• Sur les murs des couloirs de l'EHPAD où réside une vieille dame de ma famille ... :

     

    J'ai bien aimé.

    "Sans la musique la vie serait une erreur" - Friedrich Nietzsche

     

    "La musique s'arrête là où commence le pouvoir des mots" - Richard Wagner

     

    "La poésie est cette musique que tout homme porte en soi" - William Shakespeare

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  • Au fond de ma poche

     

     

    • Dis-moi, mon chéri, tu veux bien ôter tes mains de tes poches ? Tu les déformes, elles pendouillent, ce n'est pas beau ! Et puis, il ne fait pas froid, tu sais …

    • Oui, petit, écoute ta mère ! Tiens, je vais te raconter : J'avais ton âge, j'allais, comme chaque dimanche, à la messe avec ta mamie, marchant fièrement car seul, près d'elle. Mais parfois je me mettais à sautiller, à courir … les mains dans les poches. Ce jour-là : une chute (mal réveillé ?), pas le temps de me protéger en projetant mes mains en avant, une vive douleur au bras, durant toute la messe : fracture ! Depuis je ne mets plus jamais les mains dans les poches. Depuis, je ne vais plus jamais à la messe, d'ailleurs.

    • Tu sais, papa, j'aime bien mes poches, car elles sont très profondes, très mystérieuses. Parfois mes doigts n'en atteignent pas le fond, alors j'insiste, et c'est peut-être pour cela qu'elles se déforment ! Mais ... euh ... je vais te le dire … Ce que je préfère, ce sont mes petits secrets …

    • Des petits secrets ?

    • Oui, toute la journée je les fais tourner entre mes doigts, et je devine ce qu'ils veulent me dire.

    • Explique-moi, tu veux ?

    • Eh bien, chaque fois que je fais quelque chose, ou que je pense à quelque chose, je sors un de mes secrets. Ce sont des billes, trois dans la même poche. Une rouge, une orange, et une verte. J'ai inventé ce jeu : Si je tire une rouge, je dois trouver ce qui est mal dans ce que je fais ou pense. Orange : C'est bien, ou améliorable. Et vert : Vas-y, tu as tout bon, continue ! Parfois le jeu est très difficile, quand la couleur ne correspond pas du tout ! Alors c'est le deuxième jeu : Trouver ce qui est tout de même positif dans ce que je fais ou pense quand on me dit « rouge », et trouver aussi ce que je dois corriger dans ce qui est bien, pour le rendre encore meilleur.

    • Mais … ce doit être épuisant, petit !

    • Ne t'inquiète pas, papa : Dans l'autre poche, j'ai trois billes blanches. Car je ne sais pas encore comment faire pour savoir si les billes de couleurs ont raison …

       

    Loïc, sur une proposition de l'atelier des Poudreurs d'escampette.

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  • D'aucun(e)s y ont vu des objets usuels variés, d'autres ont divagué très joliment dans leurs nuages ... Cette photo était celle, selon les croyances, d'un "gri-gri", ou d'un soutien de prière. Il mesure environ 20 cm de long, et a un diamètre de 3 cm. Cela se passait (et se passe sans doute encore) en Amérique du Sud. Lorsque les paysan(ne)s travaillaient dur, ils avaient besoin de repos, besoin de souffler et de se ressourcer.

    Ils ont alors fabriqué cette crèche portative; à la ceinture, le cylindre de bambou. A l'occasion d'une pause, on ouvre, et l'on salue tous les personnages de la crèche de Noël, avec une parole pieuse pour chacun. Et le moral remonte ...

    Qu'était-ce ?

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  • Voici ce que j'ai imaginé, concernant l'objet dont j'ai publié la photo … J'avais bien sûr écrit mon texte avant d'avoir la solution, dans une photo que je publierai demain.

    Un tube décoratif, semble t'il. Une décoration colorée, qui pourrait être un outil de prière. Un culte vaudou, peut-être ? Dans une contrée où poussent beaucoup de bambouseraies ?

    Rien ne bouge à l'intérieur, quand on le secoue. Soudain : un dessin arrondi, d'un joli vert, me sourit malicieusement.

    J'y placerais bien, à l'abri, des graines de plantes à paradis, pour les forcer à germer.

    Ou bien : Je le saisirais à deux mains et j'approcherais les lèvres à une extrémité. J'ai cru en effet apercevoir une anche de flûte.

    « El condor pasa », et les rêves s'envolent.

    Loïc

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  • Une fois n'est pas coutume ...

    Nous avons écrit hier à propos de la photo d'un objet mystérieux. Chacun y a vu évidemment quelque chose, dans la variété !

    Avant de dévoiler la solution, voici cette photo :

    et la consigne : "Qu'est-ce que c'est ? et qu'y a-t'il à l'intérieur ?

    Solution ... Demain !

    Atelier « l’écume des mots », Fouesnant 

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  • Vous vous souvenez, de cette photo, commentée par Françoise ?

    Eh bien, désolé, moi je n’y ai pas vu d’ormeau…

    et en ai fait une sorte de conte :

    Deux inséparables s’aimaient d’amour tendre. Chacun adorait sa chacune, comme dit la chanson, et le masculin s’accordait comme il se doit avec le féminin.

    Mais la maîtresse de maison, croyant bien faire, les avait installés sur un joli coussin, et devant une chaude tapisserie qui mettait en valeur leur beau plumage. Hélas, la douceur si accueillante attira aussi Mistigri, le chat chéri de la maison. D’abord bien reçu, le matou se révéla vite être une gêne pour nos deux roucouleurs : Il remuait la queue, faisait sa toilette, ronronnait, se grattait. Il fallait chasser l’intrus, et vite, sinon finie la belle vie !

    Le bébé crocodile, de l’animalerie du coin, eut vent de l’affaire, et se proposa : A peine se fut-il lové près du chat, que celui-ci bondit et disparut.

    Mais l’inséparable, vous le savez bien, est naïf.

    Bébé crocodile, lui aussi, sauta. Si, si, un crocodile peut le faire, avec un peu de bonne volonté et si on croit aux sornettes. Croc croc, il fit leur affaire aux pauvres amoureux…

    Moralité ? aucune, bien sûr. Qu’est-ce que vous croyez ?

    Loïc, Atelier « l’écume des mots », Fouesnant 

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  • Je vis…

    Inspiré par « l'Aleph », de Jorge-Luis Borges. voir ICI

    Je vis, dans un immense lointain de pierres grises, un gigantesque Oméga, arc-en-ciel sublimé par un horizon de feu, rouge et jaune.

    Je vis le panorama des sept couleurs qui s'étendait sur les dunes incandescentes, et je vis les pointes majestueuses des Pyramides, qui étendaient leurs ombres sur les hommes écrasés, étouffés.

    Je vis les jeeps et les camions à croix gammée qui fouillaient l'océan de sable, et je vis les soldats de Rommel, comme des statues grisâtres, et les têtes secouées par les soubresauts et les cahots. Je vis dans les yeux les larmes, et les peurs, et les horreurs du vécu.

    Je vis, bâché, le camion de la peine, de la douleur, qui sentait la mort ; des croix cachaient les corps.

    Et je vis enfin, qui fermait le convoi, le grand camion-plateau où se serraient pour ne pas tomber les prisonniers harassés, aux yeux hagards.

    Je vis les sourires, qui avec encore un peu d'espoir tentaient de partager la petite lumière d'optimisme. Je vis que tous les hommes avaient aperçu en même temps la grande Pyramide, dressée comme l'Alpha du début de leur existence.

    Je vis que l'Oméga resterait leur fin, leur désespoir, mais que l'avenir serait à l'abri, à l'intérieur de la sépulture de Toutankhamon, tout près de l'Alpha.

    Je vis enfin que j'avais tout lu à l'envers, il me fallait tout recommencer, le cours d'une vie d'Alpha à Omega.

    Je vis, avec une conviction de pierre, que de là où je partirais, plus aucune guerre ne surgirait.

    Je vis ...

     

    Loïc (À suivre…) - Atelier "l'écume des mots", Fouesnant

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  • Jouons au logorallye (nous devons écrire un texte en utilisant, si possible, tous les mots de cette liste) :

    Poubelle-beauté-soleil-lune-panorama-voiture-plaisir-douleur-carotte-soupe-bottine-chaise-bigorneau-Solex -Mot-phrase.

    Devant un magnifique panorama sur les Montagnes Rocheuses, il admirait les couleurs changeantes du soleil.

    Il avait laissé sa voiture au ranch et parcourait la grande plaine sur son Solex, avec un plaisir qu'il dégustait sans mot dire. Toute phrase aurait été inutile car la beauté de l'endroit supplantait tous les délices, même celui de la soupe de carottes dont il se régalait les soirs de feu de camp, chez les Indiens, à l'heure des incantations à la lune.

    Soudain, une vive douleur : un bigorneau sauvage venait de pénétrer dans sa bottine, et lui suçait goulûment le pied d'une manière atroce. Il ne lui restait plus qu'à saisir la chaise qu'il préparait toujours sur le porte-bagages de son Solex, et il attendrait les secours. Mais elle avait reçu trop d'averses, non habituée elle avait pourri.

    « Hop, poubelle ! s'écria t'il.

    Loïc, à l'atelier "l'écume des mots", Fouesnant.

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  • RespectS, et hommageS.

    Ce matin les radios ne parlent que de Johnny Halliday.

    Jean d'Ormesson, supplanté, déjà ? Ainsi va le monde.

    "C'est une chose étrange à la fin que ce monde". - Jean d'Ormesson.

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  • Vive le progrès.

     

    Je commence à vibrer, doucement d'abord, puis je m'applique à bien faire pour rappeler à mon maître mon existence. Il n'entend rien, ni mes pleurs ni ma peur ni ma honte, ni mon désespoir.

    Des clés fixées à mon corps font ressurgir des souvenirs bien douloureux à présent : voici celle de la maison, celle du garage, et celle de la boîte à lettres … Celles qui vivent chaque jour leur vie, accomplissant leur tâche toute simple mais si indispensable.

    Je suis une petite plaque de plastique, noire, aux dimensions d'une carte de crédit. J'ai remplacé et envoyé au clou la traditionnelle clé de contact qui, elle, trônait fièrement à son clou dans le hall, ou dans le neiman de la voiture du maître.

    « Clé de contact » ? contact ... plus aucun ! Je passe aujourd'hui tout mon temps dans sa poche. Ce n'est pas par légèreté ou par hasard. Il le fait seulement pour éviter de se retrouver à la porte de son véhicule !

    Je ne vois le jour que lorsque je sors pour lancer un flash électronique qui ouvrira ou fermera la voiture, ou qui mettra le moteur en marche. Plus aucun contact. Plus jamais de doigts qui me caresseraient nonchalamment, avant la petite torsion dans la serrure. Rien qu'une pression froide et brève sur un bouton idiot.

    Arrête-toi, maître, arrête-moi ! Je voudrais tant servir encore. Exister en le montrant, et provoquer à mon égard un minimum de considération, et – pourquoi pas?- du respect.

    Je ne suis que plus que l'ombre de ton ombre, l'ombre de ton chien. Je me surprends, de plus en plus souvent, à fantasmer d'une grosse clé de grosse porte médiévale, imposante et fière …

     

    Loïc, sur un sujet de l'atelier Poudreurs d'escampette : "Névrose, psychose, paranoïa, dépression, etc ... Et si les humains n'avaient pas le monopole des maladies de l'esprit ?

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  • Un son <DI>, une liste de mots : Dieu - dithyrambique - distorsion - diplôme - dilettante - diplomate - diluer - disparaître - division – vendredi. Et un texte (maudit, ou discriminant, ou disculpant ... comme on veut, dites voir un peu ...)
    Quand vers Dieu, joyeux dilettante et néanmoins triste diplomate, sérieux et tarabiscoté, nous adressons des louanges dithyrambiques, Il disparaît derrière les grandes orgues, allez savoir pourquoi.
    Nous entendons alors, dans la sacristie, les jeunes anges, récemment diplômés, qui sortent avec fureur de leurs guitares électriques surchauffées des distorsions maléfiques, diaboliques. Nos cerveaux se diluent - c'est horrible – puis se divisent en yin et en yang, éclaboussant les ouailles avec volupté, en une majestueuse dichotomie céleste. It's disgusting.
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  • Délicieux, ou redoutable, ce moment de la vie où l'on peut commencer à dresser la liste de ses envies. Délicieux, car cela nous rappelle que nous avons encore des projets,

    et redoutable parce que la liste se réduit quotidiennement en peau de chagrin ...

    Alors, listons donc, puisque cela n'engage à plus rien du tout, puisque cela ne mange pas de pain !

    - J'ai envie de ne plus être malade, j'ai déjà donné.

    - J'ai l'envie d'avoir envie. J'ai trop vécu sans la ressentir et c'est peut-être pour cela que.

    - J'ai envie de cette grue d'au moins un mètre de hauteur, toute rouge, avec des lumières partout mais les piles dureraient plus longtemps.

    - J'ai envie qu'on dise de moi que je suis gentil, mais sans le sourire ambigu qui voudrait dire que je suis un benêt.

    J'ai envie de ne pas être obligé de, enfin.

    - J'ai envie de ne plus avoir mal, pas toujours les mêmes.

    - J'ai envie d'avoir de bonnes raisons d'applaudir, chaque matin, en ouvrant la fenêtre de ma chambre.

    - J'ai envie de rencontrer des tas d'envieux, mais pas des jaloux.

    - J'ai envie que mes envies ne soient pas des besoins.

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  • Inspiré par l'expression "Habité par l'être ange", de Déborah Chock, dans "Le carnaval des mots" :

     Je suis habité

    Habité par l'être ange

    Qui m'est né

    Qui menait la troupe familiale

    Depuis neuf mois à la baguette

    Magique étrange

    Je suis habité par un ange

    Petit ange déjà dodu étrange

    Petit archange du Gange

    Comme un jeune hêtre

    Fragile mais décidé ... étrange

    Je suis habité

    Je serai habité

    Bien vite

    Vite trop vite étrange

    A l'étrange angélisme du petit être

    Du petit naître

    Mon ange tu es tout mon être.

    Loïc

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  • Bouteille à la mer. (sur une proposition de l'atelier "Poudreurs d'escampette).
    Le sable doré, des lumières d’Outremer, des vagues douces, rassurantes, enchanteresses pour un jeune surfeur… Me voici, seul sur le sable, et un doux bruit, répétitif, qui crisse près de mon oreille, éveille ma curiosité, me sort de ma torpeur. La bouteille semble respirer irrégulièrement, comme dérangée par un intrus. Mais elle se laisse dompter, voluptueusement, par le gentil chatouillis des pattes de quelques petits crabes verts, qui l'explorent.
    Le flux va bientôt la submerger.
    Mais… Les bouteilles à la mer, c’est fait pour les messages, non ? C’est fait pour qu’on y découvre une vérité importante, intense, la phrase vitale d’un être au bord du gouffre, un dernier espoir…
    Je l’ai ouverte, vite (impossible d’y résister, bien sûr), j’ai déroulé le parchemin, puis, encore plus vite, je l’ai enroulé et replacé. J’ai rebouché et jeté au loin la bouteille, dans l’eau, où elle a disparu…
    J’ai pris mes affaires, je m’en suis allé.
    Ah, oui… j’avais lu : « S’il vous plaît, laissez moi tranquille… »

     

    Des membres de cet atelier ont estimé que j'ouvrais, avec ma dernière phrase, la boîte de Pandore pour des "conclusions" diverses ...

    Voici la suite imaginée par Cloclo, que je remercie de tout coeur :

    Combien de temps cette bouteille avait-elle séjourné dans l’eau, ou plutôt combien d’heures, de mois, d’années avait-elle été ballotée par le vent du grand large pour arriver ainsi, un beau jour, au milieu de cette équipe de potes, toujours les mêmes, qui venaient surfer ici, à Biarritz, pour la régularité et l’amplitude constante des vagues. On peut être surfeur et aussi poète, cela n’est pas antinomique, que je sache.

     J’ai relu pour la 30° fois le message. Court, bien sûr, mais chargé de tant de secrets. L’écriture, régulière et serrée, belle, avait des pleins et des déliés savants, élégants même. On s’était bien appliqué, je pense. Alors qu’on aurait attendu autre chose, par exemple un message rédigé d’une main nerveuse, celle d’un homme (pourquoi un homme ?) qui avait des choses à dire, des plaintes à formuler, des reproches à faire. Mais le s’il vous plaît redonnait un autre visage à ce message. Poli, bien pensé, plutôt une sorte de supplique à celui, celle qui le découvrirait. Le s’il vous plaît témoignait d’un caractère bien marqué, déterminé, mais suffisamment  bien élevé pour garder la mesure, et en même temps il témoignait d’une grande détresse, de celles qu’on ne peut confier à personne de connu.

    Evidemment ce message avait franchi les frontières, toutes les mers possibles, ou simplement un grand morceau de l’Atlantique, pour arriver ici, sur cette plage non pas déserte, mais envahie par des centaines d’amoureux du sport et de la mer. Qui pourrait le comprendre, qui pourrait le déchiffrer et ressentir  une empathie assez forte pour penser d’emblée : voici un être du bout du monde qui est arrivé un beau jour au bout de ses forces et de son destin. Et impossible de l’aider, impossible de connaître l’étendue de son mal et de sa détresse. L’Homme en question était peut-être mort maintenant, suicidé, ou au contraire heureux ou guéri, qui le saurait jamais ? Ce “laissez-moi tranquille” ne me laisserait plus  tranquille, moi, désormais. Ces mots allaient résonner en moi longtemps et me questionner indéfiniment, car qui pourrait un jour résoudre ce mystérieux message aussi court que désespéré ? Un appel au secours dédié au hasard des tempêtes et des écumes de la mer. Tel le vaisseau fantôme de la légende, il allait reprendre sa route et ses éternelles errances au gré des houles et des creux et atterrir un jour encore sur un autre rivage et pas plus que moi, on n’ en saisirait la portée.

    Quelqu’un d’autre le lirait; Il le rendrait à la mer, à sa mère qui continuerait à le bercer inlassablement tout en sachant qu’aucun bras, hier et aujourd’hui, ne réussirait jamais à le consoler.

    Cloclo, 24/11/2017

    http://plumeagile02.canalblog.com
     

    http://claude-ammann.e-monsite.com
     

    Il est urgent de faire naître des îles (A. Vialatte)
     

     poudreursdescampette@yahoogroupes.fr

     

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  • 20.000 m2 !
    Un vieux chêne, au milieu des mélèzes.
    - "Eh bien, nous avons heureusement fait le déplacement ! C'est ça son truc, à cette crapule ? Tu parles d'un cadeau !
    - Oui, chéri. mais pourquoi, "crapule" ? Il est très beau, ce chêne, non ?
    - Espèce d'idiote ! Beau ou pas beau, la belle affaire ! Qu'est-ce qu'on peut en faire, dis-moi ? Viens donc ici avec un gros camion, quand tous ces mélèzes ne seront plus que des grumes à enlever, allongées au sol : Comment feras-tu, avec cette verrue qui nous bouffe tout le terrain ?
    - Bouffer tout le terrain ? mais nous avons hérité d'un "grand terrain boisé", de 20.000 m2 ... 20.000 m2, bon sang ! Ce n'est pas pour quelques mélèzes en moins ... Et ce chêne, il est facile de le contourner, non ? J'ai même une idée, tiens : On dégage bien autour du chêne, que nous n'allons pas abattre (Ouf, soupire très fort le vieil arbre). Nous utiliserons les troncs des mélèzes pour construire des cabanes. Tu me suis ? Ensuite ... Tiens, monte sur la dernière grosse branche, là. Ecoute bien. Tu l'entends, le chant des oiseaux ? Nous avons une excellente acoustique, un poste de choix ! Je déplacerai ici mes cours d'accordéon.
    Autour du chêne, des Kabanarépées, où chaque élève pourra travailler ses morceaux sans déranger, dans la solitude et le calme, en toute concentration. Au moment du collectage des exercices, réunion générale dans la cabane-maîtresse, entre les branches, chacun fera apprécier ses progrès, ce sera divin ! Qu'en penses-tu, chéri ?
    - Superbe, génial ! et si ça marche, on augmente le nombre d'élèves, on abat encore des mélèzes encore, encore et encore, et on construit un immense parking, un camping, sans oublier la piscine ...

    -Hé, mais tu délires, là, ou quoi ?

    - Pas d'inquiétude, chérie : Je plaisante ! et pourquoi pas des food-trucks à malbouffe, tant qu'à y faire ? Allons-y donc !"
    Tous deux éclatent de rire : "Allez, faites entrer les pianos à bretelles !"
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  • La "photo convoquée" ...

    Ce qui m'étonne, c'est la pose générale de ce groupe familial : une allure moderne, en fait, si on oublie les vêtements, les bésicles de certains, et la devanture.
    Nous sommes en 1927. Mon père, au premier plan, a six ans. Mon grand-père a "grimpé l'échelle sociale" Jusqu'en 1914 il fabriquait de la charcuterie, qu'il vendait dans les rues de Brest, poussant une carriole (ma grand-mère disait "sa charrette à bras").
    Ce qui me touche est de "revoir" la scène suivante : Le grand-père paternel, Mathieu, a déplié une béquille, son attirail est à présent un étal. Il interpelle les badauds : "Il est chaud, il est chaud, mon boudin !"
    Ce qui me fait sourire : Elles sont désormais nombreuses à s'approcher, la gamelle en main, et se font servir, à la louche, une bonne part de boudin-fumant-avec-sa-sauce. Les discussions vont bon train, bien sûr, car ces étals de rues sont les "radios-lavoirs" de la ville.
    Parfois, changement de menu : ce sera jour des tripes à la bretonne, très chaudes (comment faisait-il ?).
    Quel régal ce devait être, les jours de crachin et de froid ! encore meilleur que les crèpes au beurre qui dégoulinent entre les doigts ...
    Ce qui est surprenant : Je me souviens non pas de cette scène que je n'ai pas connue, bien sûr, mais de l'image que je m'en fais, qui était alimentée régulièrement par les apports de ma grand-mère. Elle m'a raconté (mais où est le vrai... ?) que son Mathieu lançait la cuisson de son boudin dès son lever, et que, préparant tout son attirail, il dégustait, en guise de petit déjeuner, un grand bol de sang tiède, sans cuiller, en s'essuyant la moustache avec CE mouchoir à carreaux. Elle tendait alors vers moi la relique ...
    Les photographies familiales ou professionnelles étaient rares. Ici, le travail et la vie privée se confondent, car toute la famille participait à la tâche, en témoignent les regards effarouchés, sérieux, graves. Peur de l'appareil photo, instant rarissime de la première et sans doute seule photo de la vie ?
    Sur le fronton, au-dessus de la devanture, s'étalent fièrement les grandes lettres de la "Charcuterie Roussin", la plus connue et réputée (évidemment !) du quartier de Kérinou, au bas de Lambézellec.
    Ce qui m'intriguait, tout de même : Mon grand-père Mathieu a "fait" 14-18. Il est mort en 1934, "des suites de gazage", disait grand-mère. Alors je me demandais (naïvement ?) s'il était normal de ne voir sur la photo aucune trace de gazage sur son visage. Cela faisait courir et déborder mon imagination dans des visions épouvantables et même traumatisantes.
    Mais le grand sourire si doux de Grand-mère et ses petits baisers mouillés sur mon front effaçaient tout ...
    Loïc
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  • L'hymne breton : "Bro goz va zadou" (Vieux pays de nos pères)

    La Bretagne partage son hymne avec la Cornouailles (Bro Goth Agan Tasow) et le Pays de Galles (Hen Wlad Fy Nhadau). Les textes sont sensiblement les mêmes, en langues bretonne, cornique et galloise.

    Almanito est Corse, je suis Breton. Ceci crée des accointances, des points de vue souvent assez proches (entre autres : Nous sommes aussi Français !). Elle m'a fait hier un beau présent : l'hymne corse. Nous avons remarqué un point commun entre les deux drapeaux : Le drapeau corse est noir et blanc, le drapeau breton est blanc et noir ("gwen ha du")...

    Créé en 1925 par le militant breton Morvan Marchal, le Gwenn ha du s'affiche désormais comme le symbole incontesté de la Bretagne.

     Neuf bandes alternativement noires et blanches, accompagnées d'un semis d'hermines, neuf pays, neuf évêchés : tel est le Gwenn ha du, le drapeau de la Bretagne. Le noir pour les pays gallo : Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre; le blanc pour les pays bretonnants : Léon, Trégor, Cornouaille, Vannetais. Un drapeau synonyme de diversité et d'unité.
     

    Un symbole récent

    Il s'agit cependant d'un symbole récent, né en 1925 sous le crayon de Morvan Marchal. Il est fortement inspiré des armes de la ville de Rennes qui comporte des bandes blanches et noires verticales accompagnées d'un semis d'hermines. L'hermine est un motif que l'on retrouve sur le drapeau du duché de Bretagne dès 1318.

    • Morvan Marchal a imaginé sur cette base un emblème moderne pour la Bretagne.Cette démarche a suscité de nombreuses réactions. Le Gwenn ha du est contesté dès son apparition au sein-même des défenseurs d'une identité bretonne.

    Il aura fallu plus de 50 ans pour que ce drapeau s'impose définitivement et soit débarrassé de toute connotation politique et séparatiste.

     Symboles bretons :
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  • Les DiouFlo ? diou ? parce qu'elles sont deux ! et Flo ? parce qu'elles se prénomment toutes deux "Florence".

    Simple, non ?

    Simple comme leur présence en scène, leur sourire communicatif. Celles et ceux qui pratiquent le diato peuvent apprécier le doigté, le rythme impeccable, et en tirer profit, car ... elles sont aussi professeurs d'accordéon ! Ou cela ? (mais oui, ça vous intéresse !) Dans le Nord-Finistère, à Kerhorre, près de Brest. Musique bretonne (sans bombarde ni biniou), danse ... que demander de plus ? ah oui, le café-gâteaux, avec cidre et kouign amann et crêpes, bien sûr !

    http://diouflo.com/

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  • Edito du numéro #83Novembre 2017
    blog post image

     

    Sur mon fil d’actu, l’autre jour, sont apparus simultanément deux articles de presse qui n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, ou presque : les victimes d’Harvey Weinstein commençaient à parler et le magazine féministe français Causette annonçait qu’il risquait de disparaître sans délai. Dans le même temps, des femmes comme vous et moi commençaient à témoigner des violences sexuelles subies, crachaient noir sur blanc les humiliations vécues à 8, 28 ou 58 ans… Enfin, enfin, enfin.
    Mais c’est pas de bol, quand même : alors que j’attends ce moment depuis tellement longtemps, voilà qu’il tombe pile quand je suis à moins d’un doigt de mettre la clé sous la porte. C’est con. Mais je dois vous l’avouer : j’ai toujours bien aimé l’humour noir qui façonne les ironies du sort. Ces blagues à papa du destin. Faciles et pas drôles. Putain de patriarcat cosmique, tiens ! Mais vous êtes belles et bien là, vous. Ainsi, donc, je vois des infirmières, des profs, des smicardes et des étudiantes me donner, avec une joie combative, les 5, 10 ou 20 euros qu’elles n’ont pourtant pas en trop. Pour tenter de sauver ce lieu safe pour les femmes, ce sanctuaire de papier où elles savent qu’elles peuvent se réfugier et où elles se sentent respectées, accueillies, comprises et protégées. Et qui, en bon porte-voix, s’offre à elles comme un outil de lutte, un biais pacifique mais redoutable, ses faits d’armes journalistiques et leurs conséquences concrètes en témoignant. Merci, mille milliards de mercis à vous.
    Vous le savez bien, le 8 mars ou la déferlante post-Weinstein, c’est mon quotidien depuis bientôt neuf années : je sais donc à quel point l’existence même de ces pages n’est pas un luxe, mais une nécessité. Alors, et même si ça n’est pas gagné, ne comptez pas sur moi pour (vous) laisser tomber. Tout en espérant que cet édito ne soit pas le dernier, je conclus comme suit, puis je retourne bosser : quoi qu’il advienne, je n’oublierai jamais quand, en février 2009, nous avons annoncé la parution prochaine d’un féminin sans régimes minceur, sans people et qui, promis et pour une fois, ne prendrait pas les femmes pour des quiches. « Plus féminine du cerveau que du capiton » me présentais-je alors, volontairement prétentieuse et gonflée. Provocatrice pour secouer. Beaucoup ont rigolé, affirmant que ça ne marcherait jamais. Neuf ans qu’ils se trompent. Faisons en sorte, ensemble, qu’ils n’aient jamais raison. Aussi, je continue à me battre. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on le vaut bien, en fait. Et parce que je vous aime.

    On se tient au jus,

    Causette

     POUR "SE TENIR AU JUS" : ICI

     
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    6 commentaires
  •  C'est qu'au fond, il n'y a qu'une seule race: l'humanité."
    Jean Jaurès 
    "L'affirmation de la paix est le plus grand des combats."
    Jean Jaurès - 1859-1914

     
    Les monuments aux morts pacifistes : 
    http://moulindelangladure.typepad.fr/

      *****   Le cimetière des fous   *****

    Ce cimetière enfanté par la lune
    Entre deux vagues de ciel noir
    Ce cimetière archipel de mémoire
    Vit de vents fous et d'esprits en ruine

    Trois cents tombeaux réglés de terre nue
    Pour trois cents morts masqués de terre
    Des croix sans nom corps du mystère
    La terre éteinte et l'homme disparu

    Les inconnus sont sortis de prison
    Coiffés d'absence et déchaussés
    N'ayant plus rien à espérer
    Les inconnus sont morts dans la prison

    Leur cimetière est un lieu sans raison

      
    Paul Eluard, Asile de Saint-Alban, 1943
    Des anciens combattants " mutilés du cerveau" mais survivants finirent leur vie, abandonnés, dans des asiles psychiatriques comme à Saint Alban en Lozère. Mais on en trouve aussi à Cadillac en Gironde, à Montpon-Ménestrol en Dordogne, à Lesvelec dans le Morbihan...Les cimetières des fous sont peu à peu abandonnés et disparaissent. 
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    8 commentaires
  • "Celui qui ne se plante jamais n'a aucune chance de pousser". - Proverbe arabe.

    "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait". - Mark Twain.

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