même « percer les secrets », un petit peu, le soir à la maison, sous les demandes réitérées de leurs enfants : ainsi, Auguste a révélé à son fils Loïc qu'il a une fois, en une seule semaine, démonté entièrement les moteurs d'une cinquantaine de Vélosolex, pour les nettoyer dans la machine à laver spéciale, avant leur révision… Secret d'État, n'est-ce pas ?

    Le soir, à dix-sept heures trente, la sirène vient sortir de sa torpeur le quartier du Moulin à poudre, du côté de Kérinou, et des groupes sortent en grappe, trottant vers le bus, ou leur cyclomoteur, quelques-uns vers leur voiture. Certains s'attardent traditionnellement au bar « à l'abri de la tempête », désert juste avant la sirène, mais qui s'emplit alors en deux minutes…

    Moi, je me referme lentement, sans jamais grincer (tout est parfaitement entretenu, ici, voyons !)

    Le "polmar"(policier maritime), après un salut militaire, adresse un signe négatif au fils d'Auguste, qui espérait, son Nikon en main, garder un souvenir…

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  • Doisneau : Le regard oblique, 1948

    Madame parle à son mari du tableau qui nous tourne le dos, Monsieur réfléchit, et se fait des réflexions ... 

    - Regarde, Fred : des chiens, des hommes vêtus de tenues rouges du XVIIIème siècle ! Nous sommes gâtés.

    + Regarde, regarde, oui, je regarde, bien sûr, je regarde ... quand je n'ai pas son chapeau devant les yeux. En me déplaçant un peu, vers l'autre tableau, peut-être ? Oui, c'est cela.

    - Et ces chevaux, et ces trompes de chasse !

    + Ces trompes, on ne les entend pas, heureusement. Halte à la cacophonie chasseresse ! Et puis, les chevaux, mouais ... Ceux-là, au moins, arborent un arrière-train plus convenable que le sien, qu'elle ferait mieux de camoufler, cette gourgandine.

    - Oh ! ces chevaux, comme j'aimerais les monter !

    + Heum, heum, moi aussi ...

     

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  • Mordre est facile,

    et ce n'est jamais

    qu'un talent de chien.

    Hervé BAZIN

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  •  

    La dame indignée (Doisneau, 1948).

     

    Madame Le Coz : « Venez voir, Madame Doisneau, mais venez donc voir celle-là, donc, eh ben elle n'est pas gênée !

    Madame Doisneau : - Bof, pas grave, ça, non ? Je ne vois rien ici de choquant, moi.

    Pour vous, oui, mais c'est sans doute parce que je vis à Paris depuis plus longtemps que vous, ma bonne dame…

    - M'enfin, ce postérieur, en plein milieu du tableau, vous trouvez ça artistique ? Et gros, gras, et tout flasque… On dirait un derrière de cheval ! Un joli tableau comme ceux pour les salons, avec des bateaux au bord de la mer, voilà qui aurait été tellement plus beau…

    Madame Doisneau : - Bon, ça change de votre ordinaire, ça c'est sûr. Mais elle a des formes comme on dit, cette femme. À son époque, c'était la mode, cela faisait partie des canons de la beauté, vous savez.

    Madame Le Coz : - en tout cas elle, pour être canon, pfuui… Elle aurait mieux fait de refuser de poser.

    Madame Doisneau : - Mais ... peut-être bien que les hommes, eux, ... apprécient, non ?

    Mme Le Coz : - Ah ben alors, si les hommes apprécient, alors… !

     

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  • 
    
    (
    "Le Télégramme", janvier 2019)

    L'alpaga dans la boutique.

    L'animal, le bougre, a poussé l'opticien, qui n'avait pas l'air content du tout. Puis il a décidé qu'une paire de lunettes lui plairait bien, pour se démarquer dans son troupeau. Choix difficile, au départ : tant de montures … il faut que ça aille à mon museau… Ensuite, les verres : teintés, ou non ?

    L'opticien s'est remis de son accrochage avec l'alpaga :

    - « Je vois que vous avez besoin de lunettes, ma brave bête. Nous allons donc nous occuper de vous. Comment voyez-vous la femme, sur le tableau, en face de vous ?

    - Et bien, assez floue.

    - Alors, regardez bien : c'est moi qui l'ai équipée. Je fabrique des lunettes de toutes sortes, pour n'importe qui…

    - Je ne suis pas n'importe qui, dites donc, Monsieur l'opticien !

    - Et moi non plus, proteste la dame du tableau.

    Mais l'opticien, tout à coup, semble très contrarié :

    - On a besoin, pour des lunettes confortables, d'un nez comme il faut, d'un espace interoculaire  correct, et surtout, pas de poils !

    L'alpaga a compris, la colère monte. Il arrache les lunettes de l'opticien, qui hurle :

    - Non, je ne vous ferai pas de lunettes, non ! Même pas des lentilles de contact ! Allez-vous raser, d'abord, ensuite j'irai vous chercher, dans votre cirque !

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  • Du local, de temps en temps, ça ne fait pas de mal ... 

    sur des sujets tels que le "culturel" (musique, théâtre, ...). Il se passe beaucoup de choses au bout du Monde, et il serait dommage de s'en priver.

    "L'"Emporte-Pièces" est une troupe de théâtre amateur dans laquelle j'ai eu le plaisir de jouer, alors !

    Si vous êtes intéressé(e) par le théâtre, et si vous habitez dans le Sud-Finistère, c'est le moment : un vrai plaisir !

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  • ça tourne, ça roule ...

     

    - Maman, j'ai encore le labyrinthe… 

    - Mais… Je t'ai expliqué plusieurs fois que tu ne peux pas « avoir le labyrinthe » : Ce n'est pas une maladie !

    - En tout cas, justement parce que ce n'est pas une maladie, elle fait mal à dire, et elle va me rendre fou.

    - Bon, je t'écoute, explique moi encore…

    - Depuis quelques semaines, ma tête tourne, sans bouger. Ça tourne, vite, sans jamais changer de sens. Ça me saoule complètement, c'est très désagréable et même douloureux. Pénible, vraiment…

    - Penche un peu la tête : tu as sur le crâne une vraie carte du Monde, c'est insensé !

    - Tu sais, à seize ans, ma matière grise tourne à fond, je suis envahi, dépassé ! Je ne peux plus suivre, je deviens un autre. Je panique, tu vois ! J'ai récemment remarqué sur le haut de mon crâne ce labyrinthe qui me rend si malheureux, des petits bonshommes dansent comme des lutins dans les couloirs. Ça chatouille, mais ça ne me fait pas rire, pas du tout.

    Ils se regroupent de temps à autre, au centre, pour des réunions … totalement silencieuses. En tout cas, moi je n'entends rien. L'un d'entre eux s'est approché une fois de moi, et m’a glissé dans l'oreille : « Nous sommes tes neurones. Tu n'entends rien, ou bien tu ne veux rien entendre ? Cette question m'a agressé, tarabusté, j'ai beaucoup réfléchi : je dois me débarrasser de toutes mes labyrintheries, je déteste les labyrinthes, je m’y égare, chaque fois… Maman, tu m’as parlé, une fois, d’un pédopsychiatre. Tu m’expliqueras, un jour, ce que c’est ? Ah, mais oui, tu me l’as déjà dit.

     

    J'ai une idée : un jeu de hasard. Une petite boule serait lancée dans les couloirs de ce qui serait devenu une roulette de casino. 

    Je sortirais du labyrinthe : je fermerais tout, ça allait cicatriser. 

    Je ne sortirais pas : je m'y ferais bien, va, la vie, de toute façon, c'est une loterie.

     

    Maman, Papa, j'ai mal !… »

     

    Loïc Roussain, http://Ecrimagineur.eklablog.fr

    Un sujet proposé sur l’atelier Miletune : http://miletune.over-blog.com

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  • A partir d'une photo de Doisneau : "Dans le train de Juvisy."

     

    Mais à quoi pensent-ils donc ?

    Le gros monsieur : « Qu'est-ce que je fais ici, moi ? Je rentrais chez moi, à Juvisy, si je me rappelle bien, et me voilà qui roule vers Paris ! Mais j'en viens, moi, de Paris ! Je me suis donc endormi, et je suis parti dans l'autre sens… Marie va s'inquiéter, pour sûr, et elle ne me croira jamais… Pourtant elle verra bien qu'il y a encore l'étiquette du prix sur mon arbre, non ? Et puis, je pourrais lui décrire tout le salon de l'agriculture… Et puis enfin quoi, une fugue amoureuse, à mon âge…"

    La dame au chapeau rond : "pas gêné, ce monsieur, il prend de la place sur la banquette ! la place de deux hommes, en largeur, ou de trois petites dames comme moi. Et aucune éducation : l’odeur de la province, à plein nez … Dans sa besace, du fromage, du poisson, que sais-je ? Et cette chose, là, ce petit arbre maladif ? Ridicule ! Je suis sûre que sa dame n’en voudra pas !"

    Le jeune homme : "oh non, moi je ne pense à rien, et il ne faut pas m'embêter. Je reviens d'un long week-end de java, alors, laissez-moi dormir…"

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  • Tu sais quoi, mon cher Donald ? Dès que je te vois, sur CNN, je fais un grand retour vers mon passé. Et tes interventions présidentielles, sur Touhiteur ! Qu'ils sont doux, ces vrais instants magiques … et je regrette amèrement de ne pas bien comprendre ton anglais, pour déguster ces bulles de bonheur.

    Je suis d'ailleurs persuadé que tu n'as pas perdu cette vision du plaisir, Donald, car tu as toujours le cœur à rire, n'est-ce pas ? (oui, on appelle ça le plaisir, chez toi).

    Tu as la chance, toi – gros veinard – d'être parvenu à te glisser dans l'âge si pur, si innocent (si, si) de l'enfance. Et tu y es resté, bien coincé … Innocent, va ! Enfance ? Non, car un enfant n'est pas forcément stupide.

    Depuis, tu nous gratifies, presque quotidiennement, de tes dernières facéties, blagues et bons coups : Un jour le Mexique, un autre la Syrie … un vrai boute-en-train, tes clowneries sont un délicieux enchantement. La cerise sur le gâteau : le moment où tu n'en peux plus de rire, de rire de tes propres bêtises ; et une bombe ici, et une bombe là, et vous n'avez encore rien vu !

    Quel plaisir nous te souhaitons, si tu savais, Donald …

    Mais ne t'étrangle pas, ou, au moins, pas tout de suite : On veut le partager, ton plaisir …

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  • L' atelier « l'écume des mots »  est un groupe participatif : Chacun(e) peut y apporter ses idées, ses sujets de textes … Voici un texte, apporté par Jocelyne. Il faudra le continuer...

    ... Sa femme, Eurydice, l'une des Dryades, fut mordue au pied par un serpent. Elle mourut et descendit au royaume des Enfers. Orphée y descendit, et put, après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère, le monstrueux chien à trois têtes qui en gardait l'entrée, et les terribles Euménides, approcher le dieu Hadès. il parvint, grâce à sa musique, à le faire fléchir et celui-ci le laissa repartir avec sa bien-aimée à la condition qu'elle le suive et qu'il ne se retourne ni ne lui parle tant qu'ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Alors qu'Orphée s'apprêtait à sortir des Enfers, n'entendant plus les pas de sa bien-aimée, ...... il se retourna .......

    … Il se retourna, se reprit : « Je dois tout faire pour la retrouver, elle ne peut pas être bien loin. C'est ma faute, je n'ai jamais su lui parler doucement, je n'agis et réagis que comme un gros bulldozer… ! »

    Il s'assit sur l'étroit banc jaune en plastique, et dut pousser un peu l'homme qui mordait à pleines dents dans un sandwich douteux, en bavant sa bière en boîte malgré le froid. Orphée se secoua, il eut l'impression de se réveiller. Il était presque une heure du matin, le métro était sur le point de fermer, le panonceau de la station « Les Enfers » était déjà éteint.

     Il se cala sur le banc, désespéré. Mais une voix douce s'éleva, chantante comme celle d'une sirène :

    - « Orphée, Orphée, où es-tu ? Ne me quitte pas, mon amour !

    - Oh, Eurydice, tu es vivante, et ici présente ? Quelle joie, quel bonheur ! Mais comment puis-je te rejoindre ?

    - En fait ... il faut que je te dise ... : Je ne suis pas certaine, finalement, de vouloir continuer avec toi… « Souvent femme varie, tu vois, et bien fol est qui s'y fie ...

    - Mais, Eurydice, tu ne peux pas…

    - Je le peux, Orphée. Les femmes ont à présent la maîtrise de leur vie, tu sais… Mais si tu ne peux vraiment pas te passer de moi, alors… Suis les panneaux « les catacombes ». À bientôt. »

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  • Kass Noïzeth et Innocente

     « Bonjour, Soldat !

    • Appelle-moi Kass Noïzeth, petite. Nous nous connaissons depuis plusieurs semaines, à présent, tu es chez moi, dans mon pays, et tu m'as promis de faire un choix, tu te souviens ? Où en es-tu ? »

    Innocence (la bien-nommée, comme vous l'avez constaté dans les précédents épisodes) baissa humblement la tête et ses cheveux coiffés en boules s'agitèrent d'un tremblement irrépressible. Elle se racla la gorge pour prendre de l'assurance et, menton dressé :

        • J'ai réfléchi, Kass Noïzeth : Je ne veux pas rentrer dans mon pays. Le Fuji-Yama, pfuuu, surrané. Tokyo , un enfer de bruit, d'air irrespirable, et cette foule compacte, partout, en permanence, je n'en peux plus. J'ai fait une expérience : J'ai vécu ici, près du Cercle Polaire Arctique, à l'extrême-nord de la Norvège ; je suis tombée amoureuse de la glace, du froid, des déserts blancs, et, surtout, de la gentillesse des Norvégiens. Leur civilisation humaniste, leur calme, leur volonté tranquille de parvenir à une société à la fois plurielle et individuelle, tout cela à la fois, je l'adore … Et puis … principalement … (elle rougit brusquement) c'est toi que j'adore, et tu le sais ! Je veux rester ici, avec toi, toujours ! Mais mes parents sont au Japon, et ne le quitteront à aucun prix.
        • Je sais tout cela, Innocence, et je te comprends très bien. Comment y parvenir ? Ne crois-tu pas que lorsque tes parents auront constaté que tu es heureuse avec moi, ici, ils l'accepteront ? »

    Soudain, un engin spatial, que personne n'avait remarqué, envahit leur espace proche et atterrit en sifflant, dans un nuage de glace et un délicieux parfum de vodka au citron .

    • « Tiens, les Russes ! Tu ne les as pas encore rencontrés, Innocence. Ce sont les soldats de la frontière, assez sympas dans l'ensemble. » Un des soldats déclara, sur un ton solennel, que leur gouvernement avait repéré la jeune Japonaise, étudié son cas et décidé de lui venir en aide. Innocence était toute ouïe, car Kass Noïzeth traduisait tout, du russe au japonais. Cela semblait assez ardu : il fallait rester précis et juste, car un accident diplomatique est vite arrivé … Les propos du soldat se déroulaient comme une bobine, avec un joli accent chantant. Les yeux d'Innocence flamboyaient, écarquillés, elle pleura, pleura, de bonheur. Le Russe conclut : « Je connais ton nom, Innocence. Il a d'ailleurs été, en grande partie, un des principaux arguments qui ont déclenché notre décision. Tu vas donc embarquer dans notre vaisseau, qui va naviguer jusqu'au Cap-Nord.
    • Mais … toute seule ? Je ne pourrai jamais !
    • Pas d'inquiétude, jeune fille : Kass Noïzeth savait que nous allions t'aider … Il a déjà construit là-bas une jolie cabane, prête à vous accueillir.
    • Et elle pénétra, sautillant de joie, dans l'engin spatial, devenu son carrosse, tandis que Kass Noïzeth, qui allait terminer son temps sous le drapeau de son pays, lui criait : « à bientôt, à très bientôt ! »
    • La capsule spatiale disparut dans un sifflement assourdissant, crachant des gerbes d'étincelles, gigantesque feu d'artifice.
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  • Une perle, cette balade !

    Une perle, cette balade !

     

    Annie et moi nous sommes endormis, et ronflons consciencieusement, portés par le sommeil du juste. Le camping-car nous a menés ce matin à Cancale, près de Saint-Malo, et il convient de faire une pause avant la découverte de cette ville portuaire dont il nous a été dit le plus grand bien …

    Notre Pépère Transit a jeté l'ancre sur une falaise qui domine le port. Nous avons encore du temps avant de descendre, et décidons de flâner dans une grande zone commerciale : C'est la période des soldes, voyons !

    - « C'est cher, déclare Annie, même en solde ... »

    Nous dévalons alors vers les quais, où un attroupement nous attire. Une bonne vingtaine de badauds, touristes certainement, comme nous, car ils arborent la tenue réglementaire, se pressent devant les étals d'une merveille à laquelle nous ne sommes pas habitués : les huîtres ! Nous nous arrêtons, évidemment, salive aux lèvres.

    Un bruit inhabituel, et presque joli et poétique : les coquilles vides sont jetées, au fur et à mesure de leur dégustation, dans le port à marée basse. Les huîtres s'accumulent dans des tas impressionnants qui, dommage, signalent leur présence par une odeur non indispensable …

    « Deux douzaines, s'il vous plaît ! » et nous voilà assis sur le petit mur, face à la mer, savourant ce trésor de gastronomie. On nous les a ouvertes, bien sûr. Nous nous sommes offert le plaisir d'un verre de vin blanc, une fois n'est pas coutume, n'est-ce pas ? Un régal.

    « Mais … regarde, Annie : une perle ! C'est une huître perlière, ça, ou alors je mange ma casquette ! »

    Une discussion s'engage : Comment cela se fait-ce ? Qu'allons-nous en faire ? Avons-nous le droit de l'emporter ? »

    Oui ! Nous décidons à l'unanimité, que c'est oui ! Et … Bonne année !

    Oui mais … (tiens, vous vous en doutiez ?) je me retourne trop vite sur mon lit, et m'affale sur le sol du camping-car, ou plutôt sur notre chien, qui n'y est pour rien.

     

    Pour l'Atelier Miletune : http://miletune.over-blog.com

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  • "J'entends de plus en plus mal en vieillissant 

    mais de mieux en mieux

    les sous-entendus."

    Marc Dugain *

    in "L'année à bloc, citations choisies", Bernard Pivot.

    * : Voir, dans Babelio

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  • MERCI de laisser l'état dans les toilettes où vous l'avez trouvé.

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  • Dans "l'année à bloc", Bernard Pivot

    "Mordre est facile, et ce n'est jamais qu'un talent de chien"

    Hervé Bazin

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  • Après Noël, voici le réveillon du "cul de l'An" ...

    Pour celles et ceux qui écoutent en ce moment le chant des grenouilles dans leur estomac : passez votre chemin, ce clip est dangereux pour votre santé ! Bonne année tout de même.

    Dans les "Parodies de Jean-Manu", sur Youtube

     

    Et, sans aucun rapport avec le 1er janvier,

    une citation recueillie par Bernard Pivot :

    "Les amis d'enfance ont un défaut,

    c'est celui d'avoir votre âge." 

    Michel Tournier

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